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Rédaction
Des millions de personnes ne sont pas inscrites sur le réseau social de Facebook. Et elles affirment très bien vivre sans.
Des millions vivent sans Facebook et s'en portent très bien
Plus de 900 millions de personnes dans le monde consultent leur compte Facebook au moins une fois par mois. Mais des millions d'autres ne sont pas inscrites sur le réseau social. Et elles affirment très bien vivre sans.
"Je suis en contact avec toutes les personnes de ma vie avec lesquelles je souhaite le rester", explique l'un de ces résistants, MaLi Arwood. "Je n'ai pas besoin de partager des banalités avec quelqu'un que j'ai peut-être fréquenté pendant six mois il y a douze ans", ironise-t-elle.
Facebook reste l'un des plus grands succès économiques de l'histoire. Le site comptait un million d'utilisateurs fin 2004, année de son lancement dans une simple chambre d'étudiant par Mark Zuckerberg. Deux ans plus, il affichait 12 millions d'inscrits, puis 500 millions à l'été 2010 et 901 millions au 31 mars, selon le réseau.
Le réseau dispose encore de marges de progression, notamment dans les pays en voie de développement. A l'heure actuelle, environ 80% de ses utilisateurs sont basés à l'extérieur des Etats-Unis et du Canada. Mais pour récompenser les investisseurs, il va devoir convaincre certains résistants de s'inscrire. Deux Américains sur cinq ne sont pas membres, selon un récent sondage Associated Press-CNBC. Parmi eux, un tiers dit que cela ne l'intéresse pas ou qu'il n'en a pas besoin.
Plusieurs raisons conduisent une personne à faire le choix de ne pas rejoindre cette communauté: certaines ne possèdent tout simplement pas d'ordinateur ou d'accès à Internet, d'autres nourrissent des inquiétudes sur la confidentialité ou expriment un rejet envers le réseau social, d'autres encore suspendent leur compte par précaution lorsqu'elle cherchent un emploi. Les personnes n'ayant pas fait d'études supérieures ou à faible revenu sont sous-représentées sur Facebook.
Les femmes qui résistent à l'appel de leurs amis invoquent plus souvent les questions de confidentialité que les hommes, alors que les seniors évoquent des difficultés technologiques, selon le sondage AP-CNBC. Environ les trois quarts des seniors ne sont pas inscrits. Plus de la moitié des moins de 35 ans consultent leur "mur" quotidiennement.
Selon Steve Jones, un professeur qui étudie la culture Web et la communication à l'Université de l'Illinois, beaucoup considèrent Facebook comme une corvée. "Nous avons ajouté les réseaux sociaux dans nos vies. Mais nous n'avons pas ajouté des heures à nos journées", observe-t-il. "Quand on prend la décision de se connecter à Facebook, on prend en même temps la décision de ne rien faire d'autre."
MaLi Arwood, 47 ans, dirige un restaurant à Chicago. En 2010, elle avait été surprise, en participant à un programme d'enseignement de l'anglais en Espagne, lorsque ses collègues avaient profité de leurs pauses pour se connecter au réseau. "Je passais mon temps libre à essayer d'en savoir davantage sur la culture espagnole, pour en profiter au maximum", raconte-t-elle. "Je partais marcher avec certains des élèves et je leur posais des questions."
Professeure de musique en Floride, Kariann Goldschmitt, 32 ans, s'était inscrite sur Facebook peu après sa création en 2004, avant de fermer son compte en 2010, notamment pour des questions de confidentialité. Elle se considère nettement plus productive depuis. "J'étais l'utilisatrice type, connectée une à deux fois par jour. Après un certain temps, j'ai senti que c'était davantage une obligation qu'une distraction", avoue-t-elle.
Maintenant, elle doit cependant faire des efforts pour garder le contact avec des amis qui se contentent de Facebook pour relayer certaines informations, y compris pour un événement aussi important qu'une naissance.
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