Cascade de réactions à l'annulation de Bildu

La décision du Tribunal suprême espagnol d''interdire les 254 listes électorales présentées par la coalition indépendantiste basque Bildu aux élections locales du 22 mai a provoqué une cascade de réactions dans la classe politique.

La coalition électorale Bildu, regroupant les partis indépendantistes basques légaux Eusko Alkartasuna et Alternatiba et des militants indépendants de la gauche abertzale, a averti que l''Union Européenne "ne permettra pas" un tel "accident démocratique". Selon Bildu, la décision "a été négociée par le Parti socialiste et le Parti populaire".

Si le Tribunal constitutionnel ne donne pas d''avis favorable au recours que Bildu présentera, la coalition indépendantiste s''adressera à la Cour européenne des droits de l''homme de Strasbourg pour défendre sa légalité et demandera la nullité des élections.

La coalition Bildu est convaincue que la Cour européenne rendra une décision favorable.

Le Parti nationaliste Basque (PNV), de son côté, a décidé de suspendre tout soutien au gouvernement espagnol - un soutien indispensable, par exemple, pour l''approbation du budget -, en considérant que Madrid est responsable de la décision du tribunal.

Le président du gouvernement basque, le socialiste Patxi Lopez, par contre, a appelé à être prudent face à la décision du tribunal et à ne pas interférer dans la décision du Tribunal constitutionnel.

Le ministre espagnol de l''Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, a manifesté sa "satisfaction". La décision du Tribunal suprême montre, selon lui, qu''il existe toujours des liens entre la gauche abertzale (indépendantiste) et la bande armée ETA.

Même note de satisfaction chez le Parti populaire (droite), où le porte-parole Leopoldo Barreda a qualifié la décision de "triomphe de la démocratie" et a salué le "blocage" d''un "nouveau coup monté par Batasuna" (parti interdit par la justice espagnole).