Société
Saturation des voies actuelles
Rédaction
eitb.com
Un Observatoire du trafic ferroviaire en Pays Basque nord a été installé ce lundi à Bayonne : sa mission consistera à "cesser de s'envoyer des chiffres à la figure", a résumé le Préfet d'Aquitaine.
L'Observatoire des trafics et des évolutions économiques des voies ferroviaires actuelles, entre Dax et Donostia/San Sebastian (Pays Basque sud), tel qu'installé ce lundi après-midi à Bayonne, sera "le lieu de la transparence", a présenté en conférence de presse le Préfet de la Région Aquitaine, Patrick Stéfanini, aux côtés de François-Xavier Ceccaldi, Préfet des Pyrénées Atlantiques et de Patrice Russac, Directeur de la DREAL Aquitaine.
Née de la "sensibilité" du gouvernement à l'opposition vive que rencontre ce projet en particulier sur la traversée du Pays Basque, cet Observatoire de la saturation des voies actuelles, qui sera placé sous la responsabilité de la DREAL, aura pour mission de recenser l'ensemble des données permettant "à moyen terme" d'y voir plus clair dans une "éventuelle" création de nouvelles lignes LGV.
Avec 3 collèges représentant les services de l'Etat français espagnols, les élus des zones impactées et un assortiment hétérogène d'associations d'opposants (CADE) et d'acteurs sociaux économiques comme la CCI de Bayonne, l'objectif officiel reste de dater avec le maximum de précision la saturation des voies actuelles, condition sine qua non à la réalisation d'un projet très gourmand en termes de finances publiques.
"Dans tous les cas de figure, la création d'une ligne nouvelle reste subordonnée à une évolution des trafics nous dirigeant vers la saturation", s'est défendu Patrick Stéfanini, "dans le contexte économique, personne ne comprendrait en effet un tel investissement si, dans les mois et les années à venir, l'Observatoire ne le justifiait pas".
Cette volonté affichée de dialogue, au sein duquel l'opérateur Réseau Ferré de France a une place de choix, s'appuiera sur les travaux d'un Comité scientifique qui se réunira deux fois par an, et sur des réunions plénières, programmées tous les 3 à 4 mois.
Dans ce laps de temps de fonctionnement de l'Observatoire, l'emprise foncière sur le sillon de 1.000 mètres déjà fixé restera effective, par des arrêtés de "prise en considération" du projet ferroviaire.
"Sans être exagérement optimiste, je crois à la raison", a ajouté Patrick Stéfanini, qui estime que l'opposition actuelle au projet est surtout liée à une "confusion" dans les arguments chiffrés de trafic.
"Actuellement, on mélange les carottes et les navets, si vous me permettez", a-t-il ainsi résumé, "et la mise à disposition des mêmes données chiffrées est de nature à dépassionner la question de la LGV en Pays Basque".
"Il faut cesser de s'envoyer des chiffres à la figure", a-t-il poursuivi, "l'intérêt de tous passe par la mise à disposition de données partagéespour établir un scénario commun de saturation des voies actuelles".
Dans ce contexte, la promesse de RFF de fournir les chiffres réels de fret à Hendaye (avec un délai de "vérification statistique" supérieur à un an) sera probablement un élément important, mais sans doute pas déterminant.
En effet, ce lundi à Bayonne, aucun des interlocuteurs présents n'avait particulièrement le sentiment que "la confrontation avec la réalité des prévisions" faites par l'opérateur n'était réellement en mesure de devoir renoncer au projet.
"Les effets de la crise sur le fret seront particulièrement observés", a promis le Préfet d'Aquitaine, avant de préciser par la suite que, à son avis, ils étaient essentiellement de nature à "décaler le projet d'environ 10 ans", c'est à dire à l'horizon 2030 contre 2020 précédemment.
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