La LGV, Le Maire, et le pavé dans la mare

Le ministre de l''Agriculture, Bruno Le Maire, aura marqué de son empreinte ce samedi consacré à l''agriculture basque, mais dans un registre où il n''était pas forcément attendu, celui de la traversée du territoire par de nouvelles lignes LGV.

Après avoir inauguré dans la matinée le salon agricole de la Ferme en Ville à Bayonne, le ministre s''est rendu à Espeletteà l''occasion de la célébration du dixième anniversaire de l''AOC "Piment d''Espelette".

C''est en se déclarant "pas convaincu en tant que citoyen du bilan coût/avantages d''une voie nouvelle de LGV" que Bruno Le Maire a jeté un pavé dans la mare, à la plus grande satisfaction de quelques dizaines d''agriculteurs et d''éleveurs, membres du syndicat agricole basque Euskal Herriko Laborarien Batasuna (ELB), venus manifester leur hostilité au projet de LGV, dénonçant "une balafre de plus sur la côte basque".

Bruno Le Maire, qui a accepté de recevoir en public les représentants d''ELB pour des discussions portant notamment sur le prix insuffisant du lait, a alors répondu aux questions de la presse sur sa position concernant la section LGV envisagée entre Bayonne et la frontière espagnole.

Il a alors Indiqué qu''il s''était entretenu "plusieurs fois" sur ce thème avec la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, élue de Saint-Jean-de-Luz, présente samedi à Espelette, et dont l''hostilité au projet de LGV au Pays Basque est connue.

Si les anti-LGV ne s''attendaient certainement pas à un tel pain béni, malgré une mobilisation populaire forte dans la semaine à Ustaritz, le président socialiste de la région Aquitaine ne s''en est guère amusé, en tant que fervent défenseur de ce projet de nouvelle ligne ferroviaire.

Alain Rousset est intervenu pendant la rencontre entre le Ministre et la délégation d''ELB : lors de cette vive discussion, Bruno Le Maire choisit de prendre congés de tout le monde, avec le sentiment sans doute de ne pas pouvoir trouver une position conciciable avec le premier élu d''Aquitaine.