Pays Basque sud : une nouvelle coalition politique fait débat

Au Pays Basque sud, la formation politique Eusko Alkartasuna (EA) et la gauche abertzale illégalisée ont cosigné un accord de base, baptisé ''Lortu Arte'', pour travailler ensemble à la création d''un Etat basque indépendant, un "processus démocratique usant exlcusivement de voies pacifiques et démocratiques basé sur le respect des droits humains", ont-ils annoncé ce dimanche 20 juin

Si le texte ne mentionne jamais l''ETA, il indique que "le conflit politique a apporté la violence, et, malheureusement, les expressions de violence et la souffrance restent présentes".

Dans cette accumulation de "forces indépendantistes" se retrouvent notamment les militants de l''ancien parti politique Batasuna, interdit au Sud de part sa nature de "vitrine politique de l''ETA".

"De nouveaux scénarios pour Euskal Herria"

Cet accord, qui pourrait préfigurer un nouveau bloc indépendantiste en vue des prochaines élections locales de 2011, a pour objectif de développer un "pôle progressif en faveur de l’indépendance", selon le texte de l’accord.

Il réclame le retour des prisonniers basques au sein du Pays Basque, souhaite impulser "un nouveau scénario qui ne contraigne plus la volonté des citoyens de la Navarre".

Le Pays Basque nord, décrit comme vivant "une situation insupportable" du fait de "l''absence de reconnaissance de l''Etat français", serait appuyé dans la recherche d''une "configuration d''autonomie pour ses trois provinces basques".

L''accord décrié par la majorité des partis politiques

En réaction à ce texte divulgé dimanche, la majorité des partis politiques a critiqué cet accord signé entre EA et la gauche abertzale.

Le Ministre de l''Intérieur, Rodolfo Ares, a déclaré "espérer que EA ne commette pas l''irresponsabilité de couvrir par son sigle la gauche abertzale illégalisée, qui cherche par tous les moyens à trouver une place dans les élections à venir".

Le porte-parole du PSE-EE, José Antonio Pastor, considérait pour sa part que "EA a scénarisé son suicide politique".

Le président du Parti Popular basque, Antonio Basagoiti, a qualifié l''accord de "folie paranoiaque laissant le choix entre l''indépendance ou les assassinats".

Le secrétaire général d''EA, Peio Urizar, a réagi à son tour, en estimant que "pour certains, aucun pas ne sera jamais suffisant, ni celui-ci ni les autres qui se produiront dans le futur".