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Société

Pole de déchets de Bayonne

Canopia : le fond de l'air est frais, et celui du site effraie, aussi

Ramuntxo Garbisu

eitb.com

La rencontre sur le site de Bayonne entre une délégation des porteurs du projet de pôle déchets Canopia et les opposants de l'Adech a nourri des visions contrastées sur de futurs sondages géologiques.

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La pluie continuelle sur le Pays Basque nord ne pouvait pas être la seule explication ce mercredi après-midi à l''agacement ambiant perceptible sur le site de Batz à Bayonne, quand se sont retrouvés face à face des membres de l''Adech des opposants au projet de pôle de déchets Canopia et une délégation constituée de représentants du maître d''ouvrage, le syndicat mixte Bil ta Garbi, une représentante de la Ville.

Au programme de la journée, l''établissement par constat d''huissier (armé d''un camescope) d''un état initial des 7 hectares destinés à la construction d''une unité de tri-mécano-biologique (TMB) et de diverses plateformes de collectes de divers déchets ménagers de la côte basque, au moment où est annoncée début 2011 une première série de sondages pressiométriques à 15 et 25 mètres de profondeur "permettant de lever des coupes géologiques", précise un arrêté préfectoral d''octobre 2010.

"Une simple étape technique nécessaire", précise la représentante de la mairie, "une nouvelle aberration du dossier" pour Thierry Lasheras, président de l''Adech, alors qu''une première enquête publique s''est conclue en juin dernier par un avis favorable pour l''implantation du projet sur ce site où "les avantages l''emportent sur les inconvénients générés", avait conclu le commissaire-enquêteur Pierre Buis.

Une conclusion bien peu goûtée par les riverains de la zone, qui continuent de défendre la sauvegarde d''un environnement naturel classé et la préservation de leur zone urbaine, tout en contestant au maitre d''ouvrage la pertinence de son choix de compostage des déchets par tri-mécano-biologique (TMB).

Sur ce terrain sérieusement détrempé, l''idée de voir débarquer des engins de travaux publics pour connaitre la nature exacte du sous-sol renforce chez les opposants le doute sur le choix pertinent de cet espace sableux et argileux.

"Le dossier d''enquête publique s''est appuyé sur des sondages superficiels", commente Thierry Lasheras, "et aujourd''hui, alors qu''on nous annonce que le dossier est bouclé et maitrisé, Bil ta Garbi apporte la preuve qu''il n''a pas une idée précise de la réaction du terrain à l''édification d''un équipement sur 4,5 hectares".

Un résultat potentiellement inquiétant de l''analyse de la composition géologique du sol, propre à remettre en question le projet, est assurément "une question un peu bête", ce que souligne à notre intention la chargée de misssion de la SEPA, missionnée par le syndicat mixte, "vous ne pensez pas que la collectivité publique s''engagerait pour un tel montant de financements publiques sans assurances préalables ?", et, tiens, la pluie ne cesse pas, quel sale temps pour un mois de novembre, non ?

Une réaction largement insuffisante pour Pierre Soubeyran, membre de l''Adech et, par ailleurs, ingénieur de travaux publics, pour qui la question de la pollution des nappes phréatiques par les travaux doit être posée dès aujourd''hui.

"Il est évident que l''on arrive toujours à construire là on le veut", réagit-il, "mais il est également évident que l''inévitable étanchéification de ce terrain sableux, parcouru dans ses profondeurs par les coulées de l''Adour, devra reposer sur une solution technique plus convaincante que le film de plastique qu''ils ont prévu ici sur 4 hectares et demi".

La représentante de Bil ta Garbi se contentant de serrer contre elle son parapluie comme seul apport au débat du jour, l''hypothèse d''un projet dont le coût financier serait loin d''être correctement dimensionné apparait comme acceptable par la petite dizaine de personnes présentes de l''Adech.

Plus loin, l''huissier filme toujours les alentours en prenant bien soin d''éviter les trous d''eau, la Ville de Bayonne continue d''orner ses panneaux municipaux avec des affiches barrées d''un "Canopia : la solution d''avenir pour vos déchets", la pluie tombe encore et l''eau ruisselle on ne sait trop où.

Entre les opposants de l''Adech et les porteurs du projet, le fond de l''air reste frais, Thierry Lasheras continue de poser des questions aux représentants officiels du projet mais n''obtient pas plus de réponse qu''un journaliste local sans parapluie ni chaussures adaptées, lui ne s''en offusque pas, "nous continuerons de contester autant le choix du site que la pertinence de la TMB", la pluie tombe toujours, l''heure du thé est arrivée, mais visiblement pas celle du dialogue entre l''ensemble des parties prenantes d''un projet pourtant essentiel à la côte basque.

La fin de l’enfouissement de l''essentie des déchets du Pays Basque nord, actuellement pratiqué sur le territoire girondin, est fixée à 2013 par arrêté préfectoral.

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