Au Pays Basque, l'heure est à la mobilisation

Les mobilisations vont se succéder cette semaine au Pays Basque. De la grève générale en Pays Basque sud à la manifestation pour les langues "régionales" à Bayonne, en passant par une manifestation contre la dette et le capitalisme et une marche blanche à la mémoire de Yohan.

Ce jeudi 29 mars, une grève générale devrait paralyser le Pays Basque sud, où tous les syndicats, abertzale (ELA, LAB, ESK, Stee-Eilas, Ehne et Hiru) et espagnols (CCOO et UGT), appellent à la mobilisation.

Cette grève générale, qui touchera également l'Espagne, vise à protester contre la réforme du travail, contre les atteintes au droit à la négociation collective et en défense des droits sociaux. Elle aura lieu à la veille de la présentation du budget 2012 du gouvernement espagnol marqué par l'austérité et au 100e jour de pouvoir du conservateur Mariano Rajoy, qui a pris ses fonctions le 21 décembre.

Le gouvernement espagnol a adopté le 11 février une nouvelle réforme pour flexibiliser le marché du travail, notamment en réduisant le coût du licenciement des employés et facilitant les conditions de licenciement.

Une délégation de LAB du Pays Basque nord se rendra à San Sebastian (Donostia) afin de soutenir les grévistes, alors qu'une délégation de la fondation Manu Robles Arangiz de Bayonne (créée par ELA) et conduite par Jean-Noël Etxeverry "Txetx" se rendra à Gasteiz.

Le samedi 31 mars, deux manifestations auront lieu à Bayonne. Le samedi matin, le Collectif citoyen contre les dettes publiques illégitimes et le Collectif Oldartu appellent à participer à la journée d'action européenne contre le capitalisme.

La mobilisation "Libérons-nous de la dette", prévue devant la gare de Bayonne à partir de 10h30, s'inscrit dans le cadre de l'initiative "libérons les élections" lancée par un collectif d'organisations. Ce sera l'occasion pour le collectif local contre les dettes publiques illégitimes, qui vient d'interpeller les maires du Pays Basque sur la dette publique, de se faire connaître au grand public.

Ensuite, le samedi après-midi, c'est le tour aux défenseurs de la langue basque. La plateforme Deiadar appelle à participer à la journée de mobilisation pour les langues "régionales", qui aura également lieu dans d'autres villes de l'Hexagone, afin de "protéger juridiquement" les droits des langues "régionales" et inciter les candidats aux élections présidentielles à une vraie position sur le sujet et à des engagements qui survivent au scrutin présidentiel final.

Les organisateurs ambitionnent de rassembler bien plus encore que les 5.000 manifestants dénombrés la fois précédente, le 24 octobre 2009. Localement, les soutiens viennent de l'ensemble de la sphère basque sociale, associative, syndicale mais également politique, où de nombreux représentants des partis politiques français ont appelé "en leur nom" à participer à cette manifestation qui partira du quai Chaho à 17h.

Et pour clôturer cette semaine de mobilisations, le dimanche aura lieu une marche blanche à la mémoire de Yohan, retrouvé mort le dimanche 3 avril 2011 au sein de la société Agriva (qui s'appelle désormais Timac Agro), dans la zone portuaire de Bayonne. La marche partira à 14h00 du parking de la plage de la digue à Tarnos.

Le 1er juin 2011, le parquet de Dax a choisi de classer sans suite le dossier de Yohan Arfini, alors que la famille de Yohan Arfini et ses proches contestent toujours la thèse officielle d'un suicide, vécue comme une insulte à sa mémoire.