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Sarkozy : ni champagne ni cotillon après trois ans à l'Elysée

Rédaction

Le chômage en hausse, le niveau abyssal des déficits et la chute du moral des Français expliquent la réticence présidentielle à tirer tout bilan de ces trois années.

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Pour Nicolas Sarkozy, les anniversaires de son élection à l''Elysée se suivent et ne se ressemblent pas. S''il goûtait l''an dernier à un moment d''accalmie, pensant être passé entre les gouttes de la crise, il sort cette fois d''un échec électoral aux régionales et se voit rattrapé par une situation économique et sociale difficile, qui le fait plonger dans les sondages et l''oblige à soigner à la fois sa majorité et son électorat.

C''est donc sans champagne ni cotillon que le chef de l''Etat passe ce jeudi le cap des trois années de présidence, lors d''une journée consacrée notamment au lancement d''une "marque France" pour encourager les exportations.

Ce profil bas, que justifie un pic d''impopularité à peine atténué par le petit point gagné à 34% dans le dernier tableau de bord "Paris Match"-Ifop publié mardi, n''empêche toutefois pas Nicolas Sarkozy de défendre lui-même son action dans une brochure distribuée aux élus et aux relais d''opinion.

"Face à la crise dont les effets perdurent, le temps demeure résolument à l''action", soutient la présidence en préambule de ce document, disponible sur le site internet de l''Elysée. "Ce n''est qu''au terme de ces cinq années qu''un bilan complet pourra être tiré. Il reste encore près de deux ans de travail au gouvernement et à la majorité pour tenir tous les engagements pris en 2007."

Le chômage en hausse, le niveau abyssal des déficits et la chute du moral des Français expliquent la réticence présidentielle à tirer tout bilan de ces trois années. Si "aucune des réformes annoncées n''a été différée", comme le rappelle l''Elysée, "l''ordre des priorités a dû être modifié" par la crise économique qui sévit depuis août 2008.

"La crise a été brutale. Du même coup, on peut espérer que la reprise sera aussi brutale", déclarait le président au "Figaro" voilà un an, dans l''espoir d''une sortie du tunnel. La dégradation de la situation économique, encore aggravée par la crise financière grecque et les attaques contre la zone euro, ont depuis éteint ce bel optimisme.

Cet avis de tempête, auquel s''est ajouté en mars la déroute de la majorité aux élections régionales, a contraint le chef de l''Etat à revoir sa stratégie en vue des deux dernières années de son mandat. Il s''agit désormais de retrouver la dynamique de 2007, quand il promettait la "rupture" aux Français.

Cette stratégie passe par un rapprochement avec sa majorité, qui ne se prive plus de critiquer publiquement son action depuis la claque des régionales. C''est ainsi qu''il recevait mardi soir les sénateurs UMP puis les députés du parti présidentiel mercredi. Des conciliabules qu''il souhaite avoir désormais chaque mois.

L''opération séduction auprès des parlementaires s''est déjà traduite par un certain relâchement dans l''action réformatrice du président. Après la taxe carbone, engagement majeur du Grenelle de l''environnement aujourd''hui renvoyé à un hypothétique accord européen, c''est au tour de la réforme de la justice, elle aussi décriée à gauche comme à droite, de ne plus être aussi prioritaire. Contrairement à celles sur les retraites et sur les collectivités territoriales.

Et s''il n''entend pour l''heure rien lâcher sur le bouclier fiscal, mesure emblématique de son quinquennat pourtant dénoncée jusque dans les rangs de la majorité, l''idée d''une réforme de la fiscalité semble refaire surface.

Parallèlement, Nicolas Sarkozy renoue avec les thèmes qui ont le plus de résonance dans son électorat, ses "fondamentaux" que sont l''insécurité et la lutte contre la délinquance, mais aussi la possible suppression des allocations familiales en cas d''absentéisme scolaire injustifié et l''interdiction du voile intégral. Il recevait du reste mercredi l''ensemble des préfets, procureurs généraux, recteurs et inspecteurs d''académie sur le thème de "la lutte contre les violences à l''école et contre l''absentéisme".

Dans cet esprit fédérateur, il s''emploie à gommer tout ce qui a pu froisser ou désorienter ses électeurs, à commencer par l''ouverture à gauche, qui était encore d''actualité en mai 2009. Le mini-remaniement post-régionales a inauguré une ouverture aux différentes sensibilités de la majorité, villepinistes compris.

Enfin, faisant valoir les bonnes performances de la France, notamment en matière de croissance (prévisions du FMI révisées à 1% en 2010 et 1,5% en 2011), M. Sarkozy compte sur sa présidence du G-20, à partir de novembre, pour retrouver l''aura internationale dont il avait bénéficié à la tête de l''Union européenne au second semestre 2008.

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