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politique

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Le 4ème pouvoir ébranle le gouvernement de Nicolas Sarkozy

Rédaction

eitb.com

Le rôle de la presse dans les affaires qui touchent l'exécutif agace profondément l'Elysée, qui a décidé de s'en mêler, mais risque, dans le même mouvement, de s'emmêler tout court.

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Après avoir entendus différents grands élus de la République donner leurs points de vue sur l''affaire secouant le Ministre du Travail Eric Woerth, le Chef de l''Etat Nicolas Sarkozy a consenti à répondre aux questions posées par la presse lors d''une table ronde sur la médecine de proximité dans un hôpital de la banlieue parisienne.

Après avoir clairement exprimé son refus de consacrer trop de temps à cela, il a tout de même pris quelques instants pour dénoncer "une calomnie sans aucune espèce de réalité".

"J''aimerais tellement que le pays se passionne pour les grands problèmes que sont la santé, les retraites, comment on va créer de la croissance, plutôt que de s''emballer à la première horreur, calomnie, qui n''a qu''un seul but, salir sans aucune espèce de réalité", a-t-il déclaré.

La sobriété de la déclaration ne devrait pas pouvoir excuser le fait de ne pas faire la différence, entre "s''en mêler" et "s''emmêler".

Précisons en effet que le terme de calomnie est "une dénonciation considérée comme infondée", dont la vie publique est protégée par l''article 226-10 du code pénal.

Une autorité peut donc choisir d''y donner suite ou de saisir l''autorité compétente, soit aux supérieurs hiérarchiques ou à l''employeur de la personne dénoncée, et punie de cinq ans d''emprisonnement et de 45.000 euros d''amende.

Dans toutes les affaires ayant conduit à l''affaiblissement des positions politiques, de Christian Blanc et Alain Joyandet, ou celle, permanente, d''Eric Woerth, alimenté chaque jour par de nouveux éléments, la justice n''a aucunement été saisie de plaintes contre les titres de presse qui, du Canard Enchaîné à Médiapart en passant par Le Monde, n''ont pas été visés par une quelconque injonction.

Bien au contraire, même...

Aujourd''hui, la justice est au plus proche contact des enregistrements cachés de Liliane Bettencourt, comme révélés par Médiapart il y a 10 jours.

Le gestionnaire de la fortune de Liliane Bettencourt, Patrice de Maistre, s''il "conteste formellement" les déclarations de l''ex-comptable le présentant comme un intermédiaire entre la milliardaire et des politiques, ne semble absolument pas en mesure d''employer le terme de calomnie, lui préférant le terme "d''allégations mensongères".

Car le dossier a clairement franchi un nouveau cap, avec les mises en cause d''Eric Woerth et de Nicolas Sarkozy, par un possible financement politique illégal.

L''ampleur de l''affaire incitera l''exécutif de l''Etat à une "intervention" attendue, voire espérée par certains membres du parti présidentiel.

Ainsi l''un des porte-paroles les plus en vue de l''UMP, Jean-François Copé, a jugé ce mardi sur France 2, qu''il fallait que Nicolas Sarkozy "parle aux Français" pour que "les choses soient remises en perspective" dans l''affaire Bettencourt où le ministre du Travail Eric Woerth est mis en cause.

Dans ces conditions, la présence irréductible du soldat Woerth au sein de la majorité est en mesure d''affaiblir considérablement le train de mesures prévues, par une véritable crise de régime.

Est-il réellement possible de maintenir dans le gouvernement un ancien Ministre du Budget qui déclarait, il y a moins d''un an, qu''il se lançait "à la chasse aux&' || 'nbsp; Français qui avaient placé des comptes à l''étranger", quand son épouse se rendait régulèrement en Suisse pour gérer les actifs de la fortune Bettencourt ?

Aujourd''hui, près de deux Français sur trois (69%) souhaitent qu''un remaniement gouvernemental ait lieu "dès maintenant ou dans les prochaines semaines" et non à l''automne, selon un sondage Ifop pour la lettre de l''Opinion.

Après Alain Juppé la semaine dernière, c''est un autre ancien Premier Ministre de la majorité, Jean-Pierre Raffarin, qui estime que Nicolas Sarkozy doit penser à "préparer, à la date qui lui conviendra, un gouvernement resserré, un gouvernement expérimenté, un gouvernement qui respecte des règles d''éthique".

Dans le contexte, l''expression "règles d''éthique" n''est pas un abus de langage.

Les propos de Frédéric Lefebvre, porte-parole de l''UMP, en seraient plus facilement caractéristiques, qui demande à ce que "les politiques et les journalistes se ressaisissent. Que chacun reprenne ses esprits. C''est un dérèglement du système démocratique"...

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