Société
Lignes à Grande Vitesse
Rédaction
eitb.com
Plus forte encore que dans d'autres régions, la détermination des anti-LGV du Pays Basque nord impose à l'Etat de faire avancer le projet avec une "discrétion" parfois mal récompensée.
Le dossier de grandes lignes LGV en Pays Basque nord n''a pas trouvé dans l''affaiblissement de son opposition l''issue programmée et espérée par l''opérateur Réseau Ferré de France (RFF), par la Région Aquitaine ou par le Préfet des Pyrénées Atlantiques, qui poussent à la roue de ce projet d''infrastructures ferroviaires de plusieurs milliards d''euros.
Réunis autour de ses porte-paroles du CADE, le collectif opposé à de nouvelles voies continue de réclamer la réhabilitation des voies existantes entre Bayonne et la frontière espagnole, affaiblissant à chaque conférence de presse la position des tenants des grands chantiers fleurant bon le tracto-pelle et la promesse d''emplois dans le bâtiment public..
La semaine passée, le CADE a une nouvelle fois démontré que, sous les atours d''un "processus innovant de concertation", le dossier avance en force sans prendre le pouls d''une communauté de vie toujours hostile à ce projet.
Le gel pour 10 ans de toute construction, travaux ou installation sur la bande de fuseau pressenti des 1.000 mètres a été porté par arrêté préfectoral le 26 octobre dernier, a dévoilé le collectif d''opposants, tout comme la possibilité (portée par arrêté préfectoral du 15 octobre 2010) de pénétrer sur les propriétés pour y effectuer des mesures.
Le sentiment que seule la volonté économico-politique de la LGV avance à grande vitesse a considérablement affaibli l''opposition dans d''autres régions de France, qui a finalement avalé sa colère et a maudi les camions venus déforester, sonder ou tracer les contours des nouvelles lignes, comme du côté de Poitiers.
En Pays Basque nord, les pro-LGV savent qu''ils n''auront pas cette chance.
Le Préfet autorise les sondages dans les propriétés privées ? Le CADE appelle chaque propriétaire à les appeler, pour constater une "intrusion", augmentant encore l''inquiétude de l''opérateur RFF.
La bataille contre le projet pourrait s''offrir une guerilla judiciaire contre toute légereté prise avec les textes en vigueur, protégeant l''individu contre le grand n''importe quoi, fut-il porteur d''une carte tricolore.
Et RFF le sait, sans l''ombre d''un doute : il faudra sans doute bien plus qu''un grand sourire pour convaincre.
Le Préfet aura quantà lui la tentation d''encadrer l''avancement du projet par quelques escadrons de CRS, mais il l''a déjà constaté par le passé : il s''agit d''une alchimie explosive difficile à faire passer ici, quand la démonstration de force est parfois perçue comme une "sympathique animation" de fête de village.
La Région Aquitaine a voté une large enveloppe de 300 millions d''euros pour le troncon LGV entre Tours et Bordeaux, mais elle le sait : le montage financier sur le tronçon entre Bordeaux et l''Espagne est loin d''être bouclé, et le rôle de Vinci, qui diminue son investissement mais exige toujours les recettes de péages ferroviaires pour les prochains 50 ans, est de plus en plus contesté.
L''annonce d''un grand rassemblement d''opposition le 11 décembre prochain à Bayonne devrait le démontrer une nouvelle fois : au Pays Basque nord, seuls les oppposants au projet gardent le sourire.
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