Twitter censure des comptes anti-Sarkozy

Ces derniers jours, des comptes Twitter parodiant le président français Nicolas Sarkozy ont été supprimés. Une censure politique qui inquiète l'association Internet Sans Frontières, à quelques semaines des élections présidentielles.

Depuis l'annonce officielle de la candidature de Nicolas Sarkozy et la création son propre compte Twitter @NicolasSarkozy, de nombreux comptes moquant le président ou le slogan de sa campagne électorale ont été bloqués et censurés par Twitter. C'est le cas des comptes @mafranceforte, @fortefrance, @SarkozyCaSuffit, @DehorsSarkozy, @Sarkozycestfini ont été supprimés. Certains comptes, comme @_nicolassarkozy existaient pourtant depuis plusieurs mois.

Selon Twitter, certains comptes violeraient sa politique relative à la prévention d'usurpation d'identité. "Bien que Twitter croie fermement à la liberté d'expression, une imitation qui induit en erreur, prête à confusion ou trompe autrui est contre les règles de Twitter," a indiqué le réseau pour justifier la fermeture du compte @_nicolassarkozy. Pourtant, le compte indiquait clairement qu'il s'agissait d'un compte parodique.

D'autres comptes parodiques ont pu être victimes de dénonciations par des sympathisants de Nicolas Sarkozy, via un formulaire de Twitter.

Pour Internet Sans Frontières, "les réponses apportées par l'entreprise sur les raisons de suspension des comptes restent obscures et demeurent injustifiées au regard non seulement des propres conditions générales d'utilisation de la plateforme, de ses pratiques relatives à l'acceptation de comptes parodiques et aux lois et règlements en vigueur en France qui protègent la pluralité de l'expression en ligne".

Fait étrange, des comptes hostiles au candidat de gauche François Hollande n'ont pas été censurés. Citons les exemples de @FrancoisHolland @PsyHollande@DehorsHollande ou encore @FranHollande.

Il y a quelques jours, Twitter avait annoncé la possibilité de bloquer la publication de certains messages dans certains pays si la législation l'exige. Une " mauvaise nouvelle pour la liberté d'expression en ligne" et une forme de "collaboration avec les censeurs", avait estimé Reporters sans Frontières.