AB : "Le contexte historique impose la fin de la scission abertzale"

Le nouveau contexte historique du Pays Basque a directement nourri les débats de l'assemblée générale samedi dernier de la formation autonomiste basque Abertzaleen Batasuna, ont résumé Peio Etcheverry-Ainchart et Jakes Bortayrou en conférence de presse ce mardi à Bayonne, après que le principe de fin de scission avec le parti indépendantiste Batasuna ait reçu une courte majorité de la part des 144 votants présents.

"Le contexte global du Pays Basque, avec la fin de la stratégie politico-militaire d'ETA, a replacé la réalité de la scission il y a dix ans entre les deux formations abertzale" a présenté Jakes Bortayrou, qui a lancé un appel pour que "toutes les composantes politiques basques" se déterminent pour un front uni au sein de la coalition Euskal Herria Bai.

Délaissant une logique d'accord ponctuel avec Europe Ecologie Les Verts (en place pour les récentes sénatoriales ou pour les européennes de 2009), le moment est arrivé d'une "construction nationale commune d'Euskal Herria".

Les points de convergences sont plus importants que les divergences, ont-ils souligné, et le vent politique du Pays Basque sud est un exemple à intégrer.

"Sommes-nous capables de faire au Pays Basque Nord ce que Bildu et Amaiur ont réalisé au Sud ?", s'est interrogé Peio Etcheverry-Ainchart, quand d'autres formations politiques basques comme Batasuna et Eusko Elkartasuna voteront dans les jours qui viennent leurs stratégies pour les prochaines années.

"Les élections législatives sont un épiphénomène pour nous, quand le vrai enjeu de construction du Pays Basque est celui des municipales en 2013 ou 2014", a précisé Peio Etcheverry-Ainchart, "ainsi que celui des élections au sein d'une nouvelle entité territoriale en 2014, comme la porte la dynamique Batera", a complété Jakes Bortayrou.

Avec 70 élus aujourd'hui, AB entend construire de nouvelles synergies globales, à même de répondre à "la première des priorités, qui est celle du rapprochement des prisonniers basques pour construire la paix ", mais aussi en termes d'analyses de sujets comme les emprunts toxiques qui menaçent les communes, les questions sociales du logement, ou environnementales.

Cette stratégie politique de rapprochement, qui n'induit aucunement la fusion de toutes les mouvances abertzale, se fera par la mise en commun d'analyses "qui n'exclueront personne", mais devront prendre en compte qu'il est "difficile de travailler chacun dans son coin à des alliances ponctuelles", a conclu Jakes Bortayrou, en répondant à une question sur EELV.

Pour l'heure seule est acquise la certitude de retrouver samedi l'ensemble des forces politiques progressistes du Pays Basque autour de la manifestation du 10 décembre à Bayonne pour exiger de Paris et de Madrid des gestes significatifs pour la fin du conflit basque.