Retraites: les sénateurs débattent, les syndicats haussent le ton

Le Sénat a entamé mardi après-midi l''examen du projet de loi de réforme des retraites dans un climat tendu. L''opposition a promis de combattre le texte pied à pied, tandis que les syndicats brandissent la menace de grèves reconductibles.

Trois jour après les manifestations organisées dans toute la France, le ministre du Travail Eric Woerth a assuré que le gouvernement "entend", "respecte" et "prend en compte" les inquiétudes des Français, à l''ouverture des discussions sur le texte.

"L''enjeu au Sénat, c''est sans doute de progresser encore et toujours vers plus de justice dans le respect de l''équilibre du texte", a-t-il déclaré, assurant qu''il n''y a pas de "blocage" de la part du gouvernement. "Mais il n''y a pas non plus de solution miracle ou de miroir aux alouettes", a-t-il souligné.

"Le gouvernement ne reviendra pas sur les bornes d''âge" de 62 et 67 ans, a-t-il une nouvelle fois répété, souhaitant préserver "l''équilibre financier" de la réforme.

Comme attendu, le ministre a toutefois laissé une ouverture sur la question de la retraite des femmes. "Les inégalités de retraite entre les hommes et les femmes sont évidemment une injustice, c''est incontestable", a-t-il souligné.

Un peu plus tôt, les groupes socialistes et CRC-SPG (communistes et membres du Parti de gauche) avaient déposé une "motion référendaire" sur le projet de loi. Cette procédure, qui sera discutée en séance mercredi, est destinée à demander au président de la République l''organisation d''un référendum sur la réforme.

Au total, environ 1.200 amendements ont été déposés sur le texte, dont l''examen est prévu jusqu''au 15 octobre.

Venue rencontrer les sénateurs socialistes, la Première secrétaire du PS Martine Aubry a mis en exergue "l''exaspération qui est en train de monter dans le pays", lançant un "appel" au gouvernement : "il faut arrêter, suspendre ce débat et il faut remettre tout sur la table, et convoquer l''ensemble des organisations syndicales".

Menace de grèves reconductibles

Et sur le terrain, après trois journées de fortes mobilisations depuis la rentrée, sans concessions du gouvernement sur les principes de la réforme, le mouvement est en voie de radicalisation dans plusieurs secteurs.

A la RATP, plusieurs organisations (CGT, FO, Sud et l''UNSA-Transport notamment) ont déjà déposé des préavis de grève reconductible à compter du 12 octobre. La CFDT doit en décider mercredi.

A la SNCF, FO, la CFTC et la CFE-CGC ont également annoncé, mardi, avoir déposé un préavis de grève reconductible pour la même date. Les syndicats majoritaires des cheminots (CGT, CFDT, UNSA et Sud-Rail) doivent se réunir mercredi pour prendre une décision. Mais la fédération Sud-Rail ne cache d''ores et déjà pas qu''elle prendra le même chemin.

Les principales fédérations syndicales du transport (qui regroupent notamment les syndicats des transports urbains des villes de province) doivent également se réunir mercredi pour décider des suites à donner à la journée de mobilisation du 12 octobre.