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politique

Mandat d'arrêt européen

Pays Basque nord : Aurore Martin choisit de rentrer en clandestinité

Rédaction

eitb.com

Dans une lettre adressée au Journal du Pays Basque, la jeune militante basque, sous le coup d'une peine de prison de 12 ans en Espagne, refuse "d'accepter l'inacceptable".

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"Je n''ai pas l''intention de me soumettre aux autorités espagnoles, ni de faciliter à la France l''exécution de mon Mandat d''Arrêt Européen", a annoncé la militante basque Aurore Martin par un courrier du 20 décembre au Journal du Pays Basque, alors que sa remise aux autorités espagnoles, comme validée par le justice française la semaine dernière, était imminente.

Pour cette ressortissante française visée par un mandat d''arrêt européen après ses prises de paroles en tant que militante du parti politique basque Batasuna, illégalisée en Espagne mais légal en France, le choix est donc pris de la clandestinité, "en Pays Basque, parmi vous, grâce à vous, grâce aux nombreux amis et soutiens qui m''ont accueillie et ouvert leurs portes", précise-t-elle.

Face à la perspective de voir son combat politique pour l''indépendance du Pays Basque requalifié de "participation à une organisation terroriste" par Madrid, Aurore Martin refuse de se soumettre aux justices espagnole et française et à ses "décisions politiques".

"Depuis mon incarcération à Seysse", écrit-elle, "les dés étaient jetés, le reste n''était que de la mise en scène, une belle mascarade. Tout cela pour arriver à leur fin, l''illégalisation de fait de Batasuna par l''Etat français, de toute la gauche abertzale, et plus s''ils le jugent nécessaire. Une illégalisation sournoise menée main dans la main avec l''Espagne".

Pour cette militante, "il n''y aura pas de solution juste donc définitive tant que la France ne reconnaîtra pas l''existence politique du Pays Basque nord" et elle compte bien continuer à oeuvrer au sein de Batasuna, "je n''ai pas d''autre choix que de me cacher pour pouvoir continuer mon activité politique", écrit-elle.

Dès l''annonce du verdict de la cassation, plusieurs membres d''un comité de soutien à Aurore Martin avaient appelé les élus français à empêcher cette extradition vers l''Espagne, des membres de Batasuna en Pays Basque nord aux représentants de la Fédération Internationale des Droits de l''Homme, et deux manifestations à Bayonne en novembre et décembre avaient rassemblé plus de 2.000 personnes demandant l''abandon des poursuites contre la jeune femme et la suppression du mandat européen.

De nombreuses personnalités et groupes politiques ont également affiché leur soutien à Aurore Martin parmi lesquels figurent notamment les députés européens Catherine Grèze, José Bové (Europe écologie), François Alfonsi (Régions et peuples solidaires), le Sénateur maire de Biarritz Didier Borotra et les députés français Jean Lassalle (Modem) et Noel Mamère, ainsi que des représentants du parti socialiste et du Modem, du Parti communiste, du Parti de gauche ou du NPA.

Dans une pétition commune, près de 200 élus dénoncent "l''application politique des mandats d''arrêts européens contre les militants politiques".

Les élus du Conseil Général des Pyrénées-Atlantiques se sont également prononcés vendredi matin à l''unanimité contre la remise d''Aurore Martin aux autorités espagnoles.


Motion du Conseil régional d''Aquitaine

Lundi, les élus régionaux d''Aquitaine, réunis en séance plénière sous la présidence d''Alain Rousset, ont adopté à une très large majorité - toutes sensibilités politiques confondues - la motion suivante :

"A la suite de la décision de la Cour de Cassation, en date du 13 décembre 2010, qui rend juridiquement possible la remise d''Aurore Martin aux autorités espagnoles, le Conseil régional d''Aquitaine, réuni le 20 décembre en Séance Plénière, demande au Gouvernement français de ne pas procéder à l''exécution de cette extradition.

Celle-ci serait basée sur des faits, non répréhensibles sur notre territoire, tels que l''appartenance à un parti politique et la participation à des manifestations publiques.

Le Conseil régional souhaite que la procédure du mandat d''arrêt européen garantisse les libertés individuelles et d''expression publique dans le cadre de la législation de notre pays".

Cette motion sera adressée au Premier ministre.

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