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politique

Législatives

Les 3 députés sortants du Pays Basque ne sourient que sur les affiches

Rédaction

Grenet et Alliot-Marie à droite et Lassalle au centre doivent faire face à des couacs internes et à des oppositions renforcées depuis 2007, dans un Pays Basque nord qui s'est ancré à gauche.

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Avec la disparition des radars politiques de l'hyper-activité médiatique de Nicolas Sarkozy, il y a peu de chances que le 1er tour des législatives ce dimanche 10 juin 2012 n'inverse l'indifférence polie des citoyens pour un scrutin pourtant fondamental dans l'optique gouvernementale fixée par la nouvelle majorité présidentielle autour de François Hollande.

La forte abstention observée en juin 2007 (de l'ordre de 40%, soit à peu près le même niveau d'abstention prévue pour dimanche) n'avait pas alors empêché l'UMP de conforter sa main mise sur l'Hexagone, malgré un entre-deux-tours où le Parti Socialiste avait réussi à se refaire quelque peu la cerise, laissant malgré tout l'Assemblée Nationale dans un contrôle favorable de 345 des 577 sièges pour la droite, et 227 députés à gauche.

Le 3ème homme de l'élection présidentielle de 2007 ne parvenait pas à peser dans ce scrutin (n'obtenant que 3 sièges de député), et on voit mal comment François Bayrou, après son avalisation du candidat socialiste au second tour des Présidentielles le 6 mai dernier, pourrait avoir remobilisé un électorat encore un peu plus déboussolé par cette stratégie.

Reste une équation évidente obtenue par simple soustraction : pour gouverner sans les affres d'une cohabitation, la gauche doit donc reprendre une bonne soixantaine de strapontins à la droite pour mettre en oeuvre "le changement maintenant".


Au Pays Basque, "faites vos jeux, rien ne va plus"

Dans un département des Pyrénées Atlantiques traditionnellement démocrate-chrétien, 3 circonscriptions impliqueront en particulier les électeurs du Pays Basque nord, à savoir de la 4ème à la 6ème.

La règle de triangulaire impliquant d'obtenir 12,5% des inscrits (soit un score supérieur à 18% des votants compte tenu d'une abstention de 40%), ce n'est pas par des triangulaires mais par un jeu d'éventuelles alliances entre les grandes formations politiques et les "petites listes" entre les deux tours que sera réellement déterminé le basculement espéré par la gauche, malgré les boulons qui semblent maintenir à leurs fauteuils les 3 députés historiques concernés, à savoir le Modem Jean Lassalle sur la 4ème, le Maire de Bayonne PR-UMP Jean Grenet sur la 5ème, et l'UMP Michelle Alliot-Marie sur la 6ème.

Le Pays Basque nord pourrait voir ses cartes politiques rebattues, ou pas, le Parti Socialiste n'étant pas tout à fait certain de rafler la mise pour autant.

Dans un département arraché par la gauche en mars 2011, dans la continuité du renforcement socialiste aux Régionales de 2010, et dans le sillon du score de François Hollande (battu uniquement à St Jean de Luz et à Biarritz), une vague rose pourrait en effet ne pas se suffire à elle-même.


La coalition abertzale EH-Bai en arbitre du scrutin...

Un oeil (pas bien plus) gardé sur le score de la composante écologiste formant l'actuelle majorité présidentielle, sera particulièrement observé le vote de la gauche autonomiste de la coalition EH-Bai abertzale, formée en 2007 dans l'optique de mesurer son rapport de forces avec les partis "constitutionnalistes".

Lors du scrutin précédent, Marie-Léonie Aguergaray avait obtenu 6,32% des voix dans la 4ème (la "basco-béarnaise", entre Oloron, Mauléon, et Saint-Jean-Pied-de-Port) ; Miguel Torre 4,50% dans la 5ème circonscription (Bayonne et bassin Est) ; et Beñat Elizondo 9,09% des voix dans la 6ème (Biarritz, St Jean de Luz et Hendaye).

Aux divers questionnements adressés à tous les candidats des 3 circonscriptions "basques", apparait une première évidence, qui nourrit un grand espoir dans les rangs d'EH BAI : le travail en profondeur mené autour de la reconnaissance de la langue basque, ou d'une collectivité territoriale spécifique au Pays Basque nord, a fait son apparition dans quelques déclarations des principaux candidats, la palme revenant au député-Maire de Bayonne Jean Grenet jurant ses grands dieux valoisiens n'avoir cessé d'évoluer par rapport à ces questions (ou celle liée aux rapprochements des prisonniers basques).

Du CADE à Bizi, de la CGT Cheminots au Collectif contre la Dette publique, de nombreux questionnements auront rythmé une campagne législative, avec la noble intention de corréler le vote du 1er tour à une caractérisation du futur positionnement de celui qui, sur les bancs de l'Assemblée Nationale, aura à pousser la réflexion sur un territoire qui n'entend pas voir son destin être fondu dans la masse statistique des grands partis traditionnels.

Le dossier de la LGV, particulièrement sensible au Pays Basque nord, pourrait contrarier bien des calculettes à gauche entre le PS (qui le défend depuis les consignes bordelaises du Président de Région Alain Rousset) et EH Bai (qui a fait du retrait du projet l'un des points de non-discussion), en particulier sur la 5ème et la 6ème circonscription, qui pourtant ne rêvent pas forcément de reconduire ses deux résidents historiques.

La chute électorale de Jean Grenet, dont la liste d'opposition divers droite Adour par Coeur pourrait en réclamer une part d'héritage, donnerait lieu dès le lundi 18 juin au signal d'ouverture de la chasse au fief bayonnais détenu (depuis une moitié de siècle par la même famille), dans une ville où les élections municipales de 2014 sont déjà débattues à tous les comptoirs de la Nive et de l'Adour.


... dont le PS pourrait ne pas profiter pleinement

Il faudra pour cela que le PS puisse convaincre EH-Bai qu'un rapprochement ne mènerait pas à un jeu de dupes, et rendez-vous entre les deux formations a déjà été pris pour le lundi 11 juin au matin avec café et croissants.

Sur la 6ème, MAM a eu le temps de mesurer le changement de son image politique : peu considérée dans le camp sarkozyste depuis sa "démission tunisienne" et surtout depuis l'invitation faite à Nicolas Sarkozy d'un inoubliable "bain de foule" le 1er mars dernier, ses victoires confortables précédentes pourrait souffrir d'un coup de mou à même de figer son éternel sourire.

Et allumer en cela celui de son adversaire directe, l'élue régionale socialiste Sylviane Alaux, qui rêve légitimement d'un breuvage plus pétillant au 2ème tour.

Sur la 4ème, le Modem Jean Lassalle chantera quoi qu'il arrive comme à son habitude, mais avec en face de lui un UMP plus remonté que jamais depuis l'affront gauchiste de François Bayrou, il doit sans doute être amené à cette heure-ci à réviser tout autant les hymnes de la Bérézina que ceux de la constante beauté des Pyrénées.

Un air que connait par coeur son challenger socialiste , François Maitia, que la multiplication de ses mandats (Région, Département et autres assemblées de territoires) ne semble pas avoir rassasié.


4ème Circonscription (député sortant : M. Jean LASSALLE - MODEM)

Candidats présents au 1er tour :

Lopepe Anita EH Bai
Alice Leiciagueçahar EELV EA
Carrasquedo Pedro NPA
Buisson Thierry AEI
Petetin Eric E P OC
Ratsimba Berthe LO
Arizmendi Pako EAJ PNB
Jean Lassalle MODEM
Bareille Robert FG
François Maïtia PS
Oxibar Marc UMP
Boutelant-Jeser Catherine FN
Schaff Danielle UPF

Résultats second tour 2007 :

M. Jean LASSALLE (ELU) MODEM 22 803 40,39
M. Hervé LUCBEREILH UMP 18 997 33,65
M. Jean-Pierre DOMECQ PS 14 657 25,96


Abstention 1er tour : 28,06 %


5ème Circonscription (député sortant : Jean Grenet - PR UMP)

Candidats présents au 1er tour :

Laurence Hardouin EH Bai
Marie-Ange Thébaud EELV-EA
Nogues Serge NPA
Hilaire Alexa AEI
Bernard Stéphane EBR-T
Hubert Daniele LO
Pascal Lesellier DLR
Jean Baptiste Mortalena Adour par Cœur
Renou Chantal FN
Bernadette Lavigne FG
Colette Capdevielle PS
Jean Grenet (PR UMP)
Veunac Jacques Centre pour la France


Résultats second tour 2007 :

M. Jean GRENET (ELU) UMP 25 037 52,93
M. Jean ESPILONDO PS 22 266 47,07

Abstention 1er tour : 40,56 %


6ème Circonscription (député sortant : Michèle Alliot-Marie - UMP)

Candidats présents au 1er tour :

Peio Etcheverry-Ainchart EH Bai
Philippe Etcheverry (EELV-EA )
Laplace Sylvie NPA
Lepretre Christophe AEI
Noulibos Michèle LO
Jean-François Zunzarren (DVD)
Lamarque Michel (DVD)
Contraires Marie MODEM
Jalleau Longueville Franck FN
Alliot Marie Michèle UMP
Tellechea Jean EAJ PNB
Hautenauve Sophie Parti Pirate
Yvette Debarbieux FG
Alaux Sylviane PS

Résultats second tour 2007 :

Mme Michèle ALLIOT-MARIE (ELUE) UMP 30 460 58,37
Mme Sylviane ALAUX PS 21 726 41,63

Abstention 1er tour : 40,85 %

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