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Extradition

Aurore Martin : Valls se défend, les élus basques sceptiques

Rédaction

Manuel Valls et Christiane Taubira se sont défendus d'avoir joué un rôle dans l'arrestation et l'extradition d'Aurore Martin. Plusieurs élus du Pays Basque ne sont pas convaincus.

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La fronde contre l'extradition d'Aurore Martin ne désarme pas au Pays Basque. Bien que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, se soient défendus d'avoir joué un rôle dans l'extradition en Espagne d'Aurore Martin, de nombreux élus du Pays Basque ne sont pas convaincus par leurs propos. Un appel à manifester a été lancé pour lundi à 13h30 devant la sous-préfecture à Bayonne.

Après l'arrestation et la remise à l'Espagne d'Aurore Martin, le collectif Bake Bidea (“le chemin de la paix”), une centaine d'élus (PCF, PS, MoDem, UMP, écologistes, partis indépendantistes basques), de responsables syndicaux (CFDT, CGT, ELA, LAB, ELB, Solidaires) et de responsables sociaux (Cimade, Anai Artea, LDH, Bizi, Herrira...) ont demandé ce samedi à François Hollande et au gouvernement français de s'expliquer sur la mise en application du mandat d'arrêt européen émis à l'encontre de cette ancienne dirigeante de Batasuna pour "des accusations liées à un délit d'opinion”. Ils vont également intervenir auprès des autorités espagnoles et saisir le Conseil constitutionnel pour "vérifier la validité du mandat d'arrêt européen" et clarifier "certains dysfonctionnements".

Quelques heures plus tard, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, ont réagi. Dans un entretien accordé à Sud-Ouest, Manuel Valls a dit "n'avoir pris aucune décision" dans la mise en application du mandat d'arrêt européen (MAE) émis à l'encontre d’Aurore Martin.

"L'exécution du MAE est une décision de la justice. La décision a été appliquée sous l'autorité du parquet général de Pau. Ce n'est pas du ressort du ministre de l'Intérieur que je suis. Je n'ai pris ici aucune décision", a-t-il dit. "Aurore Martin a été arrêtée lors d'un contrôle routier habituel en cette période de vacances. Je démens toute autre version des faits," a-t-il ajouté.

"Je ne vais pas m'excuser qu'une décision de justice soit appliquée", a-t-il déclaré ce lundi au Parisien en soulignant qu'"on ne peut avoir aucune complaisance à l'égard d'une personne qui a soutenu ETA".

Christiane Taubira, de son côté, a précisé dans un communiqué que l’extradition s’inscrivait dans "le strict cadre" du mandat d'arrêt européen et que les autorités gouvernementales ne sont pas intervenues.

De nombreux élus du Pays Basque, par contre, ont du mal à croire ces explications.

Le conseiller général UMP Max Brisson a qualifié les propos de Valls de “cynisme”. “20 ans de travail au Conseil des élus du Pays-Basque pour "le vivre ensemble" balayé sur un coup de menton de Valls,” a-t-il dit sur son compte Twitter. Selon lui, il existe “des indices concordants qui prouvent que les gendarmes ont arrêté Aurore Martin sur ordre,” selon l’agence AFP.

Pour Jean-Jacques Lasserre, sénateur MoDem des Pyrénées-Atlantiques, "au mieux, c'est Ponce Pilate. Ce sont ses hommes qui ont procédé à l'arrestation," selon ses propos recueillis par l’agence AFP.

"A qui peut-on faire croire qu'une telle décision a été prise sans que le gouvernement n'en sache rien ? En droit français, le parquet dépend du pouvoir, il prend ses ordres du pouvoir politique," a dit Jean-René Etchegaray (MoDem) à Sud Ouest. "Je suis juriste et j'affirme aussi que le pouvoir politique, en opportunité, a la possibilité de ne pas donner suite au MAE. Aurore Martin est la victime expiatoire d'un accord diplomatique entre la France et l'Espagne. Je vois beaucoup de cynisme dans cette affaire."

Les propos de Valls n’ont pas convaincu non plus les députées PS des Pyrénées Atlantiques Sylviane Alaux et Colette Capdevielle. "Je suis avocate et cette affaire pose la question du MAE. Il facilite les procédures, par rapport à l'extradition. Avec l'extradition, l'État qui exécute doit vérifier la double incrimination. Il n'est pas tenu de livrer un ressortissant pour des faits qui ne sont pas punis sur son sol," a dit Colette Capdevielle à Sud Ouest.

Le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles, parle de “mensonge”. Manuel Valls “nous dit n’y être pour rien (ce qui est au mieux un mensonge, au pire un dysfonctionnement très préoccupant des services de l’Etat) tout en signant un communiqué avec son homologue espagnol pour se féliciter du succère de l’opération policière,” a dit Olivier Dartigolles sur son site.

"Des explications méritent d'être données et sans langue de bois, et vite...," a dit Laurence Hardouin, avocate et président du groupe local de la Cimade.

Un appel à manifester a été lancé pour lundi à 13h30 devant la sous-préfecture à Bayonne. Vendredi soir, un rassemblement spontané à déjà réuni près de 500 personnes devant la mairie de Bayonne.

Aurore Martin a été présentée devant un juge espagnol vendredi matin et incarcérée à Madrid sans espoir de remise en liberté sous caution. Elle risque jusqu'à 12 ans de prison. Les faits qui lui sont reprochés dans le mandat européen délivré en octobre 2011 par les autorités espagnoles, portent sur la rédaction d'un article d'opinion et sur sa participation à deux conférences de Batasuna, parti autorisé en France mais interdit en Espagne en raison de ses liens supposés avec l'ETA.

Depuis l'émission de son mandat d'arrêt européen, Aurore Martin a reçu le soutien de nombreuses personnalités locales, nationales et européennes opposées à l'application de ce mandat européen, ainsi que d'organisations comme la Ligue des droits de l'Homme et de la magistrature. Même François Hollande avait manifesté son soutien, en réclamant en juillet 2011 une issue "favorable".

À lire aussi: "Le vrai visage du mandat d'arrêt européen", par Jean-Claude Paye (sociologue)

La fronde contre l'extradition d'Aurore Martin ne désarme pas au Pays Basque. Bien que le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, se soient défendus d'avoir joué un rôle dans l'extradition en Espagne d'Aurore Martin, de nombreux élus du Pays Basque ne sont pas convaincus par leurs propos. Un appel à manifester a été lancé pour lundi à 13h30 devant la sous-préfecture à Bayonne.Après l'arrestation et la remise à l'Espagne d'Aurore Martin, le collectif Bake Bidea (“le chemin de la paix”), une centaine d'élus (PCF, PS, MoDem, UMP, écologistes, partis indépendantistes basques), de responsables syndicaux (CFDT, CGT, ELA, LAB, ELB, Solidaires) et de responsables sociaux (Cimade, Anai Artea, LDH, Bizi, Herrira...) ont demandé ce samedi à François Hollande et au gouvernement français de s'expliquer sur la mise en application du mandat d'arrêt européen émis à l'encontre de cette ancienne dirigeante de Batasuna pour "des accusations liées à un délit d'opinion”. Ils vont également intervenir auprès des autorités espagnoles et saisir le Conseil constitutionnel pour "vérifier la validité du mandat d'arrêt européen" et clarifier "certains dysfonctionnements".Quelques heures plus tard, le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, et sa collègue de la Justice, Christiane Taubira, ont réagi. Dans un entretien accordé à Sud-Ouest, Manuel Valls a dit "n'avoir pris aucune décision" dans la mise en application du mandat d'arrêt européen (MAE) émis à l'encontre d’Aurore Martin."L'exécution du MAE est une décision de la justice. La décision a été appliquée sous l'autorité du parquet général de Pau. Ce n'est pas du ressort du ministre de l'Intérieur que je suis. Je n'ai pris ici aucune décision", a-t-il dit. "Aurore Martin a été arrêtée lors d'un contrôle routier habituel en cette période de vacances. Je démens toute autre version des faits," a-t-il ajouté."Je ne vais pas m'excuser qu'une décision de justice soit appliquée", a-t-il déclaré ce lundi au Parisien en soulignant qu'"on ne peut avoir aucune complaisance à l'égard d'une personne qui a soutenu ETA".Christiane Taubira, de son côté, a précisé dans un communiqué que l’extradition s’inscrivait dans "le strict cadre" du mandat d'arrêt européen et que les autorités gouvernementales ne sont pas intervenues.De nombreux élus du Pays Basque, par contre, ont du mal à croire ces explications.Manuel Valls à Sud-Ouest au sujet du Pays-Basque et d'Aurore Martin:quel cynisme !— BRISSON Max (@max_brisson) Novembre 4, 2012Le conseiller général UMP Max Brisson a qualifié les propos de Valls de “cynisme”. “20 ans de travail au Conseil des élus du Pays-Basque pour "le vivre ensemble" balayé sur un coup de menton de Valls,” a-t-il dit sur son compte Twitter. Selon lui, il existe “des indices concordants qui prouvent que les gendarmes ont arrêté Aurore Martin sur ordre,” selon l’agence AFP.Pour Jean-Jacques Lasserre, sénateur MoDem des Pyrénées-Atlantiques, "au mieux, c'est Ponce Pilate. Ce sont ses hommes qui ont procédé à l'arrestation," selon ses propos recueillis par l’agence AFP."A qui peut-on faire croire qu'une telle décision a été prise sans que le gouvernement n'en sache rien ? En droit français, le parquet dépend du pouvoir, il prend ses ordres du pouvoir politique," a dit Jean-René Etchegaray (MoDem) à Sud Ouest. "Je suis juriste et j'affirme aussi que le pouvoir politique, en opportunité, a la possibilité de ne pas donner suite au MAE. Aurore Martin est la victime expiatoire d'un accord diplomatique entre la France et l'Espagne. Je vois beaucoup de cynisme dans cette affaire."Les propos de Valls n’ont pas convaincu non plus les députées PS des Pyrénées Atlantiques Sylviane Alaux et Colette Capdevielle. "Je suis avocate et cette affaire pose la question du MAE. Il facilite les procédures, par rapport à l'extradition. Avec l'extradition, l'État qui exécute doit vérifier la double incrimination. Il n'est pas tenu de livrer un ressortissant pour des faits qui ne sont pas punis sur son sol," a dit Colette Capdevielle à Sud Ouest.Le porte-parole du Parti communiste, Olivier Dartigolles, parle de “mensonge”. Manuel Valls “nous dit n’y être pour rien (ce qui est au mieux un mensonge, au pire un dysfonctionnement très préoccupant des services de l’Etat) tout en signant un communiqué avec son homologue espagnol pour se féliciter du succère de l’opération policière,” a dit Olivier Dartigolles sur son site.des explications méritent d'être données et sans langue de bois, et vite...— Laurence Hardouin (@laurenceSG) Novembre 4, 2012"Des explications méritent d'être données et sans langue de bois, et vite...," a dit Laurence Hardouin, avocate et président du groupe local de la Cimade.Un appel à manifester a été lancé pour lundi à 13h30 devant la sous-préfecture à Bayonne. Vendredi soir, un rassemblement spontané à déjà réuni près de 500 personnes devant la mairie de Bayonne.Aurore Martin a été présentée devant un juge espagnol vendredi matin et incarcérée à Madrid sans espoir de remise en liberté sous caution. Elle risque jusqu'à 12 ans de prison. Les faits qui lui sont reprochés dans le mandat européen délivré en octobre 2011 par les autorités espagnoles, portent sur la rédaction d'un article d'opinion et sur sa participation à deux conférences de Batasuna, parti autorisé en France mais interdit en Espagne en raison de ses liens supposés avec l'ETA.Depuis l'émission de son mandat d'arrêt européen, Aurore Martin a reçu le soutien de nombreuses personnalités locales, nationales et européennes opposées à l'application de ce mandat européen, ainsi que d'organisations comme la Ligue des droits de l'Homme et de la magistrature. Même François Hollande avait manifesté son soutien, en réclamant en juillet 2011 une issue "favorable".À lire aussi: "Le vrai visage du mandat d'arrêt européen", par Jean-Claude Paye (sociologue)

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