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politique

Mandat d'arrêt européen

La FIDH soutient Aurore Martin, contre la "déviance du droit européen"

Rédaction

eitb.com

La Fédération internationale des Ligues des droits de l'Homme et la Ligue française dénoncent les atteintes à la liberté individuelle contre la jeune militante basque via un "dévoiement de procédure".

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Aurore Martin a tenu a être elle-même présente ce vendredi à Bayonne pour dénoncer l''application possible du mandat d''arrêt européen délivré contre elle par l''Audience Nationale espagnole en tant qu''ancienne dirigeante de Batasuna, parti indépendatiste basque légal en France mais interdit en Espagne, où il reste considéré comme "le bras politique de l''ETA".

A la veille de la manifestation prévue à Bayonne et à quelques jours du verdict qui sera rendu à la Cour d''Appel de Pau le 23 novembre, sa voix et à celles des membres du parti en Pays Basque nord sont désormais soutenues par la Fédération internationale des ligues des droits de l''Homme (FIDH), et, à travers elle, la Ligue des Droits de l''Homme.

Dans un communiqué commun diffusé sur son site Internet, est condamné "une nouvelle fois" le recours à une "procédure aussi peu respectueuse des droits de la défense et des libertés individuelles".

Pour les défenseurs des droits de l''Homme, le Mandat d''arrêt européen "conduit, en effet, à ce qu''une personne soit poursuivie par les autorités d''un pays européen pour des faits que ses propres autorités nationales ne reconnaissent pas comme illégales", et rappelle qu''Aurore Martin est poursuivie "en raison de sa participation à diverses manifestations publiques et politiques organisées par un parti, légal en France, Batasuna".

Cette entente entre Etats doit inciter les autorités européennes à réviser la procédure du mandat d''arrêt européen afin de garantir les libertés individuelles, lit-on dans le communiqué.

Lors de la conférence de presse d''aujourd''hui dans les locaux de Batasuna, Aurore Martin a donc dénoncé l''acharnement et l''agression dont elle et son parti s''estiment victime, qui pourrait se traduire en tant que ressortissante de nationalité française d''être extradée en Espagne, puis emprisonnée pour une durée qui peut atteindre 12 ans.

Selon les termes du mandat d''arrêt européen, Aurore Martin est en effet poursuivie en Espagne pour "participation à une organisation terroriste", une motivation qui pourrait frapper d''autres militants de Batasuna en Pays Basque nord.

Un responsable du bureau national de Batasuna, Jean-Claude Aguerre, a estimé que les autorités françaises et espagnoles visaient une "illégalisation de fait" de Batasuna "au moment ou nous voulons passer à une phase de résolution politique du conflit".

"Nous ne l''accepterons pas", a-t-il ajouté, affirmant que Batasuna est un parti "incontournable sur la scène du Pays Basque".

Une attitude inacceptable également pour l''AEDH, la FIDH et la LDH, qui estiment que cette démarche conjointe de la justice espagnole et du parquet français relève d''une volonté, non de lutter contre le terrorisme, mais de "criminaliser des opposants politiques à l''initiative des gouvernements des deux pays".

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