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Processus de paix
Rédaction
La Conférence sur la Paix au Pays Basque a suscité des réactions diverses, de l'enthousiasme dans les milieux indépendantistes à la rage de la presse conservatrice, en passant par l'indifférence.
La gauche abertzale a manifesté son soutien à chacun des points de la Déclaration de Donostia. EFE
La Conférence internationale sur la paix au Pays Basque, qui s'est tenue lundi à San Sebastian (Donostia), a fait couler de l'encre, rêver les uns, enrager les autres.
La Déclaration demande à l'ETA l'abandon "définitif" de la violence et appelle ensuite aux gouvernements espagnol et français de dialoguer avec l'organisation armée. Si une telle déclaration est faite, les signataires de la Déclaration demandent "aux gouvernements espagnol et français de bien l'accueillir" et d'"accepter d'engager un dialogue".
En troisième lieu, ils suggèrent que "les représentants politiques et acteurs non-violents se rencontrent pour discuter des questions politiques et, en consultation avec la population, de tout autre sujet qui pourrait contribuer à créer une nouvelle ère pacifique", et demandent, en quatrième lieu, que soient faits "des pas importants pour avancer vers la réconciliation, reconnaître, accorder des compensations et assister toutes les victimes". Finalement, ils se disent "disposés à constituer un comité pour accompagner la mise en œuvre de ces recommandations."
La gauche abertzale (indépendantiste) a manifesté son soutien à chacun des points de la Déclaration de Donostia, y compris celui qui réclame à l'ETA "de déclarer publiquement l'arrêt définitif de toute action armée". Elle s'attend à ce que l'organisation donne une "réponse positive".
La Conférence a réussi à placer le "conflit basque" sur l'agenda international et a ouvert les portes vers une résolution de laquelle sortent tous "vainqueurs", ont estimé ce mardi les porte-paroles Rufi Etxeberria et Maribi Ugarteburu.
Le "moment historique" est arrivé de "développer un climat de dialogue constructif vers un accord démocratique", basé sur "la reconnaissance nationale du Pays Basque et de son droit à l'autodétermination", ont-ils ajouté.
Le gouvernement basque, de son côté, n'envisage "aucun mouvement" après la Déclaration de la Conférence de paix, et continuera de se servir de la "feuille de route" présentée par le président basque, le socialiste Patxi Lopez.
La porte-parole du gouvernement baque, Idoia Mendia, a qualifié de "positif" le premier point de la Déclaration et a assuré que si la bande armée cesse ses activités, "on pourrait avancer sur d'autres plans".
Quant aux autres points de la Déclaration, la porte-parole du gouvernement basque n'a pas voulu se prononcer.
"La première condition est l'arrêt des activités armée de la bande", a-t-elle souligné. "La balle est dans le camp" de l'ETA, a estimé le ministre de l'Intérieur du gouvernement basque, Rodolfo Ares, sur les ondes de Radio Euskadi.
À Madrid, le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero se refuse à tout commentaire sur la conférence et se limite à réitérer que l'ETA "doit abandonner définitivement la violence" sans contreparties.
Selon le ministre espagnol de l'Intérieur, Antonio Camacho, c'est "la démocratie qui a battu la bande terroriste ETA" et après cette victoire, le gouvernement "exige l'arrêt définitif et irréversible de la violence". Il ne s'agit pas de savoir si le gouvernement accepte ou pas les conclusions de la Conférence de paix, a-t-il précisé, mais que l'ETA "décide une fois pour toutes d'arrêter la violence".
Pour le ministre de la Présidence espagnole, Ramon Jauregui, la Déclaration n'est rien d'autre qu'"un papier de plus". Il a retenu surtout le premier, tout en qualifiant les points restants de "décevants". Selui lui, la Conférence de paix fait partie du scénario ou de la liturgie avec laquelle l'ETA veut se justifier devant les siens au moment d'abandonner la violence.
Le leader des conservateurs du Parti Populaire, Mariano Rajoy, a refusé de réagir à la Déclaration de la Conférence de paix. Il réagira seulement si l'ETA diffuse un communiqué annonçant qu'elle "abandonne de façon définitive et inconditionnelle toute activité criminelle", a-t-il dit.
Ce "silence" que Mariano Rajoy a manifesté lors d'une visite ce mardi au Pays Basque contraste avec la loquacité manifestée par la presse conservatrice espagnole. Ce mardi matin, les journaux conservateurs titraient ainsi à la Une: "Au service de l'ETA" (ABC), "Jour de l'infamie" (La Razon) ou "Festival de Saint-Sébastien" (El Mundo)…
Des réactions qu'il faudra interpréter aussi sur fond des élections législatives prévues le 20 novembre prochain.
À Paris, le ministère des Affaires étrangères, a manifesté son soutien aux efforts du gouvernement espagnol "pour mettre fin à la violence au Pays Basque".
"D'énormes progrès ont été accomplis depuis de longues années grâce à un niveau de confiance exemplaire entre la France et l’Espagne, notamment à travers une coopération policière et judiciaire particulièrement efficace dans la lutte contre le terrorisme," indique le ministère dans un communiqué.
"Nous réitérons notre appel à l’ETA pour que cette organisation renonce définitivement à la violence, un renoncement attendu depuis plus de 50 ans," souligne le communiqué.
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