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Pays Basque sud : La campagne électorale dans sa dernière ligne droite

Rédaction

Si à Madrid, le Parti populaire et le Parti socialiste s'affrontent sur fond de crise économique, au Pays Basque, la campagne est marquée par une forte compétition entre les 4 principaux partis.

  • La campagne électorale au Pays Basque sud entre dans sa dernière ligne droite. Photo: EFE

    La campagne électorale au Pays Basque sud entre dans sa dernière ligne droite. Photo: EFE

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La campagne pour les élections au Parlement espagnol du 20 novembre prochain entre dans sa dernière ligne droite, après ce dernier week-end où les meetings se sont multipliés.

Si à Madrid, le Parti populaire (PP, droite), donné favori dans les sondages, et le Parti socialiste (PSOE), s'affrontent sur fond de crise économique, au Pays Basque, la campagne est marquée par une forte compétition entre les 4 principaux partis basques.


Au Pays Basque sud, PSE, PP, PNV et Amaiur en ballottage

Dans la Communauté autonome basque, le Parti socialiste d'Euskadi (PSE), le Parti populaire (PP), le Parti nationaliste basque (PNV) et la coalition indépendantiste Amaiur arriveraient en ballottage, selon un sondage sur les intentions de vote publié ce vendredi par le Gouvernement basque. Chacun obtiendrait entre 4 et 5 sièges à Madrid. Contrairement aux élections précédentes, aucune formation indépendantiste n'a été mise hors-la-loi.

Des milliers de militants de la gauche abertzale (indépendantiste) ont participé au meeting d'Amaiur qui s'est tenu samedi soir au vélodrome d'Anoeta, à San Sebastian (Donostia). Formée par Aralar et les partis indépendantistes de la coalition Bildu, Amaiur veut créer la surprise en rééditant le score obtenu par Bildu aux dernières élections locales et devenir la première force politique au Pays Basque. Si Amaiur obtient 5 sièges à Madrid, les indépendantistes pourraient former un groupe parlementaire à eux seuls et mettre fin à l'hégémonie du Parti nationaliste basque (PNV).

Au Parlement espagnol, Amaiur veut défendre le droit du peuple basque à décider de son avenir et réclamer le rapprochement des prisonniers basques dans des établissements proches de leurs domiciles. Or, le regard d'Amaiur ne se centre pas seulement sur Madrid : "La prochaine étape est l'assaut" de la présidence basque, a exclamé Iñaki Antiguedad.

Les conservateurs du Parti nationaliste basque (PNV) ont accusé le Parti socialiste, le Parti populaire et la gauche abertzale de vouloir paralyser Euskadi. "Il n'y a que le PNV qui puisse garantir l'avenir du Pays Basque", a estimé Iñigo Urkullu, président du PNV.

Selon Iñigo Urkullu, Amaiur n'a pas de programme politique et "utilise la paix" au Pays Basque, après l'annonce de l'ETA, "à des fins politiques". Le PNV veut consolider la paix et défendre à Madrid un nouveau statut politique pour Euskadi en 2015, basé sur une relation "bilatérale" avec l'Etat espagnol.

Le président de la Communauté autonome basque, le socialiste Patxi Lopez, estime que le candidat socialiste à la présidence du gouvernement espagnol, Alfredo Perez Rubalcaba, est la "garantie" pour "gérer" la paix et la cohabitation au Pays Basque après l'annonce de l'ETA. Faisant l'éloge de Rubalcaba lors d'un meeting à Bilbao, auquel a assisté l'ancien président socialiste Felipe Gonzalez, Patxi Lopez a estimé que Rubalcaba est le "conciliateur" dont le Pays Basque a besoin.

Pour le président du Parti populaire au Pays Basque, Antonio Basagoiti, il existe "cinq millions de raisons pour voter PP", en faisant référence au nombre de chômeurs en Espagne. Critiquant durement la politique des socialistes, il estime que le PP représente "l'avenir, le progrès et la sécurité". "Le problème est le chômage et c'est la faute aux socialistes," a-t-il dit.


ETA s'invite dans la campagne

La bande armée ETA, qui a annoncé le 20 octobre avoir arrêté "définitivement" sa lutte armée, s'est également invitée dans la campagne électorale. Dans un entretien au quotidien Gara, ETA a affirmé que la question de son désarmement est désormais à l'ordre du jour.

"La question des armes est incluse dans le programme de négociations entre l'ETA et l'Etat et nous sommes prêts à en parler et faire des compromis en accord avec la résolution de toutes les conséquences du conflit", explique l'ETA.

La "résolution des conséquences du conflit" fait surtout référence à la question des quelque 1.000 prisonniers basques en Espagne et en France, des armes de l'organisation et du droit du peuple basque à décider de son avenir.

Retrouvez sur le site du quotidien Gara l'intégralité de l'entretien traduite en français.


À Madrid : le duel Rubalcaba-Rajoy

Or, pour le moment, les deux principaux candidats à la présidence du gouvernement espagnol ont fait la sourde oreille. À Madrid, le conflit basque brille par son absence dans les discours politiques du PSOE et du PP. Ils se centrent presque exclusivement sur la crise économique.

Le favori pour succéder au socialiste José Luis Rodriguez Zapatero à la tête du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, leader du PP, a tout de même évoqué le Pays Basque lors d'un meeting à Pampelune ce samedi. Il a promis de supprimer, dans le cas d'une réforme constitutionnelle, la Disposition transitoire quatrième de la Constitution espagnole, qui permet l'union de la Navarre et de l'actuelle Communauté autonome basque.

Sous le slogan "ce dont l'Espagne a besoin", Mariano Rajoy plaide pour une remise en ordre des dépenses publiques, alors que l'Espagne tente de ramener son déficit de 9,3% du PIB en 2010 à 6% cette année.

Le candidat socialiste, M. Rubalcaba, se pose lui en défenseur des services publics essentiels, comme la santé et l'éducation, frappés par les coupes budgétaires décidées dans plusieurs régions gouvernées par la droite.


Un système électoral qui favorise la domination des grands partis

Le parlement espagnol (Cortes Generales) est composé d'une chambre basse, le Congrès des députés, et d'une chambre haute, le Sénat. Le Congrès des députés compte 350 membres élus tous les quatre ans au suffrage universel direct, et le Sénat compte 264 élus, dont 208 au suffrage universel direct majoritaire.

À cause d'un système électoral donnant un immense avantage aux grands partis, le PSOE et le PP se partageront la plupart des sièges au parlement, alors que les plus petits partis ne pourront espérer être représentés que dans les grandes circonscriptions (en 2008, par exemple, le Parti socialiste a obtenu 169 sièges avec 11 millions de voix alors que les communistes n'ont obtenu que deux sièges avec un million de voix).

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