politique
Pays Basque sud
Rédaction
La Gauche abertzale a présenté lundi les statuts de son nouveau parti, lors d'un meeting à Bilbao, en Pays Basque sud, dans l'espoir de faire son retour à la légalité.
Le nouveau parti de la Gauche abertzale, mouvement informel rassemblant les militants du parti indépendantiste basque Batasuna (interdit par la justice espagnole en raison de ses liens avec l''ETA), "rejette et s''oppose à toute violence, y compris celle de l''ETA", a annoncé son porte-parole Rufi Etxeberria.
La Gauche abertzale a présenté lundi les statuts de son nouveau parti, lors d''un meeting à Bilbao, en Pays Basque sud, dans l''espoir de faire son retour à la légalité et d''être autorisé à concourir aux prochaines élections locales de mai 2011.
Le nouveau parti, dont le nom et le logo seront dévoilés mardi, rejette "l''usage de la violence ou la menace de son utilisation pour parvenir à des objectifs politiques", "y compris la violence de l''ETA", a annoncé Rufi Etxeberria. Le rejet comprend également un volet de "réparation de toutes les victimes" des violences de l''ETA.
Selon ses dirigeants, les statuts du nouveau parti seraient en conformité avec la "Loi des partis" qui a conduit à l''interdiction de Batasuna en 2003, bannissant tout parti qui "appuie politiquement la violence et les activités de groupes terroristes".
"L''engagement de ce nouveau parti par des voies exclusivement politiques et démocratiques est ferme et sans équivoque," a souligné Rufi Etxeberria, en ajoutant qu''aucun retour en arrière vers un soutien à la violence de l''ETA n''est envisagé.
Les statuts du nouveau parti seront déposés mercredi au ministère de l''Intérieur à Madrid.
Dans les jours qui viennent, une délégation de la gauche abertzale devrait se rendre à Bruxelles pour recueillir un soutien international. Le samedi 19 février, une manifestation est prévue à Bilbao pour réclamer la légalisation du nouveau parti.
Réactions politiques
Le nouveau parti a été accueilli avec prudence par le gouvernement espagnol. Le ministre de l''Intérieur, Alfredo Perez Rubalcaba, a souligné qu''il s''agit du premier rejet formel de la violence de l''ETA par Batasuna, tout en rappelant que l''ETA n''a pas encore annoncé une fin définitive des violences.
"Le ministère de l''Intérieur enverra ces statuts au parquet général afin qu''il entame les actions qu''il estimera opportunes", a déclaré M. Rubalcaba devant la presse, ajoutant "qu''il appartiendrait ensuite aux juges" de se prononcer sur la légalité ou non du parti.
José Antonio Pastor, porte-parole du Parti socialiste d''Euskadi (PSE), au pouvoir dans la Communauté autonome basque, a estimé que la gauche abertzale a fait un pas dans la bonne direction, tout en ajoutant qu''il faudra attendre la décision des tribunaux sur la légalité des statuts.
"Nous ne pouvons pas cacher l''importance d''une déclaration qui, pour la première dans l''histoire de ce monde, rejette de façon explicite la violence de l''ETA," a indiqué José Antonio Pastor.
Selon la décision de la Cour européenne des droits de l''homme sur l''interdiction de Batasuna "les statuts et le programme d''un parti politique ne peuvent pas être retenus comme les seuls critères (...), il faut comparer le contenu avec les actes et les prises de position des membres et des dirigeants," a-t-il tenu à souligner.
Selon Iñaki Oyarzabal, dirigeant du Parti populaire (droite), "l''engagement de la gauche abertzale n''a jamais été vrai, ni sincère". À travers la création du nouveau parti, la gauche abertzale "ne prend toujours pas ses distances avec l''ETA", selon M. Oyarzabal.
Du côté des partis nationalistes et indépendantistes, les réactions ont été bien différentes.
Selon Jon Abril, dirigeant d''Aralar (gauche indépendantiste), l''Etat espagnol aura "de grosses difficultés" à ne pas légaliser le nouveau parti. "Il est impossible de dire avec plus de clarté que l''on n''accepte aucune violence, même pas celle de l''ETA", a estimé Jon Abril, avant de conclure que la gauche abertzale a affiché ce lundi "très clairement la volonté de rompre avec le passé et d''agir exclusivement par des voies politiques et démocratiques".
Il n''existe "aucune raison juridique" pour mettre hors-la-loi le nouveau parti, estime, de son côté, Eusko Alkartasuna (gauche indépendantiste).
Selon Mikel Arana, dirigeant d''Ezker Batua-Berdeak (Gauche unie - Verts), "aujourd''hui est un jour extraordinairement important qui peut marquer un avant et un après dans la vie politique basque et dans la disparition de l''ETA".
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