Les souverainistes basques réclament des élections anticipées

Après leur percée au Parlement espagnol, la coalition indépendantiste basque Amaiur et le Parti nationaliste basque (PNV) réclament des élections anticipées dans la Communauté autonome basque (CAB).

Lors des élections législatives espagnoles, ce dimanche dernier, les souverainistes basques se sont largement imposés dans la CAB, décrochant 13 sièges (7 pour Amaiur, 5 pour le PNV et 1 pour la coalition navarraise Geroa Bai) au Congrès des députés, la Chambre basse du parlement, et 7 sièges au Sénat (4 pour le PNV et 3 pour Amaiur).

En extrapolant au Parlement de Vitoria-Gasteiz, ces résultats auraient accordé 20 sièges au PNV, 20 autres à Amaiur, 18 sièges au Parti socialiste d'Euskadi (PSE), 15 sièges au Parti populaire (droite) et 2 sièges aux communistes d'Izquierda Unida (Gauche unie).

Au vue de ces résultats, Amaiur et le PNV ont demandé au président de la CAB de convoquer des élections anticipées. Les prochaines élections au Parlement basque sont prévues en mars 2013.

Les souverainistes basques estiment que le parlement actuel ne représente pas la réalité sociopolitique du Pays Basque.

Le socialiste Patxi Lopez est arrivé au pouvoir en mai 2009, reléguant le PNV dans l'opposition après 30 ans de pouvoir, après un accord avec les conservateurs du Parti populaire et la mise hors-la-loi du parti de la gauche abertzale, soupçonné par la justice espagnole d'agir sous la houlette de la bande armée ETA.

Ce dimanche, pour la première fois, les élections au Pays Basque se sont déroulées avec la participation de toutes les formations politiques, et sans la présence de la lutte armée de l'ETA.

Le porte-parole du Parti socialiste d'Euskadi, José Antonio Pastor, a affirmé ce lundi que le président basque terminera sa législature. Le député socialiste d'Alava Ramón Jauregui s'est dit, lui aussi, "convaincu" que le gouvernement basque actuel restera au pouvoir "jusqu'à mai 2013".

Leopoldo Barreda, député du Parti populaire, a estimé, de son côté, que l'on ne peut pas extrapoler les résultats des élections espagnoles au Parlement basque.

La coalition indépendantiste Amaiur (gauche) et le PNV (droite) se sont dits prêts à travailler ensemble à Madrid pour défendre les "intérêts" du Pays Basque. Or, malgré la percée des souverainistes basques au Parlement espagnol, ils n'auront pas tant de pouvoir, vu que le Parti populaire a obtenu une majorité absolue et sera donc en mesure de gouverner seul, sans alliances avec les partis nationalistes régionaux.