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17:37

Société

Pays Basque nord

Entre Larzac et vuvuzelas, les anti-LGV restent déterminés

Ramuntxo Garbisu

eitb.com

A Ustaritz, près d'un millier de personnes a répondu présent à l'invitation d'élus et d'associations opposées au projet de lignes LGV en Pays Basque nord, dans le refus de toute résignation.

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Les promoteurs du projet de nouvelles voies LGV en Pays Basque nord reconnaissent aujourd''hui avoir fait de nombreux paris pour ce projet ferroviaire important, que cela soit dans sa capacité à être utile aux citoyens pour leurs désirs de mobilité, et aux entreprises pour la relance économique des territoires traversés, même à très vive allure.

Au vu de la géométrie variable de leurs argumentations, il est évident que l''opérateur Réseau Ferré de France (RFF) et les "grands élus" qui y sont favorables ont perdu le pari de l''affaiblissement de son opposition citoyenne.

Mardi soir, devant un millier de personnes réunis dans le trinquet d''Ustaritz, associations et "petits élus" se sont succédés à la tribune pour présenter l''autopsie d''un projet dont les grosses coutures de fil blanc ne résistent plus au travail patient de détricotage effectué depuis plusieurs années.

Hypothèses de départ aussi boursouflées qu''une veine de cycliste du Tour de France, montages financiers à faire passer le séjour sud-africain de l''Equipe de France pour de modestes colonies de vacances, et un embarras digne d''un ministre épinglé par le Canard Enchainé devant la perte de temps désormais avérée de 14 minutes sur une voie nouvelle par rapport à la voie actuelle, pour tout train qui s''arrêterait en gare de Bayonne.

Dans l''assemblée, les arguments touchent une population venue non pas pour connaître les aspects cachés du projet, mais bien pour vérifier que les porte-paroles de l''opposition à la LGV n''ont nulle intention de baisser les bras.

Coordonnateur RFF du tronçon Bordeaux-Biriatou, Etienne Picher peut toujours déclarer à la presse que "le projet ne doit pas être regardé en termes techniques de prévisions, mais comme un pari pour l''avenir", mais il ne lui est plus possible aujourd''hui de venir l''affirmer en public.

Artisan politique majeur de sa plannification, le re-Président de la Région Aquitaine, Alain Rousset, ne trouverait pas non plus dans cette enceinte les mots suffisants pour faire partager sa vision d''un "aménagement vital pour la Région".

Leurs présences releveraient du suicide, mais leurs absences confirment la notion de passage en force.

Car plus personne n''en doute aujourd''hui : la mouche a changé d''âne, qui réduisait cet affrontement à celui de passéistes presbytes contre les tenants d''une société plus responsable, plus harmonieuse, plus en adéquation avec l''aspiration des citoyens.

"Réunir de grandes métropoles par des axes de circulation est une vision du siècle dernier", a martelé Alain Iriart, conseiller général du canton de St Pierre d''Irube, à l''heure où les collectivités locales éprouvent les plus grandes difficultés à consolider les dispositifs locaux de solidarité.

"Nous devons ré-affirmer notre "non" à un projet qui ferait de Bordeaux l''aspirateur à emplois de toute la région, et nous réduirait à des marchandises de fret, attendus sur son quai", a également refusé Victor Pachon, au nom du CADE.

Mardi soir à Ustaritz, les riverains impactés par le projet ont longuement applaudi la vitalité d''un combat nourri des leçons d''hier du Larzac, de l''impossibilité aujourd''hui pour l''Europe de poursuivre ses coûteux projets d''infrastructures supranationales, et dans lequel, demain, les vuvuzelas trouveront leurs places.

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