Une conférence internationale se penchera sur le conflit basque

L'implication de la communauté internationale dans le processus de paix au Pays Basque ne cesse d'augmenter. San Sebastian (Donostia) accueillera la semaine prochaine une conférence internationale pour avancer sur la voie de la résolution du conflit en Pays Basque sud.

La conférence comptera sur la participation de personnalités du monde entier, dont l'ancien chef de cabinet de Tony Blair, Jonathan Powell. La conférence est organisée par le Réseau citoyen pour l'accord et la consultation populaire Lokarri, le Groupe international de contact (GIC), sous la houlette de l'avocat sud-africain Brian Currin, et quatre autres fondations internationales avec expérience en résolutions de conflits, notamment Berghof Foundation, Conciliation Resources, The Desmond Tutu Legacy Foundation et The Norwegian Peacebuilding Resource Centre (NOREF).

La conférence se produit au moment où le processus de paix au Pays Basque s'accélère. Ces dernières semaines, d'importantes avancées se sont produites. De la décision des prisonniers de signer l'Accord de Gernika jusqu'au dernier communiqué de l'ETA annonçant sa volonté de collaborer avec la Commission internationale de vérification du cessez-le-feu, en passant par la dissolution de l'organisation indépendantiste Ekin, qualifiée par la justice espagnole comme l'appareil politique, voire le "cœur", de l'ETA.

Pierre Hazan, membre du GIC, et Jonathan Powell ont présenté la conférence à la presse ce mardi à San Sebastian, en présence de plusieurs personnalités basques.

Ancien chef de l'Etat-Major de l'ancien premier ministre britannique Tony Blair, Jonathan Powell fut négociateur dans le processus de paix en Irlande du Nord. Il fut également un des signataires de la Déclaration de Bruxelles en faveur d'une résolution du conflit basque, dans laquelle un groupe d'importantes personnalités internationales, dont plusieurs prix Nobel de la paix, saluaient la décision de la gauche abertzale d'utiliser exclusivement des moyens politiques, excluant toute forme de violence, et demandaient à l'ETA de déclarer un cessez-le-feu et à l'Etat espagnol d'agir en conséquence.

Les gouvernements basque et espagnol, grands absents de la conférence

Les organisateurs de la conférence ont invité tous les partis politiques et syndicats du Pays Basque à participer. Pour le moment, les gouvernements basque et espagnol n'ont pas l'intention d'y participer.

Le président de la Communauté autonome basque, Patxi Lopez, a salué les efforts des anciens premiers ministres de l'Irlande, Berti Ahern, et de l'Angleterre, Tony Blair, pour contribuer à la paix au Pays Basque, ainsi que la conférence internationale qui aura lieu à Donostia. Or, Patxi Lopez se demande si ces initiatives sont de la "propagande" pour la gauche abertzale (indépendantiste).

Patxi Lopez a dit qu'il n'a pas été invité à participer à la conférence et qu'il n'annulera pas son voyage aux États-Unis, prévu la semaine prochaine.

À Madrid, le ministre Ramon Jauregui a confirmé que le gouvernement espagnol n'y participera pas non plus. Selon lui, cette conférence s'inscrit dans un "scénario" promu en faveur du secteur politique proche de l'ETA. Le plus important, "au-delà" de ce genre de conférences, est que la bande armée "ETA abandonne définitivement le terrorisme", a-t-il ajouté.