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Rédaction
Le comité de pilotage du Grand projet ferroviaire du Sud Ouest a dévoilé le tracé "définitif" de la nouvelle LGV au Pays Basque. Or, le combat entre pro- et anti-LGV n'est pas gagné.
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Le tracé de la nouvelle LGV au Pays Basque a été confirmé lors du comité de pilotage (Copil) du Grand projet ferroviaire du Sud Ouest (GPSO) lundi à Bordeaux, malgré la forte opposition au projet. Or, le combat entre pro- et anti-LGV n'est pas gagné : de nombreuses étapes restent encore à franchir avant la mise en chantier.
"Le comité de pilotage, à l'unanimité, a choisi une proposition de tracé que je vais faire remonter" fin janvier à Nathalie Kosciusko-Morizet, ministre des Transports, a indiqué le préfet d'Aquitaine, Patrick Stéfanini, à l'issue de la réunion qui s'est tenue à la préfecture.
Le comité de pilotage, qui avait retenu une première hypothèse de tracé le 23 juin dernier, a formulé ses propositions plusieurs points contestés, dont trois aux Pays Basque nord, notamment à Arcangue, Biriatou et Saint-Jean-de-Luz (téléchargez sur le site du GPSO la carte du tracé en pdf).
Après l'approbation ministérielle, des études complémentaires devraient précéder le début de l'enquête publique (prévue 2013) et le décret de déclaration publique du projet (prévu 2014).
Ces nouvelles étapes seront accompagnées d'une stratégie foncière par anticipation, en suivant trois axes prioritaires : acquisitions anticipées sur les bien bâtis (5% des bâtis sous emprise), stockage foncier de terrains agricoles et viticoles pour compensations ou échanges ultérieurs (25% des surfaces agricoles et viticoles nécessaires) et stockage foncier de terres sylvicoles pour anticipation des boisements compensateurs (25% des surfaces sylvicoles nécessaires).
Malgré cette nouvelle étape, de nombreux obstacles restent encore à franchir, et pas les moindres.
Une centaine d'élus du Pays Basque ont manifesté lundi devant les portes de la préfecture, alors que douze maires des trois communautés de communes d'Errobi, Nive-Adour et Sud Pays Basque ont été reçus par M.Stéfanini.
Ils contestent la pertinence d'une nouvelle ligne et plaident pour l'utilisation des voies existantes. Ils ont remis au préfet un rapport qui démontre que la construction de la nouvelle LGV au Pays Basque n'est justifiée ni par la saturation des voies existantes, ni par le gain de temps.
Les élus dénoncent également le coût du projet. "Quel est l'intérêt d'investir 2 milliards d'euros pour permettre à une dizaine de trains par jour, ne s'arrêtant pas au Pays Basque, de gagner 14 minutes supplémentaires (2 à 4% de leur temps de parcours)?" se demandent-ils.
Recevant une sérieuse mise en garde sur l'endettement endémique des opérateurs Réseau Ferré de France et SNCF à l'occasion des Assises ferroviaires, Nathalie Kosciusko-Morizet avait appelé à la mi-décembre à la rénovation prioritaire des voies existantes contre le tout-LGV, et à "une évaluation externe et indépendante des projets ferroviaires en cours", notamment ceux, très discutés, au sud de Bordeaux vers le Pays Basque sud et Toulouse.
Or, début janvier, Nathalie Kosciusko-Morizet est revenue en partie sur ses propos et a voulu rassurer les pro-LGV en disant que le GPSO "n'est pas remis en question", tout en ajoutant qu'"on ne fera pas une LGV contre la volonté des élus"...
Cette volte-face de la ministre illustre "la gestion erratique du dossier par le gouvernement", selon les anti-LGV, qui, s'appuyant sur de nombreuses études officielles qui contribuent à faire vaciller le projet LGV, poursuivront leurs mobilisations.
Malgré les pas en arrière de la ministre, "l'expertise demeure, et elle a bien précisé que pour un euro de l'Etat, les collectivités devront mettre un euro," rappelle le CADE dans un communiqué, avant de spécifier: "comme les PPP (Partenariat Public Privé) ont du plomb dans l'aile , cela risque donc d'être sans participation privée, mais aussi sans RFF."
Les régions qui voudront une LGV devront sortir le porte monnaie pour se le payer, alors que les prix des LGV viennent d'être revus. "Tours-Bordeaux prévu à 5,6 milliards en 2008 monte aujourd'hui, à 7,5 milliards; Bordeaux -Toulouse prévu à 3 milliards est passé à 5,5 milliards", selon Sud Ouest, et même à 7,8 milliards selon la dernière lettre de RFF, précise le CADE.
Si pour Bordeaux-Espagne on applique les mêmes hausses, on va arriver à 10 milliards...
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