Des leaders internationaux demandent à l'ETA une trêve 'vérifiable'

L''ancien président sud-africain Frederick de Klerk, l''archevêque de son pays Desmond Tutu, la fondation Nelson Mandela, les anciens premiers ministres irlandais John Hume, Mary Robinson et Albert Reynolds et 16 autres personnalités spécialisées dans des processus de paix et résolutions de conflits ont demandé à l''ETA un cessez-le-feu permanent vérifiable internationalement. Si la bande armée accepte la demande, les leaders internationaux demandent au gouvernement espagnol d''entamer un nouveau processus de dialogue qui permette de "résoudre les différends et obtenir la paix".

Dans une résolution présentée au Parlement européen par le médiateur sud-africain Brian Currin, les leaders internationaux ont fait éloge du "engagement public" pris par la gauche abertzale quant à l''utilisation de moyens "exclusivement politiques et démocratiques" pour atteindre ses objectifs politiques en l''"absence totale de violence".

L''engagment de la gauche abertzale a été recueilli dans une déclaration publiée le 16 février. D''après Brian Currin, si cet engagement est respecté, "il peut être un pas important pour mettre fin au dernier conflit qui persiste en Europe".

Pétition à l''ETA

"Nous demandons à l''ETA d''appuyer cet engagement en déclarant un cessez-le-feu permanent, intégralement vérifiable", ont réclamé les signataires. "Cette déclaration, répondue de façon adéquate par le Gouvernement espagnol, permettrait que les nouveaux efforts politiques et démocratiques progressent, que les conflits se résolvent et que la paix durable soit obtenue", conclue le texte.

Currin a admis qu''une simple déclaration de cessez-le-feu de la part de l''ETA ne serait pas suffisante parce qu''elle n''entraînerait pas de la "confiance" puisque d''autres trêves n''ont pas été respectées dans le passé. "Le cessez-le-feu que nous réclamons serait vérifié internationalement par un organisme international indépendant. Il ne s''agit pas d''un cessez-le-feu auquel ne nous pouvons pas faire confiance", a expliqué le médiateur africain.

Pétition au Gouvernement

Si l''ETA ne répond pas à l''appel de cette déclaration internationale et continue à commettre des attentats, le médiateur sud-africain a signalé qu''il souhaiterait que "la gauche abertzale condamne la violence". "Si cela arrive, une rupture entre les acteurs politiques et ceux qui misent sur la violence se produira", a indiqué Currin, à titre personnel.

Les signataires

Parmi les signataires de la résolution, la plupart des irlandais et des sud-africains, se trouvent aussi quatre prix Nobel de la Paix (De Klerk, Tutu, Hume et l''irlandaise Betty Williams). L''ancien chef de cabinet de Tony Blair, Jonathan Powell, ou l''ancien secrétaire général d''Interpol, Raymond Kendall, ainsi que neuf académiciens spécialistes dans des processus de paix, principalement d''universités des Etats-Unis, y ont participé.