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politique

Affaire Bettencourt

Eric Woerth dément, le PS et les Verts dénoncent une "mise en scène"

Rédaction

eitb.com

Eric Woerth a nié tout financement politique illégal de la campagne présidentielle de 2007 et réfuté être intervenu pour faire engager son épouse au sein de la société Clymène.

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Eric Woerth, longuement entendu comme témoin jeudi au ministère du Travail par les enquêteurs dans le cadre de l''affaire Bettencourt, a nié tout financement politique illégal de la campagne présidentielle de 2007 et réfuté être intervenu pour faire engager son épouse au sein de la société Clymène qui gère la fortune de la milliardaire Liliane Bettencourt, l''héritière de L''Oréal.

Fait exceptionnel, l''avocat du ministre, Me Jean-Yves Le Borgne, a donné une brève conférence de presse dans la cour du ministère à l''issue de l''audition de M. Woerth. Ce dernier "tenait à donner des explications nécessaires pour mettre un terme à un certain nombre de rumeurs qui ne sont que des fantasmes", a indiqué l''avocat.

L''ancien ministre du Budget fait l''objet de présomption de financement politique occulte et de conflit d''intérêts à la suite de la publication des retranscriptions d''enregistrements réalisés à l''insu de la milliardaire par l''un de ses anciens maîtres d''hôtel. Celles-ci font état de fraude fiscale et d''une éventuelle intervention de M. Woerth pour que son épouse soit engagée au sein de la société Clymène, dirigée par Patrice de Maistre, qui gère les intérêts de l''héritière de L''Oréal.

Quant aux accusations de financement occulte, elles ont été avancées par l''ancienne comptable de Mme Bettencourt, Claire Thibout. Licenciée en 2008, elle affirme que Patrice de Maistre lui aurait demandé 150.000 euros pour les remettre à Eric Woerth, alors trésorier de l''UMP pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. "Il a nié avoir reçu d''autres financements que ceux que la loi autorisent", a assuré Me Le Borgne jeudi. "C''est dans les termes de la loi et en fonction de ce que les règles de la République permettent que des financements ont été recueillis. Toutes autres allégations ne sont que des mensonges et des fantasmes", a-t-il ajouté.

Quant aux soupçons de conflit d''intérêts ou de trafic d''influence, le ministre les a balayés, selon son avocat. "A aucun moment il n''est intervenu pour que son épouse soit embauchée par M. de Maistre", a-t-il dit. Dans les retranscriptions des enregistrements, M. de Maistre laisse entendre qu''il a engagé Florence Woerth pour faire plaisir à son mari.


Audition de Woerth: "une mise en scène"

Après l''audition de Woerth, le PS et les Verts ont dénoncé "une mise en scène" pour gagner du temps et un "spectable inimaginable". Ils ont réclamé de nouveau la désignation d''un juge d''instruction dans l''affaire Bettencourt.

"On assiste à une vaste opération de mise en scène pour ce qui concerne M. Woerth et surtout, avec M. Courroye, à une opération qui consiste à gagner du temps pour que la vérité ne soit pas faite", a réagi sur LCI le député Noël Mamère (Verts). Noël Mamère a évoqué une "affaire d''Etat" concernant "le financement de la campagne présidentielle de M. Sarkozy. On est aussi dans une affaire Sarkozy".

"On est dans un spectacle inimaginable et exceptionnel", a déclaré, également sur LCI, Marie-Pierre de la Gontrie, secrétaire nationale PS à la Justice.

"Personne ne sait ce qu''a dit Eric Woerth. Il est resté huit heures avec les policiers de la brigade financière. Je n''ai rien entendu qui permette de répondre à la question du conflit d''intérêt", a-t-elle ajouté.


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