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Rédaction
François Hollande est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle, suivi par Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen.
Le coude à coude prédit par les sondages pour le premier tour de l'élection présidentielle a tourné dimanche dans les urnes à l'avantage de François Hollande. En tête avec 28,63% des suffrages, il est talonné par Nicolas Sarkozy, qui, avec 27,18% des voix, ne crée pas la dynamique espérée par l'UMP en vue d'un second tour aux airs de victoire annoncée pour le candidat socialiste.
Les deux seules vraies surprises viennent de la participation, en recul par rapport à 2007 mais plus élevée que lors des scrutins présidentiels précédents, et surtout du résultat historique de la candidate du Front national Marine Le Pen qui, avec plus de 17% des voix, fait mieux que les 16,86% obtenus par son père en 2002.
Si les deux favoris des enquêtes d'avant-premier tour se retrouvent logiquement en finale, le candidat du PS est donné victorieux le 6 mai par les tout derniers sondages publiés dimanche soir, avec un écart oscillant entre 8 points (54-46) pour IpsosLogica Business Consulting et 9 points (54,5-45,5) pour Ifop Fiducial.
Hollande-Sarkozy
Dépassant la satisfaction de son bon score, qui vient concrétiser ses appels répétés au "vote utile", François Hollande s'est employé, dès dimanche soir, à se poser en candidat du "rassemblement pour le changement", et ce le "plus large possible", en vue d'un second tour qu'il ne veut pas croire joué d'avance.
"Grâce à vous, ce soir, le changement est désormais en marche et rien, je dis bien rien, ne l'arrêtera. Il dépend désormais du peuple français et le choix est simple: soit continuer une politique qui a échoué (...), soit redresser la France dans la justice avec un nouveau président de la République qui rassemblera", a résumé le député de Corrèze, premier candidat non-sortant à terminer en tête du premier tour d'une présidentielle.
"Le 6 mai, je veux une victoire, une belle victoire, à la hauteur de la France, de son histoire et de son avenir", a-t-il lancé depuis sa ville de Tulle, où il a passé le week-end.
Dans le camp du président sortant, l'heure était davantage au doute qu'à l'euphorie. Nicolas Sarkozy, premier président sortant de la Ve République à ne pas être en tête à l'issue du premier tour, s'est néanmoins montré combatif, plaçant le débat sur le plan personnel.
"Le moment crucial est venu de la confrontation des projets et du choix des personnalités", a-t-il dit lors d'une courte allocution à la Maison de la Mutualité à Paris, proposant que pas moins trois débats soit organisés dans l'entre-deux tours.
"J'appelle maintenant tous les Français qui mettent l'amour de la patrie au-dessus de toute considération partisane ou de tout intérêt particulier à s'unir et à me rejoindre", a conclu celui qui s'est présenté tout au long de la campagne comme le seul à même de protéger les Français face à la crise économique.
Le "troisième homme" est une femme
Sur le podium de ce premier tour, le "troisième homme" est cette fois une femme. Marine Le Pen, dont les voix sont à présent l'un des enjeux centraux du second tour, a estimé que "face à un président sortant, à la tête d'un parti considérablement affaibli", le Front national est "désormais la seule et véritable opposition à la gauche ultralibérale, laxiste et libertaire".
La candidate frontiste souhaite tirer les bénéfices de son entreprise de "respectabilisation" lors des législatives de juin. Soucieuse de troubler le jeu à droite, elle se voit déjà prendre la tête d'un "vaste rassemblement des patriotes de droite comme de gauche", auquel se joindraient notamment des élus UMP craignant pour leur siège en cas de "triangulaires" avec le FN.
Révélation de cette campagne, avec un discours aux accents révolutionnaires, Jean-Luc Mélenchon n'obtient finalement qu'environ 11% des voix. S'il appelle à voter François Hollande au second tour pour "battre Sarkozy", le chantre de "l'insurrection civique" entend poursuivre son opération de "mélenchonisation" des esprits à gauche.
"Il s'agit de (...) renverser la tendance qui, en Europe, maintient tous les peuples sous le joug de l'axe Sarkozy-Merkel", a-t-il lancé lors d'un rassemblement place Stalingrad à Paris. "Il faut le briser en France, voilà ce que nous allons faire!", a souligné le candidat du Front de gauche, qui exclut de participer à un gouvernement socialiste, pas de l'obliger à "gauchiser" sa politique.
"Troisième homme" en 2007 avec 18,57% des voix, François Bayrou n'a cette fois pas convaincu au-delà de son électorat centriste, bien qu'il ait été premier à alerter l'opinion sur l'état des finances publiques. Avec près de 9% des suffrages, il n'a pas souhaité donner de consignes de vote, assurant toutefois qu'il prendrait "ses responsabilités".
"Je vais m'adresser aux deux candidats sélectionnés pour le deuxième tour. Je vais leur dire ce qui est pour nous l'essentiel en termes de valeurs, en termes d'actions à conduire. J'écouterai dans les jours qui viennent leurs réponses", a-t-il indiqué lors d'une allocution au siège du MoDem.
Derrière les cinq principaux candidats, Eva Joly (Europe Ecologie-Les Verts), qui a elle aussi appelé à voter Hollande le 6 mai, n'obtient que 2,5% des voix, Nicolas Dupont-Aignan (Debout la République) 1,8%, Philippe Poutou (Nouveau Parti anticapitaliste) 1,2%, Nathalie Arthaud (Lutte ouvrière) 0,5% et Jacques Cheminade (Solidarité et progrès) 0,2%.
Comme en 2002, ce premier tour coïncidait avec des congés scolaires dans toute la France, ce qui faisait craindre une forte abstention. La mobilisation civique, aidée par une météo maussade et les efforts de dernière heure en faveur du vote par procuration se sont traduits par une participation importante.
Selon les estimations, elle s'élèverait à 80,3%, contre 83,77% en 2007. Elle avait atteint 71,60% en 2002, 78,38% en 1995, 81,35% en 1988 et 81,09 en 1981.
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