Kadhafi "se soumet" à l'ONU et annonce un cessez-le-feu immédiat

Alors que, quelques heures avant la résolution du Conseil de Sécurité de l''ONU ouvrant la porte à une intervention militaire en Libye, le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi menaçait de "transformer en enfer la vie" de ceux qui attaqueraient le pays, le régime de Tripoli vient de faire savoir qu''il acceptait un cessez-le-feu immédiat, selon la déclaration devant la presse internationale du Ministre des Affaires Etrangères, Musa Kusa.

Le vote instaurant la mise en place d''une zone d''exclusion aérienne au-dessus de la Libye et "toutes les mesures nécessaires" pour protéger les civils et imposer un cessez-le-feu à l''armée libyenne a donc fait plier l''exécutif libyen, et stopper toutes les opérations militaires actuelles pour venir à bout du bastion des insurgés à Benghazi. .

Exit donc les propos jeudi soir du ministère libyen de la Défense, qui avait mis en garde jeudi contre toute opération militaire étrangère contre la Libye, menaçant de s''attaquer au trafic aérien et maritime civil et militaire en Méditerranée.

La communication par voie de presse ce vendredi matin, notamment par le gouvernement français, de "frappes imminentes" aura donc précipité les choses, puisque, désormais, l''intérêt de Kadhafi serait officiellement de "protéger tous les civils, leur offrir toute l''aide humanitaire nécessaire et respecter tous les Droits de l''Homme", comme le Ministre des Affaires Etrangères libyen le déclara à la télévision nationale.

"Nous avons considéré que, en tant que membre de droit de l''ONU, nous sommes obligés d''accepter les résolutions de son Conseil de Sécurité", expliqua-t-il encore, "ce qui conduit à un cessez-le feu et à l''arrêt de toutes les opérations militaires".

A l''écoute de cette communication du pouvoir libyen, les insurgés de Benghazi ont manifesté leur joie par des tirs de joie dans la ville assiégée et ont entamé une grande manifestation pour saluer "la capitulation de Kadhafi".

Tout n''est pas encore réglé

La France reste prudente après l''annonce d''un cessez-le-feu immédiat par la Libye, a affirmé vendredi le Quai d''Orsay, estimant que Kadhafi "commence à avoir peur mais sur le terrain, la menace n''a pas changé".

Autre partisan de la méthode forte pour stopper Kadhafi, le Premier ministre britannique a déclaré sur la chaîne BBC que le colonel Kadhafi sera "jugé à ses actes et non à ses paroles", après cette annonce de cessez-le-feu.

Du côté des rebelles, les premières réactions officielles font état d''une méfiance, voyant dans ce cessez-le-feu la volonté de Kadhafi de négocier une sortie de conflit en "homme de paix", e son pas en homme de guerre qu''il a été été.

Ce cessez-le-feu devra donc être soumis désormais à la communauté internationale, et en particulier aux pays qui se sont abstenus lors du vote de la résolution du Conseil de Sécurité, en particulier la hine, la Russie et l''Allemagne, dans la perspective où les insurgés reprendraient leur marche sur Tripoli.