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Politique pénitentiaire
Rédaction
Environ 250 détenus basques ont décidé de se livrer à une grève de la faim par solidarité avec Iosu Uribetxebarria, selon le collectif Herrira.
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Le nombre de détenus basques qui ont décidé d'observer, dans plusieurs prisons en France et en Espagne, une grève de la faim par solidarité avec Iosu Uribetxebarria, un autre détenu du groupe basque armé ETA qui demande sa libération en raison d’une grave maladie, ne cesse d'augmenter.
Un total de 250 détenus sont en grève de la faim pour réclamer la remise en liberté conditionnelle d'Uribetxebarria et d'autres détenus gravement malades, a indiqué ce lundi le mouvement de défense des prisonniers Herrira.
Selon le secrétaire général des Institutions Pénitentiaires, Angel Yuste, le nombre de détenus basques en grève de la faim se situerait à 108. Ce nombre officiel devrait, selon lui, franchir le cap de 150 ce lundi.
Avant de se livrer à une grève de la faim, tout détenu est obligé à remplir un formulaire. Ensuite, il est séparé des autres détenus.
L'association de familles de détenus Etxerat a indiqué que plus de 400 prisonniers basques étaient "en lutte" pour dénoncer "la situation que souffre Iosu Uribetxebarria". En France, une vingtaine d'établissements seraient affectés par des grèves de la faim "tournantes" ou illimitées, des refus de plateaux ou des mouvements de protestation tels que "refus de sortir de cellule", "rassemblements" et "envois massifs de lettres au ministère".
Le leader de la gauche indépendantiste basque Arnaldo Otegi, condamné à six ans de prison pour tentative de reconstitution de la direction de Batasuna, parti indépendantiste interdit, a annoncé dimanche qu’il se joignait à la grève de la faim dans un message sur son compte Twitter depuis la prison de Logroño.
Tests médicaux
Iosu Uribetxebarria a accepté de se soumettre aux tests médicaux liés au traitement de son cancer, des tests auxquels il avait refusé de se soumettre la semaine passée. Le ministère espagnol de l'Intérieur attend les résultats des tests pour savoir s'il doit appliquer la loi et remettre en liberté conditionnelle le détenu.
Condamné en 1998 à 32 ans de prison pour l'enlèvement d'un fonctionnaire pénitentiaire, José Antonio Ortega Lara, Iosu Uribetxebarria souffre d'un cancer et se trouve dans un hôpital de Saint-Sébastien (Donostia). Il a entamé une grève de la faim depuis mercredi dernier pour réclamer que lui soit appliquée la liberté conditionnelle, en raison de la gravité de son état.
Plainte pour mauvais traitement
Des proches d'Uribetxeberria et le mouvement de défense des prisonniers Herrira ont annoncé qu'une plainte sera déposée pour mauvais traitement. Les policiers basques surveillant le détenu à l'hôpital l'ont empêché de dormir dans la nuit de samedi à dimanche et l'ont insulté, dénoncent-ils.
Mobilisation de soutien
Ce samedi, des milliers de personnes ont manifesté à San Sebastian pour réclamer la remise en liberté de Iosu Uribetxebarria et le rapprochement des autres prisonniers.
En Pays Basque nord, une grande majorité des courants politiques, dont les trois députés Colette Capdevielle (PS), Sylvian Alaux (PS) et Jean Lassalle (MoDem) et le sénateur Jean-Jacques Lassarre (MoDem), a également pris position en faveur de la libération de Iosu Uribetxebarria.
"Les personnes malades doivent être soignées, chose qui n'est pas compatible avec la détention", pour Colette Capdevielle, qui se fonde sur "le droit européen qui considère ce type de traitement comme inhumain et dégradant", selon ses propos recueillis par le Journal du Pays Basque.
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