Libye : le Conseil de Sécurité vote la protection militaire des civils

La communauté internationale, par la voix du Conseil de Sécurité de l''ONU, a décidé jeudi soir de prendre ses responsabilités pour protéger les rebelles civils libyens face aux bombardements dont sont victimes les opposants au Colonel Kadhafi, qui entend bien détruire ses bastions et reprendre par la force le contrôle de l''ensemble du pays.

Jeudi soir a été votée sur proposition conjointe de la France et de la Grande Bretagne une résolution autorisant la mise en place d''une zone d''exclusion aérienne au-dessus de la Libye.

Le Conseil de Sécurité a également appelé à prendre "toutes les mesures nécessaires", sauf l''envoi des troupes terrestres, pour "protéger les civils et les zones habitées par les civils se trouvant sous la menace d''attaques" en Libye, "dont Benghazi", le fief des rebelles situé dans l''est du pays.

Le texte a été adopté par 10 voix sur les 15 membres du Conseil de sécurité. La Chine, la Russie, l''Allemagne, le Brésil et l''Inde se sont abstenus.

Les frappes aériennes nécessaires à la destruction des forces anti-aériennes de l''armée libyenne pourraient intervenir dans les heures qui viennent.

Au niveau de l''Otan, les représentants des 28 pays membres examineront vendredi les conséquences de cette résolution, selon un diplomate de l''Otan.

La rapide progression des forces du colonel Kadhafi semble avoir chassé des semaines de doutes côté américain sur l''idée d''instaurer une zone d''exclusion aérienne en Libye pour stopper les attaques contre la rébellion.

D''après la secrétaire d''Etat américaine Hillary Rodham Clinton, le soutien exprimé ce week-end par la Ligue arabe en faveur de la création d''une telle zone est un tournant.

Tirs de joie à Benghazi, et volte-face de Tripoli

Peu de temps après le vote du Conseil de sécurité de la résolution autorisant le recours à la force, la mesure a été salué par une explosion de joie à Benghazi, le fief des insurgés au régime de Kadhafi, où une attaque imminente des forces pro-Khadafi était redoutée après des propos menaçants du dirigeant libyen.

Aussitôt après l''annonce de la décision de l''ONU, des centaines d''habitants de la ville ont laissé exploser leur joie dans ce bastion des rebelles. Pleurs, embrassades, concert de klaxons, des milliers de libyens, jeunes pour la plupart ont laissé é claté leur joie et exprimé leur espoir., brandissant des drapeaux libyens mais aussi français.

Du côté du régime libyen, on indique que l''on est prêt à un cessez-le-feu, des propos qui tranchent avec ceux du "guide de la révolution" qui déclarait quelques heures aupravanat qu''il s''apprêtait à nettoyer Benghazi jusque dans ses moindres ruelles.

Les forces armées libyennes n''ont jamais eu l''intention d''attaquer les civils et pourraient arrêter leurs offensives contre les forces rebelles, a annoncé le vice-ministre des Affaires étrangères.

La Libye a donc annoncé au final qu''elle compte réagir "de manière positive" à cette résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, a déclaré vendredi le vice-ministre libyen des Affaires étrangères, Khaled Kaim.

Dans un communiqué rendu public le même jour, M. Kaim a affirmé que son pays protègerait les civils dans toute l''étendue du pays et assurerait la fourniture d''aliments et de médicaments.