La mobilisation contre la réforme des retraites s'amplifie

La mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. Des transports perturbés, la mobilisation des jeunes, la reconduction de la grève dans les raffineries,... les opposants à la réforme maintiennent la pression dans l''attente des manifestations prévues ce samedi et de la journée de grève et de mobilisation du mardi 19 octobre, veille du vote du projet de loi au Sénat.

"Ce mouvement est durablement ancré dans le pays", a déclaré Bernard Thibault (CGT). "Le gouvernement joue le pourrissement, voire l''usure de ce mouvement, je pense que nous avons les moyens de le décevoir", a-t-il ajouté.

Au Pays Basque, les opposants à la réforme se sont donnés rendez-vous samedi à 10h30 à Bayonne.

"La pression monte pour une confrontation d''ampleur, aller vers le blocage de l''économie, seul moyen pour faire reculer Sarkozy et son gouvernement," estiment le Collectif Oldartu-Lutter ensemble et le Collectif Retraites Pays Basque dans un communiqué. "Reconduire, coordonner, généraliser la grève, c''est aujourd''hui l''enjeu. Une seule revendication unitaire: retrait pur et simple de la réforme, pas question d''aller négocier des bribes!".

Ce vendredi, plus de 400 cheminots, salariés, étudiants,... ont manifesté vendredi à Saint-Jean-de-Luz, alors que la mobilisation lycéenne se poursuivait, avec entre autres le blocage de lycées. Jeudi, des centaines de lycéens ont manifesté dans les rues de Bayonne.

En France, 306 lycées auraient été perturbés vendredi matin, selon les chiffres du ministère de l''Education nationale. À Bayonne, la majorité des lycées étaient bloqués vendredi.

"Par son attitude de mépris et d''ostracisme, le gouvernement ne laisse d''autre choix aux jeunes que d''amplifier leur mobilisation", a déclaré l''Union nationale des étudiants de France (UNEF) jeudi. "Face à un gouvernement qui veut passer en force et qui manifestement s''inquiète de leur mobilisation, les jeunes doivent s''organiser dans la plus grande unité pour le faire reculer", ajoute l''organisation étudiante.

Plus de 150 personnes mises en causes pour des violences ont été interpellées vendredi un peu partout en France à l''occasion des manifestations lycéennes, a-t-on appris auprès du ministère de l''Intérieur et de source policière.

Dans le même temps, le ministre de l''Intérieur Brice Hortefeux a adressé un télégramme aux préfets leur demandant "d''être particulièrement vigilants sur les conditions d''intervention et de limiter l''usage de la force au strict nécessaire".

Dans les transports, la SNCF prévoyait deux TGV sur trois de ou vers Paris, un TGV province-province sur quatre et des perturbations du trafic TER, Transilien, Téoz et Intercité.

La CFDT, premier syndicat du transport routier, a appelé les salariés du secteur à se joindre au mouvement en organisant des barrages filtrants ou des opérations "escargot". Au Pays Basque, une opération escargot, organisée par les collectifs Oldartu et Retraites 64, a eu lieu sur l''autoroute A-63.

Dans le secteur de l''énergie, les 12 raffineries françaises sont en grève et toutes les raffineries ont des problèmes d''approvisionnement en pétrole brut, alors que trois dépôts de carburant ont été débloqués dans la matinée sous la pression des forces de l''ordre, à Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône), Bassens (Gironde) et Cournon (Puy-de-Dôme).

Les syndicats s''opposent en particulier à la principale mesure de la réforme, le relèvement de 60 à 62 ans de l''âge légal de départ en retraite, qui doit contribuer à juguler les déficits croissants des régimes de retraite français.