Sébastien Gonzalez écarté, appel au boycott en Pays Basque nord

C'est une décision qui secoue tout le petit monde de la pelote en Pays Basque nord : le pelotari Sébastien Gonzalez, natif d'Ascain, n'a pas été retenu par l'entreprise Aspe pour intégrer les joueurs qui participeront dès cette fin de semaine aux championnats de pelote par équipe au Pays Basque sud.

Avec un palmarès aussi long que le pont de la Bidasoa, l’Azkaindar est pourtant perçu comme l'un des adversaires des plus redoutables, après avoir été, pour cette seule compétition, demi-finaliste en 2009 et 2008, vice-champion en 2010 et demi-finaliste de la compétition en 2011.

Son remplacement par le pelotari Aritz Lasa correspondrait à un "renouvellement de génération" que Sébastien Gonzalez n'est pas prêt à accepter sans le dénoncer.

Dans les colonnes du Journal du Pays Basque, il explique avoir été écarté "par incohérence", rapportant par ailleurs un échange avec Fernando Vidarte, patron d’Aspe, lui confiant avoir fait "la plus grosse erreur de sa carrière".

A Ascain, la même colère se fait jour, où personne ici ne souhaite accepter les difficultés croissantes que rencontreraient désormais des pelotaris du Pays Basque nord comme Sébastien Gonzalez ou Xala pour ne pas se voir écartés de rendez-vous majeurs de la pelote, quand bien plus de compréhension a été prodiguée à Aimar Olaizola pour lui permettre de disputer (et remporter) la finale du quatre et demi (demi-fronton).

La sélection de deux pelotaris du Nord (Xala et Ezcurra) ne suffit pas par ailleurs à faire ressentir un profond sentiment d'injustice, jusqu'à imaginer un boycott pur et simple de toute partie de l'équipe Aspe de ce côté-ci des Pyrénées.

Evoquant le titre spectaculaire de Gonzalez en 2009 en quatre et demi (devenant ainsi le premier pilotari du Pays Basque nord à remporter un titre en individuel sur le circuit professionnel de la main nue au Pays Basque sud), Jean-Louis Laduche, maire d’Ascain, estime qu'il est "temps de se réveiller, ça ne doit pas continuer dans cet esprit".

Et d'appeler 'tous les maires et toutes les associations qui reçoivent des parties de pelote de l’empresa Aspe à les boycotter".

"Ils ont tout intérêt à venir jouer ici aussi quand on voit les murs à gauche qui se vident là-bas. Nous, on est demandeur, car on aime ça. Il doit y avoir une prise de conscience. On ne peut pas continuer ainsi. Il faut une collaboration forte, sportive. Il n’y a pas de frontière. On veut développer la pelote. On veut qu’ils viennent ici et on fait tout pour cela. Il faut que ce soit réciproque avec nos joueurs, qu’ils les respectent. Je voudrais qu’on marque le coup cette année pour qu’ils changent peut-être cette décision. On ne peut plus continuer dans cette ambiance c’est impossible", conclut-il dans les colonnes du JPB.

En janvier dernier, le mur à gauche de St Jean de Luz avait accueillie une partie délocalisée de Championnat d'Espagne de main nue, entre les deux enfants du pays Gonzalez et Xala : un véritable évènement, autant sportif que populaire, qui pourrait donc disparaître du calendrier dès l'année prochaine.