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Société

Lignes à Grande Vitesse

Vigilance citoyenne contre "lobby ferroviaire"

Eitb.com

Bayonne

Si les opposants à la LGV

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Cela fait plus de quinze ans que le réseau des opposants au projet de nouvelles Lignes à Grande Vitesse passent pour des "anti-progrès", mais le présent semble donner raison à leur "scepticisme vigilant".

Leurs arguments sur la date réelle de saturation des voies existantes, prévue en 2020 par l'initiateur du projet RFF (Réseau ferré de France), portent jusque dans le camp des élus de la Région, de son Président qui reconnaît la surestimation des prévisions de trafic, aux élus du Pays Basque nord, dont une partie importante s'oppose désormais au projet, et ce dans toutes les formations politiques.

Les Communautés de Communes Nive Adour et Sud Pays Basque se sont ralliés à ce front du "non", tandis que la Communauté d'Agglomération de Bayonne-Anglet-Biarritz (CABAB), présidée par Mr Grenet, s'est positionné pour une "Oui... Non..." : "Oui" au financement du tronçon Bordeaux-Tours (qui fera gagner 50 mn aux voyageurs vers Paris, mais "Non.." pour le tronçon "Bordeaux-frontière", au vu des zones d'ombre actuelles du projet.

Le 26 janvier dernier, Mr Grenet a annoncé solliciter une étude complémentaire par l'Agence d'Urbanisme Adour-Pyrénées avant de s'engager plus loin dans son financement.

Une initiative totalement rejetée par les opposants LGV : "cette Agence est totalement inféodée aux élus locaux : par ailleurs, elle est d'une incompétence notoire, nous assumons cette affirmation".

Et le collectif de produire les premiers documents de cette Agence faisant apparaître des prévisions de frêt deux fois supérieures à celles, de RFF, dont l'exagération est pourtant acceptée par tous.

"Nous avons rencontré le Directeur de cette Agence qui nous a confirmé qu'il n'avait pas loisir de travailler sur un autre schéma que celui de RFF portant le scénario 3, c'est à dire le plus coûteux et le plus destructeur".

La société Novatrans, spécialiste français du ferroutage "train-camions", en annonçant devoir supprimer 30% de ses effectifs, donne un argument supplémentaire aux détracteurs du projet.

Une étude indépendante réclamée

Les opposants à la LGV réclament aujourd'hui des pouvoirs publics une enquête indépendante et sérieuse, à confier à l'Ecole Polytechnique de Lausanne : cet institut a déjà travaillé sur l'état du réseau ferré en France, dénonçant depuis longtemps le risque de ruptures des caténaires par exemple.

"L'Agence d'Urbanisme n'a ni les compétences ni l'indépendance nécessaire pour une étude déterminante qui engage les investissements des collectivités locales pour les 40 prochaines années", ré-affirment-ils.

Dans leur demande, ils attirent l'attention du Président de la CABAB sur quelques points particulièrement discutables de l'étude de RFF :
- le volume exact du fret actuel et la validité de son évolution au cours des prochaines décennies ;
- la réalité du projet d'un autoroute ferroviaire "camions-trains", auxquels les syndicats routiers sont opposés et pour lequel l'expérience de Perpignan prouve son inadéquation financière ;
- la vérification d'une existence d'une gare autre qu'un simple point annexe du fret de voyageurs.

Une volonté politique "archaïque"

Pour Roland Legros, Attac Landes Côte Sud, c'est un problème de "fascination archaïque" pour les grandes structurations européennes : "Nous venons d'être frappés par une grande crise économique : comment ne pas ré-évaluer à la baisse le transit des marchandises alors que le secteur automobile, particulièrement fragilisé, est l'un des très gros clients de ces infrastructures ?".

"Les élus fonctionnent encore avec des fantasmes de croissance du 19ième siècle, avec un PIB qui augmenterait de 5 à 6% chaque année, ce qui est la base de la théorie de la saturation des voies existantes en 2020. Ils ont entre les mains des données produites par la SNCF qui montrent déjà la diminution du transit ferroviaire : malgré cela, ils persistent et font mine d'hésiter à signer".

Sur la base de ce document officiel de la CCI de Bayonne paru en septembre 2008, apparait effectivement une baisse de voyageurs entre 2007 et 2008 de 2% à Bayonne, 9% à Biarritz, 11% à St Jean de Luz. Idem pour le fret, en baisse de 6% sur l'Aquitaine, de 7% pour les Pyrénées Atlantiques, de 9% au poste frontière d'Hendaye.

Le lobby ferroviaire aux commandes de la LGV

Avant d'être nommé par le gouvernement "Chargé de Mission Transports pour l'Aménagement du Territoire", Philippe Essig fut Président de la SNCF de 1985 à 1988, mais aussi - et surtout -Président de la société Modalhor qui doit fournir les futurs wagons des LGV.

"Aujourd'hui présenté comme un "expert", Philippe Essig s'avançait comme "modérateur" des débats en région sur l'utilité de la LGV", rappelle Victor Pachon.

Et de rappeler : "dans un contexte économique tendu, rappelons-nous que 50% du coût pharaonique des LGV doit être pris en charge par les groupes privés Eiffage, Vinci et Bouygues. Nous n'avons aucune visibilité sur les immanquables phénomènes de compensation financière, c'est à dire de cadeaux, que l'Etat imagine en cas, très probable, de rentabilité plus faible que celle prévue".
Et les opposants de conclure : "104 millions d'euros représentent l'effort financier demandé pour les Landes, alors que ce département ne dépasse pas 60 millions pour la totalité de ses investissements annuels. La tempête Klaus a causé près de 1,4 milliards de dégats en Aquitaine, et les collectivités locales seront grandement mises à contribution pour les répérations. Nous faut-il choisir entre la LGV et la réparation des dégâts des tempêtes ?".

Prochaines actions

Les opposants donnent rendez-vous aux citoyens à de nouvelles réunions publiques prévues "du côté ouest" des zones concernées, comme à Ahetze où est prévue la prochaine.

Le 4 avril à Ustaritz se tiendront les "2ièmes Assises du Pays Basque", rendez-vous citoyen grandement consacré à ce dossier de la LGV.

Pour les prochaines élections européennes, les opposants solliciteront et publieront la position de tous les candidats sur ce projet.

Pour plus d'articles, voir notre Reportage Eitb.com : "Dossier LGV : de nouvelles Lignes à Grande Vitesse au Pays Basque"

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