politique
Elections espagnoles
Rédaction
eitb.com
La percée des coalitions basque et catalane, historique, ne l'est pas moins que celle de la victoire écrasante de la droite : la majorité absolue obtenue par le PP ne l'oblige à aucun compromis.
Meeting politique d'Amaiur avant les élections législatives en Espagne. Photo : EFE
C'est sans doute le plus grand paradoxe "historique" à tirer des élections législatives espagnoles du 20 novembre, marqué par le retour fracassant aux affaires de la droite avec Mariano Rajoy, du Parti Popular, qui a mis fin à 5 ans de gouvernance socialiste.
Jamais aussi nombreux, les "régionalistes", au Pays Basque sud ou en Catalogne, risquent d'être moins entendus à Madrid.
Pourtant, avec l'effondrement du gouvernement de Jose Luis Zapatero, renvoyé au titre de "capitaine de pédalo dans la tempête" (pour reprendre une expression entendue en France et destinée au candidat socialiste François Hollande en 2012), jamais les partis régionalistes n'avaient enregistré une telle progression, devant le parti à la rose.
Dans la communauté autonome basque d'Euskadi, la percée aux municipales en mai dernier de la coalition indépendantiste Bildu ne s'est pas essoufflée, et désormais accompagnée par la formation Aralar sous le nom d'Amaiur, la forte poussée s'est accentuée, devançant tout à la fois le Parti Socialiste et le Parti Nationaliste basque (PNV).
Sept candidats basques d'Amaiur élus au Congrès des députés à Madrid et 5 candidats du PNV, quand la Catalogne a connu la même percée, avec Convergencia i Unio (CiU), la coalition nationaliste modérée, qui a devancé pour la première fois le Parti socialiste (PSOE) en Catalogne et verra son groupe à la Chambre basse passer de dix à 16 membres.
Reste que la droite a elle aussi surfé sur un retour spectaculaire tout en haut de l'exécutif, le Parti Popular obtenant une nette majorité absolue - 186 sièges sur 350 -, Mariano Rajoy n'étant donc pas de fait dans l'obligation de satisfaire les revendications des Basques et Catalans pour faire adopter ses propres lois.
Par le passé, ces régions, déjà parmi les plus riches d'Espagne, avaient obtenu des concessions budgétaires en échange de leur soutien au gouvernement.
"Je promets de gouverner sans sectarisme (...) Personne ne doit s'inquiéter. Mes seuls ennemis seront le chômage, la dette excessive et la stagnation économique", a tout de même annoncé le prochain président du gouvernement, Mariano Rajoy.
Reste que le PP puise ses racines dans l'Espagne centralisatrice, qui a réprimé, parfois violemment, les velléités indépendantistes.
La crise économique que traverse l'Espagne demeure pour autant le principal sujet d'inquiétude (ou de désillusion) du pays, et c'est là encore un autre enseignement paradoxal.
Tout s'est passé comme si la crise économique n'avait "pas de prise" sur le résultat des votes de ce dimanche.
En Catalogne, si la dette de la Catalogne est notée "A-" par l'agence de notation Fitch et que le gouvernement régional, dirigé par la CiU, ne pourra atteindre en 2011 l'objectif ambitieux fixé de baisse du déficit, la coalition autonomiste n'a pas été sanctionnée dans les urnes et a remporté les législatives dans sa région, marquée par un taux de chômage proche de la moyenne nationale (19,4%) et par des coupes pourtant très contestées dans les dépenses de santé.
En revanche, la communauté autonome basque d'Euskadi, gérée par les socialistes et le PP depuis 2009, devrait atteindre son objectif de déficit cette année et sa dette de long terme est notée "AA" par Fitch, mieux que la note "AA-" de l'Espagne.
Le taux de chômage y est de 12%, soit 9,5 points de moins que celui du pays.
Mais dans les urnes, ces deux formations ont été balayées par Amaiur.
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