politique
Pays Basque sud
Rédaction
Revenons sur les derniers événements qui ont poussé plus d'un à estimer que la fin de l'ETA semble "plus proche".
Un nouveau jour va-t-il se lever au Pays Basque?
Ces derniers jours, d'importantes avancées se sont produites dans le processus de paix au Pays Basque. De la décision des prisonniers de signer l'Accord de Gernika au nouveau communiqué de l'ETA publié ce dimanche, en passant par le "plan pour la paix" du président basque Patxi Lopez et la création de la Commission internationale de vérification du cessez-le-feu, revenons sur ces événements qui ont poussé plus d'un à estimer que la fin de la bande armée ETA semble "plus proche que jamais".
Les prisonniers signent l'Accord de Gernika
Le week-end dernier, le Collectif des prisonniers politiques basques (EPPK) a annoncé son intention d'adhérer l'Accord de Gernika. Présenté le 25 octobre 2010, cet accord avait demandé la fin des attentats de la bande armée ETA, notamment "un cessez-le-feu permanent, unilatéral et vérifiable par la communauté internationale, comme expression de la volonté d'un abandon définitif de la lutte armée".
Signé par plusieurs partis de la gauche indépendantiste, syndicats et mouvements nationalistes, ce texte est devenu pour de nombreux "la référence" dans le processus de paix au Pays Basque".
En même temps, les prisonniers ont réclamé qu'on leur applique "de façon immédiate et sans contreparties les droits qui leurs appartiennent".
Le "Plan pour la paix" de Patxi Lopez
Au courant de la semaine, le président de la Communauté autonome basque, le socialiste Patxi Lopez, a présenté au Parlement basque son "plan pour la paix".
Ce plan envisagerait, entre autres, un "rapprochement progressif des prisonniers basques" à condition que la bande armée abandonne les armes de façon "définitive et inconditionnelle", ainsi que la reconnaissance de toutes les victimes du terrorisme et de "toutes les sensibilités politiques qui acceptent le système démocratique et respectent la loi".
Création de la Commission de vérification du cessez-le-feu
Au même moment, les membres de la Commission internationale de vérification du cessez-le-feu de l'ETA se sont présentés. Présidée par Ram Manikkalingan, directeur du groupe de conseillers pour le dialogue d’Amsterdam, la commission rassemble des experts internationaux en matière de résolution de conflits et a l'intention de vérifier le cessez-le-feu annoncé le 10 janvier dernier, bien que les gouvernements français et espagnol aient officiellement désapprouvé cette vérification.
Dissolution d'Ekin
Ce week-end, c'est de nouveau la mouvance de l'ETA qui a fait de nouveaux pas. Tout d'abord, l'organisation indépendantiste Ekin, qualifiée par la justice espagnole comme l'appareil politique, voire "le cœur", de l'ETA, a décidé de s'autodissoudre.
Selon la justice espagnole, l'organisation Ekin, créée en 1999, était la structure politique de l'ETA, chargée de l'organisation et de la diffusion des directives de la bande armée, de la stratégie concernant la violence urbaine ("kale borroka") et du financement de la bande armée. La justice espagnole avait condamné en décembre 2007 des membres d'Ekin et d'autres organisations de la mouvance d'ETA à des peines allant jusqu'à 24 années de prison, peines réduites ensuite en 2009 par le Tribunal suprême.
Communiqué de l'ETA
Ensuite, ce dimanche, la bande armée elle-même, à travers un communiqué, a annoncé qu'elle est prête à collaborer avec la Commission internationale de vérification du cessez-le-feu et a appelé les gouvernements français et espagnol à reconnaître cette commission.
Dans son communiqué, la bande armée a qualifié de "pas important dans le processus de résolution du conflit" la création de cette commission, tout en accusant Madrid et Paris d'avoir "tenté de bloquer la création même de cette commission". La bande armée leur demande de la reconnaître comme interlocuteur.
Les partis politiques ont réagi de façon habituelle au dernier communiqué de l'ETA. D'un côté, le Parti socialiste et le Parti populaire, ainsi que les conservateurs du Parti nationaliste basque, l'ont qualifié d'insuffisant et réclament l'abandon définitif des armes. De l'autre côté, des partis indépendantistes de gauche ont salué la décision de l'ETA et ont demandé à Madrid d'accepter la Commission de vérification.
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