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Société

Langue basque

Deiadar, appel à la mobilisation pour les langues ''régionales''

Rédaction

Les défenseurs de la langue basque et des langues "régionales" en général appellent à manifester ce samedi 31 mars à Bayonne et dans une dizaine de villes de l'Hexagone.

  • Ce samedi 31 mars, journée de mobilisation pour les langues ''régionales''. Photo: Ramuntxo Garbisu

    Ce samedi 31 mars, journée de mobilisation pour les langues "régionales". Photo: Ramuntxo Garbisu

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Ce samedi 31 mars 2012 sera une nouvelle journée de mobilisation pour la défense des langues minorisées, et dans un vaste mouvement qui touchera une dizaine de régions de l'Hexagone, beaucoup de regards seront tournés vers Bayonne, où la 6ème marche Deiadar pour donner un cadre juridique à l'euskara, la langue basque, ambitionne de rassembler bien plus encore que les 5.000 manifestants dénombrés la fois précédente, le 24 octobre 2009.

Localement, les soutiens viennent de l'ensemble de la sphère basque sociale, associative, syndicale (Herri Urrats, Seaska, Biga Bai, Euskal Haziak, Bildu, Batera, le syndicat intercommunal de soutien à la culture basque, Bizi !, ou encore LAB), mais également politique, où de nombreux représentants des partis politiques français ont appelé "en leur nom" à participer à cette manifestation qui partira du quai Chaho à 17h.

Max Brisson pour l'UMP ou le socialiste Georges Labazée "en tant que Président du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques" ont ainsi rejoint les rangs des abertzale d'EH Bai, du NPA et d'Europe Ecologie Les Verts.

Cette mobilisation ne se tiendra pas à une date "au hasard", ont présenté ce lundi des porte paroles du collectif d'organisation basque Deiadar, intervenant en effet à quelques semaines du 1er tour des Présidentielles françaises.

Si Eva Joly (EELV), François Hollande (PS) et François Bayrou (Modem) ont déjà répondu favorablement à la demande de ratification par la France de la Charte européenne des Langues Régionales, Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) et Nicolas Dupont Aignan (Debout la République) ont décliné l'offre, la 1ère estimant qu'elle ne serait jamais Présidente de la République, le 2ème arguant d'une "France une et indivisible".

Cette revendication n'a pourtant rien de minoritaire, quand, ce samedi 31 mars, de telles manifestations seront organisées simultanément dans dix villes de l'Hexagone, afin de "protéger juridiquement" les droits des des langues basque, corse, occitane, catalane, bretonne, mais aussi en défense du savoyard (ou francoprovençal), des langues régionales d’Alsace et de Moselle, du flamand ou encore du créole réunionnais.

Les rassemblements sont donc prévus à Bayonne, Ajaccio, Toulouse, Perpignan, Poitiers, Quimper, Metz, Annecy et, pour la toute première fois, à Lille et à Strasbourg.

Avant que ne soit donné le coup d'envoi de chacun de ces cortèges solidaires les uns des autres, l'ampleur des locuteurs de langues minorisées (pour exemple, 206.000 personnes, soit 5% de la population, parlent le breton, et, en Alsace, 600.000 locuteurs en alsacien) devrait inciter pourtant l'ensemble des candidats à une vraie position sur le sujet, et à des engagements qui survivent au scrutin présidentiel final.

En 2007, après avoir promis un cadre juridique aux langues "régionales", le candidat Sarkozy Nicolas avait été largement mis en défaut par le président Nicolas Sarkozy, qui ne réserva finalement aux langues "régionales" qu'une place de "valeur de patrimoine", et sans modifier le fameux article 2 de la constitution française, selon lequel "le français est la langue officielle de la République".

Signée en 1999 au Conseil de l'Europe, mais jamais ratifiée (ni appliquée dans les faits), ont rappelé les porte-paroles de Deiadar, la Charte européenne des Langues Régionales doit permettre de définir des droits en termes d'enseignement, de possibilités de l'utiliser dans la vie administrative courante, de lui conférer une valeur juridique, jusqu'à la possibilité non négociable de l'inscription de prénoms basques dans des livrets de famille bilingues.

"Nous lançons un grand appel pour remplir les rues de Bayonne et d'ailleurs", ont-ils lancé, "pour nous il s'agit de la 6ème marche Deiadar, et nous espérons une nouvelle fois qu'elle sera la bonne, et que nous n'aurons plus besoin de manifester sur le pavé pour des droits qui devraient être inclus dans notre citoyenneté".

Il y a quelques semaines, à l'occasion de son meeting à Marseille, le Président-candidat Nicolas Sarkozy n'a guère laissé la porte ouverte à un changement d'attitude de sa part.

"Quand on aime la France, on ne propose pas de ratifier la charte des langues régionales et minoritaires" avait-il ainsi déclaré, en réponse à son rival François Hollande favorable à la ratification.

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