Bettencourt: nouvelle enquête judiciaire, Woerth déposera plainte

La justice a ouvert un nouveau front dans l''affaire Woerth-Bettencourt, alors qu''Eric Woerth a décidé de déposer plainte pour "dénonciation calomnieuse".

Le parquet de Nanterre a décidé d''enquêter sur les accusations de l''ex-comptable de Bettencourt évoquant un financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy à travers une remise d''argent liquide à Eric Woerth. Cette enquête ouvre la possibilté de faire entendre le ministre du Travail Eric Woerth.

D''après un article publié mardi sur le site Mediapart, l''ancienne comptable des Bettencourt, Claire Thibout, affirme que le couple de milliardaires remettait de l''argent liquide à des hommes politiques. Selon elle, M. Woerth a perçu, en tant que trésorier de l''UMP, 150.000 euros pour la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 et l''actuel chef de l''Etat lui-même aurait reçu des enveloppes quand il était maire de Neuilly-sur-Seine.

Le maximum de dons autorisé par la loi sur le financement des partis politiques est de 7.500 euros par an pour un parti et de 4.600 euros pour un candidat à une élection. Or, l''infraction, pour autant qu''elle ait existé, risque d''être prescrite puisqu''elle remonte à plus de trois ans.

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Les enquêteurs ont mis la main sur les carnets de Claire Thibout

Mme Thibout dit avoir retiré le 26 mars 2007 50.000 euros d''un des comptes détenus à la BNP par Mme Bettencourt. Somme ensuite remise à cette dernière et retranscrite sur un carnet de caisse. Le quotidien Le Monde, daté de jeudi, assure que les enquêteurs ont retrouvé trace de ce retrait. Une information non confirmée de source judiciaire.

Les 100.000 euros restants auraient été prélevés par M. de Maistre sur un compte en Suisse de Mme Bettencourt, selon la comptable.

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Mediapart et Eric Woerth déposeront plainte

Le site d''information Mediapart, par le truchement de ses avocats, a indiqué avoir déposé plainte pour diffamation contre le secrétaire général de l''UMP, Xavier Bertrand, qui a qualifié de "méthodes fascistes" le travail de ce média.

De son côté, Eric Woerth a annoncé mercredi qu''il avait décidé de déposer plainte contre X pour "dénonciation calomnieuse" auprès du tribunal de grande instance de Nanterre, dénonçant dans un communiqué "les accusations mensongères dont il a fait l''objet".
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Le gouvernement exhorte sa majorité à rester soudée

Nicolas Sarkozy et François Fillon sont montés au front ces derniers jours pour ressouder les troupes UMP derrière le gouvernement. "Nous ne céderons pas à cette agitation", a déclaré mercredi le Premier ministre devant les parlementaires de la majorité réunis à Matignon.

"Aujourd''hui, nous sommes face à un adversaire insaisissable et sournois qui a pour nom la rumeur, le soupçon, le procès d''intention", a regretté le Premier ministre, pointant du doigt un "cortège de coups bas et de calomnies".

"L''exercice du pouvoir, ça n''est pas un privilège. L''exercice du pouvoir, c''est une épreuve, c''est une charge. Et pour l''accomplir, il faut du courage, de la détermination et du sang-froid. Et je veux que vous sachiez qu''avec le président de la République, nous ne céderons pas à cette agitation", a-t-il lancé, applaudi par les députés et sénateurs UMP.

La veille, la ligne de défense de l''exécutif avait clairement été dressée par le chef de l''Etat lui-même. Nicolas Sarkozy avait dénoncé la "calomnie, qui n''a que seul but de salir sans aucune espèce de réalité".

Lors du conseil des ministres mercredi matin, le président a demandé aux membres du gouvernement de se "concentrer sur (leur) travail" et de ne pas se laisser "détourner par l''actualité", a rapporté le ministre de l''Immigration Eric Besson.

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