Le vélo gratuit à Bayonne confronté à "une phase critique"

C'est avec une amertume certaine que l'expérience pilote sur Bayonne de prêt gratuit de vélos a entrepris de serrer quelque peu la vis des modalités d'accès à ce mode de transport urbain, tel que mise en place pour la 3ème année sur la capitale labourdine.

Aujourd'hui, c'est le constat d'un "état critique" de la flotte des 120 vélos mis en libre accès sur la ville qui a incité la municipalité à généraliser le principe d'une caution de 150 euros pour toute demande, quand le dépôt d'un simple papier d'identité suffisait auparavant (sans changement pour les abonnés à la formule cyclo)

La dégradation des cycles est plus rapide que prévu, et si le vol des bicyclettes orange reste un phénomène rare, force est de constater que son fournisseur, la société Cyclo'com implantée à St Pierre d'Irube, ne s'attendait pas à voir autant de fourches en croix ou de pédaliers tordus.

"On touche aux limites du système par la faute d'une minorité d'utilisateurs qui ne respectent pas cette première expérience", réagit M. Bonnet, son gérant, avec la même amertume, qui évoque plus un principe de "dissausion" contre la casse que le souhait de voir cette caution servir concrètement.

"Là où les autres systèmes de vélos publics reposent, comme à Paris, sur une tarification horaire, le système à Bayonne est une initiative assez unique, fondée sur la gratuité et sur une prise en charge très humanisée des personnels", souhaite-t-il rappeler, en précisant le risque désormais avéré de l'affaiblissement de cette mise à disposition.

Avec une estimation initiale de 5 ans pour ne pas avoir à renouveler la flotte des 120 vélos mis à disposition, une dégradation plus rapide entrainerait automatiquement une facturation non prévue, à prendre en charge par la collectivité ou par ses utilisateurs.

Des problèmes que Bayonne connait avec 7 à 8.000 sorties de vélo par an, quand, à Anglet, durant quatre mois d'été, les 12.000 sorties de matériel enregistrées ne provoquent pas les mêmes soucis.