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Société

Zone portuaire de Bayonne

Bayonne : le test de Yara ne modifie pas les lignes d'opposition

Une heure à peine aura suffi pour un test de transit à Bayonne du nitrate d'ammonium de la société norvégienne : dire que cela fait avancer les choses d'un côté ou d'un autre prêterait à sourire.

  • Test de transit du nitrate d'ammonium de la société Yara dans le Port de Bayonne. Photo : EITB

    Test de transit du nitrate d'ammonium de la société Yara dans le Port de Bayonne. Photo : EITB

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Annoncé par communiqué préfectoral et largement relayé par la presse aujourd'hui, le simulacre d'incendie en port de Bayonne du nitrate d'ammonium de la société Yara (basée à Pardies, dans le Béarn) n'a pas trop décontenancé les pompiers, gendarmes et services de protection civile, qui se sont mis en oeuvre vers 15h, dans des délais et un protocole qui ont pleinement satisfait le Préfet François Xavier Ceccaldi.

Le "test grandeur nature" aura donc consisté à simuler un départ de feu à proximité du lieu de transit, pour évaluer la réactivité des principaux acteurs et leur capacité à mettre le convoi à l'abri.

Dans ces conditions, il aurait été bien malencontrueux de ne pouvoir affirmer devant les journalistes présents que le Port de Bayonne a bien une vocation de port industriel, quand, du côté du Béarn, certains élus socialistes menacent de le   taxer de "port de plaisance" si les élus locaux persistaient à refuser ce transit de matières dangereuses.

Comparaison n'est pas raison, sait-on dans les chaumières de Boucau et de Tarnos, mais la perspective de voir passer près de chez elles cette matière instable rappelant la catastrophe d'AZF à Toulouse reste un aspect préoccupant (et non négligeable sans faute de goût) de la question.

"L'important, c'est que les protocoles de sécurité soient respectés, et que les choses se soient faites en toute transparence", a déclaré le Préfet des Pyrénées Atlantiques, qui ne cache pas son envie de boucler ce dossier de manière favorable pour ses promoteurs.

Pour rappel, l'opération a eu lieu à la demande de la multinationale norvégienne Yara de Pardies, qui exporte actuellement ce produit depuis Port-la-Nouvelle(Aude), et réaliserait des économies en l'exportant depuis Bayonne.

Un débriefing à chaud, et un autre à froid, dans une dizaine de jours : "si la parole préfectorale établit sa faisabilité, alors cela signifiera que rien ne s'oppose à ce transit", at-il conclu.

Ce ressenti préfectoral n'a pas surpris les élus hostiles de Bayonne, Tarnos et Boucau, au sein desquels le conseiller général boucalais Christophe Martin avait fait connaître sa position par communiqué de presse bien avant le "test".

"Le nitrate d'ammonium est, on le sait, un redoutable explosif au contact de matières combustibles ou d'hydrocarbures. Or, le stockage de bois en grande quantité et d'hydrocarbures sur le port de Bayonne, à proximité des lieux de passage et de transbordement, sont de nature à augmenter les risques", a-t-il souhaité indiqué.

"De plus, je rappelle que le centre de secours et d'incendie se trouve situé sur la rive gauche de l'Adour, alors que les risques industriels sont concentrés sur la rive droite. Cela repose la question de la création du centre de secours sur la rive droite, qu'il faudra de toutes les façons réaliser", précise-t-il.

De son côté également, les associations locales SEPANSO-64, CADE, IDEAL et ZIP ADOUR ont également communiqué la constance de leur opposition.

"Situé dans le périmètre de protection des risques Industriels (PPRI) et à proximité du futur laminoir de Beltrame, le nitrate d’ammonium serait stocké, en attendant son transbordement, à côté des conduites d’alimentation en oxygène liquide de l’aciérie et de la plate-forme de stockage des scories incandescentes. Tous ces facteurs combinés auxquels il faut rajouter des conditions météos défavorables qui pourraient retarder le chargement évoquent le pire des scénarios en matière d’accumulation de risques industriels majeurs", écrivent-ils conjointement.

Et de se demander "pourquoi prendre tant de risques pour une activité qui ne profitera pas au port de Bayonne", quand "le chantage à l’emploi de la multinationale YARA pour l’usine de Pardies et qui a succédé à Socadour / Tarnos pour des activités de stockage, ne peut pas peser dans la balance face aux friches industrielles polluées (Fertiladour, Raffinerie du Midi, SAADEG ...), aux pertes nettes d’emplois, aux maladies et cancers pour les travailleurs et les populations locales".

Du côté du syndicat CGT Bayonne, son porte parole Alain Duzert a demandé au président du conseil régional Alain Rousset, propriétaire du Port de Bayonne, de se prononcer sur le fait que "Bayonne est bien un port industriel".

Finalement, le test de transit aura surtout permis de constater, "en grandeur nature", qu'une solution acceptée techniquement est nécessaire mais pas suffisante pour rassembler opposants et partisans.

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