Société
Pôle de gestion de déchets
Ramuntxo Garbisu
eitb.com
Avec l'annonce mardi dernier d'un nouveau pas vers la création d'un pôle TMB de déchets à Bayonne Nord, le collectif de riverains dénonce une communication "indigne et méprisante". Entretien avec eitb
L''annonce la semaine passée par le syndicat Bil Ta Garbi de la désignation du candidat pour construire et exploiter à Bayonne le futur pôle de traitement des traitements des déchets par la technologie TMB n''est pas passé inaperçue du côté de l''ADECH, collectif de riverains opposés à l''implantation de cette usine prévue sur 7 hectares au sein de leur bassin de vie.
Alors même que n''est pas rendu publique l''avis du commissaire enquêteur sur le déclassement de cette zone située dans le quartier de Batz au nord de la ville, la communication du nom de la firme espagnole Urbaser, au motif de devoir "être dans les temps", est apparue comme "indigne et méprisante" pour ces citoyens qui ne cessent d''interpeller la population bayonnaise sur l''incohérence de la localisation de ce pôle de gestion de déchets "dans un secteur urbain de 4.000 habitants, porté à 8.000 dans les 5 prochaines années".
"Cela ressemble plus à une fuite en avant qu''à une volonté de gérer sur le long terme le délicat problème de nos déchets !", riposte l''ADECH.
Ce "refus de reconnaître l''importance de l''urbanisation" est l''un des nombreux points de rupture entre l''ADECH et le syndicat Bil Ta Garbi, qui n''a pas encore souhaité répondre aux contradictions que nous relevions le 24 mars dernier sur le choix de ce procédé TMB.
L''entretien ci-après permet de faire un point sur ce qui est ressenti comme "faisant fi du bon déroulement de la procédure administrative et démocratique" que prévoit la loi, et de relever de nouveaux sujets d''inquiétude qu''ils n''envisagent pas de porter seuls.
"M. Iriart (Président du syndicat Bil Ta Garbi, ndlr), nous vous proposons de venir avec les responsables d''Urbaser expliquer lors d''une réunion à Bayonne Nord le bien fondé de votre projet. Avec votre permission, nous inviterons le maximum d''habitants et de futurs habitants, de promoteurs, de notaires, sans oublier nos voisins landais", lance le collectif.
- Quelle a été votre réaction à cette annonce mardi 20 avril 2010 d''un candidat retenu pour ce projet TMB ?
Une totale stupéfaction et de la colère. En effet, pour l''instant, il ne s''agit pas de désigner le lauréat, mais de décider s''il est ou non d''intérêt public, de préempter un terrain à Batz.
De plus, nous sommes allés sur internet, et nous avons été effrayés de lire ce que nous y avons trouvé à propos d''Urbaser, sur Pro-environnement.com, particulièrement sur les dettes de sa maison mère.
- Comment concevez-vous que cette annonce intervienne avant même la publication du rapport final de la 1ère enquête publique, et l''organisation de la seconde ?
Un jugement sévère sur les responsables de Bil ta Garbi et sur ceux de notre municipalité, puisque le premier résultat de l''enquête publique portant sur la nécessité et l''intérêt de la préemption du terrain, n''est pas encore connu, et qu''il faut ensuite mener une seconde enquête publique, sur l''usage à faire du terrain pour une usine TMB à Bayonne.
- Quelle va être votre position dans les prochains jours ?
Nous placer désormais, avec l''aide des riverains, sur le plan juridique, puisqu''on ne tient aucun compte de ce que nous proposons depuis mai 2009, date très tardive où la première information nous est parvenue sur ce projet. Et inciter tous les Bayonnais à consulter notre site www.adech.fr, pour s''informer sur les dangers des usines TMB.
- Que savez-vous de cet opérateur espagnol Urbaser ?
"Le concepteur sera l''exploitant" est l''un des slogans de Bil Ta Garbi pour rassurer et montrer votre grande implication.
Nous rappelons qu''à Bachefores (ancien centre d''incinération des déchets de Bayonne, ndlr), le concepteur était aussi l''exploitant, nous connaissons tous le résultat. Madame Gibaud Gentilli (vice-présidente de Bil Ta Garbi, ndlr) souligne que c''est pour éviter que les opérateurs se rejettent la faute : c''est déjà reconnaitre implicitement la réalité de ces dysfonctionnements et pollutions !
Bil Ta Garbi s''appuie sur les promesses d''Urbaser de respecter le cahier des charges et de faire même plus !! Mais quelle entreprise ne ferait de telles promesses, la main sur le coeur et le regard rivé sur le contrat !
A ce jour aucune usine TMB dans l''Hexagone, même celles gérées par Urbaser, n''arrive à un tel résultat mais, pire, aucune n''arrive à fonctionner correctement aussi bien sur un plan de rendement que de pollution. Nous ne parlons même pas des tonnes de compost pollué et donc non commercialisables qu''il va falloir stocker ... ou brûler.
- Proposerez-vous une solution de "sortie de crise" ? Ou le durcissement de votre position ?
- Quel est le point de contestation non négociable de votre collectif ?
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