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Port de Bayonne
Rédaction
Les travaux de démolition du site industriel Fertiladour démarreront vers la mi-mai. La dépollution des terrains, par contre, se fera attendre.
Le terrain de Fertiladour. Photo: EITB
Les travaux de démolition du site industriel Fertiladour, propriété de Timac Agro (anciennement Agriva, groupe Roullier), démarreront vers la mi-mai. La dépollution du site, par contre, se fera atttendre, ainsi que l'étude épidémiologique reclamée par le Comité de soutien aux victimes de Fertiladour.
Lors d'une réunion publique organisée ce mercredi 17 avril par la ville de Boucau, des représentants du groupe Roullier ont annoncé que l'entreprise bordelaise BDS procèdera à la mi-mai à la démolition des bâtiments qui se trouvent sur le site. Le coût de cette opération s'élève à 500.000 euros.
Si la démolition des bâtiments doit s'achever fin juillet 2013, la dépollution des terrains, contaminés par de la monazite radioactive, se fera attendre. Une étude en profondeur des sols devra d'abord déterminer les étapes de dépollution. Les associations de défense de l'environnement craignent qu'une telle étude n'augure qu'une dépollution partielle.
Quant à l'avenir du site, tout reste dans le flou. La région Aquitaine pourrait s'intéresser pour le terrain "à condition qu'il soit totalement dépollué," a indiqué Alice Leiciagueçahar, conseillère régionale d'EELV à France Bleu Pays Basque.
L'étude épidémiologique reclamée par le Comité de soutien aux victimes de Fertiladour n'était pas non plus à l'ordre du jour. Le comité s'était adressé à l'Institut de veille sanitaire (INVS) pour mener une telle étude. Or, selon l'INVS, il n'y aurait pas suffissamment d'éléments pour lancer une telle étude. Fin décembre 2011, le Conseil régional d'Aquitaine avait pourtant voté une motion invitant "l'Etat, compétent en matière de santé publique, à diligenter rapidement une étude épidémiologique (...) afin de mesurer l'impact de l'activité du site Agriva-Fertiladour".
"Les rapports des bureaux d'étude disponibles ont mis en évidence que les activités industrielles du site ont notamment entraîné une exposition radiologique des travailleurs par le passé, ainsi qu'une pollution du site et probablement de ses alentours par des radioéléments. Cependant, sur la base des informations disponibles, la nature et le niveau de ces expositions restant imprécis (notamment pour les contaminations à l'extérieur du site), il n'est pas possible d'évaluer leur impact sanitaire," indique l'INVS dans une note.
Bien que des études de l'ACRO et de l'Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) ont permis de vérifier le bien fondé des alertes citoyennes des associations sur la réalité de la contamination du site, "l'aspect humain de ce dossier n'est toujours pas pris en compte," regrette Jean-Yves Deyris, président du Comité de soutien. "Au-delà que ce que nous apporte l'INVS, beaucoup d'informations restent dans l'ombre," estime-t-il.
"C'est pourquoi nous demandons que les investigations sur les contaminations des anciens salariés et des riverains soient poursuivies et soient rendues publiques," a-t-il dit, lors d'une réuion du SPPPI le 5 avril dernier. "Nous demandons à nouveau que tous les rapports d'inspection de la DREAL et de la DIRRECTE soient rendus publics. Nous demandons que l'INRS dresse l'état statistique des relevés de dosimétrie, que la CARSAT dresse celui des maladies dont sont atteints ou ont été atteints avant leur décès les salariés permanents et intérimaires de Reno, Interfertil, Fertiladour et Agriva ayant travaillé sur le site de Boucau durant toutes les années de leur activité".
Et d'ajouter: "les anciens salariés et leur famille méritent de disposer de toute la vérité. Nous les soutiendrons jusqu'à ce que la vérité soit enfin dévoilée".
>> Lire : À Fertiladour, les damnés de la terre se souviennent
L'association IDEAL tiendra une réunion publique à Boucau le jeudi 25 avril à 18h30 à la salle Prudet (ex cantine municipale), rue Biremont, avec 3 thèmes sur le port : "L'emprise de l'industrie et la confiscation d'un territoire", "Le rôle des associations dans la reconquête écologique de l'Estuaire de l'Adour" et "Une situation critique: l'Etat engage une Etude de Zone estuarienne sur l'impact des pollutions".
>> Voir : Dans le port on nous dit que tout est bon (Documentaire de Ramuntxo Garbisu)
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