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11:47

Société

Un Os dans le Jambon

Pays Basque nord : y'a-t-il encore un conducteur dans le projet LGV ?

Ramuntxo Garbisu

eitb.com

Les annonces ministérielles sur des hypothèses de trafic à remettre en question font suite à des refus de RFF de considérer que ces projets de LGV relèveraient de sa responsabilité. Kafkaïen.

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C''est à se demander qui veut encore voir se réaliser un jour de nouvelles lignes LGV, en particulier pour son tronçon basque de Bordeaux à Hendaye, où plus grand monde ne se bouscule au portillon du projet (ou au guichet de la douloureuse qui va avec).

Car enfin, chaque semaine ou presque nous amène son lot de petites phrases ministérielles se dépêchant d''attendre pour valider le projet d''une desserte au sud de Bordeaux (vers le Pays Basque sud ou vers Pau).

Dernière en date, Nathalie Kosciusko-Morizet, la Ministre de l''Ecologie, venue faire trempette à Biarritz, et repartie délestée d''une confidence faite sur une demande auprès de l''opérateur ferroviaire Réseau Ferré de France (RFF), sur la la "réactualisation de ses hypothèses de trafic sur ce tronçon", ou sur un "en a-t-on vraiment besoin ?" qui pourrait inspirer plus d''un biographe de Kafka.

Quatrième ministre à avoir un "questionnement" sur le sujet, il n''en faudrait pas beaucoup plus pour se demander si RFF ne serait pas finalement un lobby qui échapperait à la volonté gouvernementale, le propulsant dans des abimes d''angoisse parfaitement décrits par la Commission des Finances de l''Assemblée Nationale (sous la plume du député UMP Hervé Mariton) ou par la Cour des Comptes.

Que nenni, ne cesse de répéter le Pdg de RFF, dont la retranscription minutée de son intervention au Sénat, le 5 avril dernier, révèle une convergence siamoise avec les arguments des opposants au projet, ceux du CADE par exemple.

Un réseau ferroviaire sous utilisé et l''impossibilité de faire face à de multiples investissements ? "S''agissant des lignes à grande vitesse, il ne revient pas à RFF de décider de l''opportunité des projets. S''il y avait toutefois un choix à faire, je souhaiterais que l''on donne la priorité à la rénovation plutôt qu''au développement du réseau", s''est défendu le grand homme, rejoignant le petit Panthéon de ceux qui réclament depuis 1997 que soient rénovées les voies actuelles.

Alors, quoi ? Dans ce petit jeu qui consiste à se refiler la patate chaude, qui donc peut bien pousser à la roue de la LGV, si ce n''est ni les gouvernants, ni l''opérateur ?

Dans le contexte, l''activisme pro-LGV du Président de la Région Aquitaine ou celui des présidents successifs de la CCI de Bayonne pourrait donc passer pour une certaine forme d''entêtement.

Dans une France malade de son syndrome TGV, il ne semble plus y avoir que les puissantes multinationales du BTP (Vinci, Bouygues, Eiffage) ou de la traction (Alstom) qui refusent de considérer que "l''équilibre économique du réseau ferroviaire difficile à trouver" et "l''absence de reprise du fret dans notre pays, contrairement à nos voisins européens" (dixit RFF), soient de nature à inciter à un peu de prudence.

Les élus pro-LGV qui lèvent le doigt pour demander que leurs zones d''élections soient prises en compte dans le futur schéma de trains ont pourtant compris que, pour concurrencer l''avion (seul fenêtre de rentabilité du projet), il n''est pas question que la LGV s''arrête un peu partout.

Le 23 juin prochain, une concertation au plus haut niveau de l''Etat devrait donner l''orientation de l''arbitrage à réaliser entre rêve de grande vitesse et principes de réalités des finances publiques.

Cela sera sans doute une date déterminante pour savoir qui restera en gare, quand la décision ministérielle serait officiellement prévue "avant les élections présidentielles de 2012", précise à qui souhaite l''entendre la Préfecture de région à Bordeaux..

Hier, dans l''intimité de ses bureaux girondins pour un examen des dossiers LGV Bordeaux-Hendaye et Bordeaux-Agen, la députée-Maire de Pau Martine Lignières-Cassou, ne cachait pas son inquiétude sur "un vrai contexte d''incertitude financière" quand RFF se borne juste à dire que "techniquement", c''est réalisable.

A 2 milliards d''euros pour le tronçon Mont de Marsan-Pau, il y a effectivement de quoi nourrir quelques incertitudes.

Et au Pays Basque nord, la deuxième campagne de sondages de terrains annoncés pour "ajuster" le futur tronçon se fait aussi rare que les réserves de fourrage.

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