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politique

Élections 2012

Sarkozy au Pays Basque : le candidat, pas le président

Rédaction

La visite de Nicolas Sarkozy au Pays Basque (Itxassou et Bayonne) a été très mouvementée. Sarkozy y était attendu depuis longtemps en tant que président, mais beaucoup moins comme candidat.

01:15
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Nicolas Sarkozy a effectué un déplacement au Pays Basque ce jeudi dans le cadre de sa campagne électorale. Une visite qui a été mouvementée. De nombreux attendaient depuis longtemps l'arrivée du président, mais pas tellement celle du candidat aux élections présidentielles.

Le président sortant s'est rendu d'abord dans une exploitation agricole à Itxassou pour rencontrer des agriculteurs, au moment où de nombreux agriculteurs basques étaient à l'honneur à Paris au salon de l'agriculture.

À son arrivée, il a été reçu par des militants indépendantistes basques qui réclamaient une plus forte implication de la France dans la résolution du conflit basque et par des anti-LGV. Ces derniers avaient installé des banderoles sur le parcours présidentiel pour dénoncer le projet de la nouvelle LGV au Pays Basque.

Des heurts ont éclaté entre les manifestants et les forces de l'ordre, au moment où des militants ont réussi à contourner le dispositif de sécurité. Des gaz lacrymogènes ont été lancés et trois personnes ont été interpellées, après avoir lancé des fusées en l'air.

Après sa visite à Itxassou, Nicolas Sarkozy s'est rendu à Bayonne, où l'attendaient des centaines de personnes, de nombreux policiers, une alerte à la pollution atmosphérique, mais surtout une grosse bousculade, des sifflets et des huées (voir vidéo). Des membres du collectif altermondialiste Bizi brandissaient une banderole anti-Sarkozy.

Le président-candidat devait rencontrer les habitants et les commerçants de la ville avant de s'envoler vers Bruxelles, mais il s'est jeté dans la gueule du loup. Le président-candidat a dû se réfugier dans le bar du Palais en attendant l'arrivée de renforts pour l'évacuer du Pays Basque.

Les manifestants "sont une minorité de voyous et de terroristes", a dénoncé Nicolas Sarkozy, qui a accusé aussi des militants du PS. "Le président de la république française ira partout sur le territoire de la république française. Et si ça ne plait pas à une minorité de voyous, ils devront s'y faire", a-t-il déclaré. "Je suis désolé que des militants de François Hollande s'associe avec des indépendantistes", ajoute-t-il.

 

 

 

Au moment où une soixantaine de militants basques étaient toujours encerclés à Itxassou, des militants étaient également tenus à l'écart dans la capitale labourdine. Mais pas seulement les indépendantistes basques. La conseillère générale du Parti socialiste de Bayonne Est et le candidat suppléant aux législatives ont été contrôlés plusieurs fois lors de la venue de Sarkozy, a dénoncé le mouvement des Jeunes socialistes du département sur son compte Twitter.

C'est entre Itxassou et Bayonne, que le compte officiel de la campagne de Nicolas Sarkozy lance son premier message sur Twitter depuis le Pays Basque, notamment un instantané montrant la rencontre de Nicolas Sarkozy avec Serge Blanco, "le Pélé du rugby"...

Au Pays Basque, on attendait depuis longtemps l'arrivée du président Nicolas Sarkozy pour l'interpeller sur de nombreux dossiers : la nouvelle ligne LGV, la situation des agriculteurs, la reconnaissance de la langue basque, la reconnaissance institutionnelle du Pays Basque nord, la nouvelle situation créée au Pays Basque après l'arrêt de la lutte armée de l'ETA, etc.

Or, à Itxassou, le président-candidat s'est limité à saluer la convergence de vues entre Paris et Madrid sur la question basque, déclarant suivre avec "beaucoup d'intérêt" le processus politique engagé en "Espagne", un processus qui, selon lui, a pu s'ouvrir grâce à "la fermeté contre les assassins de l'ETA et la main tendue à certaines revendications politiques".

Interrogé par un journaliste sur la question des prisonniers basques, Nicolas Sarkozy a déclaré que "le rapprochement des prisonniers basques est souhaitable". Rappelons que fin janvier, les députés avaient adopté à la quasi-unanimité une loi visant à favoriser le rapprochement familial des détenus condamnés.

Quant à la création d'une collectivité territoriale, Nicolas Sarkozy a indiqué "cela doit se faire avec les élus, dans le cadre républicain et sans violence. C'est un préalable", selon Sud Ouest.

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