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Société

Port industriel de Bayonne

Fertiladour : le groupe Roullier face à 3 premières plaintes pénales

Rédaction

eitb.com

Officialisé ce matin, un comité de soutien aux victimes assistera les familles dans leurs recherches de responsabilités de la multinationale, visée par la contamination radioactive du site de Boucau.

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''''Inquiets et touchés par l''étendue des dégâts de la contamination radioactive du site de Fertiladour, propriété du groupe Roullier par sa branche d''Agriva, le comité de soutien aux victimes exige que toute la vérité soit recherchée", a exprimé ce vendredi matin un collectif de soutien représentant des citoyens, des associations de défense de l''environnement et des élus locaux et régionaux, qui demande à ce que la pollution officielle depuis 1997 des 8 hectares du l''ancien site industriel du Port de Bayonne ne soit plus décorrélée de "l''aspect humain du dossier, qui n''a pas été encore pris en charge par la collectivité".

A leurs côtés étaient présents des représentants de familles ayant perdu un des leurs, suite à leur travail ou à leur intervention professionnelle dans cette ancienne unité de broyage d''engrais et de minerais.

Avec pour vocation de "continuer les investigations en cours et de se rendre disponible comme témoin face à la justice", le comité de soutien entend bien placer la question de la protection de ces anciens salariés sur le même plan d''urgence que la contamination radioactive du site, encadrée par trois arrêtés préfectoraux entre 1998 et 2000, mais dans un contexte où aucun service d''Etat ne s''est penché sur l''utilité d''une étude épidémiologique de la centaine d''ouvriers qui y travaillaient.

Preuves à l''appui, le comité a souligné que "le temps présent ne peut plus tolérer le conditionnel ou une quelconque attitude déni, quand la dangerosité des produits manipulés ne doit laisser place qu''aux affirmations", donnant à constater ce matin des valeurs de radioactivité 10 fois supérieures aux normes acceptables sur un échantillon de terre rare de monazite issu du site, et tel que broyé de 1973 à 1992.

La première divulgation de rapports sur des taux de poussières dans les ateliers de broyage, jusqu''à 50 fois supérieur au maximum toléré, permettra également aux nombreuses victimes de la silicose de disposer d''un élément important de caractérisation "d''une organisation industrielle brutale et archaïque, autant avec l''environnement qu''avec ses salariés".

A ces deux aspects du dossier Fertiladour est venue également s''ajouter la demande d''éclaircissements sur un accident de travail qui, le 6 octobre 2006, a débouché sur la mort d''un prestataire de service, Gérard Puyau, et sur un handicap lourd pour un intérimaire.

"Malgré une mise hors de cause de l''industriel lors d''un procès en civil le 6 mai dernier, nous demandons à la Justice de se pencher sur le passé de Fertiladour dans ce domaine des accidents du travail, quand, sept ans auparavant, un prestataire de service, appelé pour un contrat équivalent, a lui aussi trouvé la mort dans cet atelier", a décrit le comité, avant que la famille Puyau ne confie son intention de demander une instruction pénale contre la direction du site.

Avec émotion, Didier Gabarrus, fils d''un ancien ouvrier mort de silicose "dans des conditions humaines effroyables", a tenu à son tour à remercier pour son aide ce comité de défense, avant de préciser à la presse son intention de lancer rapidement une procédure pénale contre l''industriel.

"Nous ne comprenons pas aujourd''hui comment de tels drames frappant les salariés de cette usine ont pu rester aussi longtemps dans le silence de la médecine du travail ou de l''inspection du travail", a-t-il rajouté, "et notre volonté est également de demander des comptes à ces administrations"

La famille Leblond, affectée par un deuil identique, a communiqué par un message "sa fierté qu''aurait pu ressentir notre père à voir que son combat pour la vérité est désormais relayé".

Un site Internet regroupe désormais une pétition en ligne interpellant les citoyens à rejoindre cette "exigence de vérité" : le site Fetidadour compile également de nombreux textes de lois sur la protection des salariés et leurs recours possibles, la copie d''engagements réglementaires signés par l''industriel mais "jamais appliqués", ainsi qu''une sélection d''articles de presse sur le dossier Fertiladour, notamment ceux réalisés à partir d''octobre 2008 par la rédaction d''eitb.

Mise en ligne depuis 48h, cette pétition a déjà recueilli plus d''une centaine de signatures, notamment celles de l''exécutif régional d''Europe Ecologie Les Verts d''Aquitaine, celle du Vice-Président socialiste du Conseil Général des Pyrénées Atlantiques Christophe Martin, du collectif de défense de l''environnement du CADE, des activistes de Bizi, ainsi que des premiers élus locaux de Boucau, de Tarnos et d''Anglet.

Depuis septembre 2010, la vente du terrain du groupe Roullier à la Région Aquitaine, pour une valeur de 6 millions d''euros, a été stoppée par le Président de Région lui-même.

"La seule urgence aujourd''hui n''est pas d''envisager sa reconversion industrielle future", a averti le comité, "mais bien de rechercher l''ensemble des manquements par le passé de l''industriel vis à vis de ses obligations".

Contacté, le groupe Roullier a refusé de réagir à ces éléments.

Ces trois premières plaintes en pénal devraient les inviter à changer d''attitude très prochainement, quand le comité de soutien aux victimes de Fertiladour souhaite que "tous ceux qui savent, qui ont été victimes ou qui peuvent contribuer à faire émerger la vérité, sont invités à se rapprocher des premières familles présentes et du comité".

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