À Bayonne, le processus de paix se poursuit

Le processus de paix au Pays Basque s'apprête à franchir une nouvelle étape à Bayonne. Plus d'un mois après une manifestation géante en faveur des droits des prisonniers basques, la Faculté pluridisciplinaire de Bayonne accueille ce samedi un Forum pour la paix auquel participeront de nombreuses personnalités.

Organisé par Bake Bidea, l'UPPA et Lokarri, le Forum invite à réfléchir autour de la Déclaration d’Aiete et la décision d’ETA de mettre un terme définitif à ses actions armées. Le Forum doit "permettre d'en comprendre le contexte et la portée, mais également de mesurer les avancées réalisées et les étapes à venir dans la suite du processus", selon les organisateurs.

Le Forum débute à 9h00 et se clôture vers 21h00 avec un discours de Michel Tubiana, président d'honneur de la Ligue des droits de l'homme, et une introduction de Brian Currin et Jean-Pierre Massias (UPPA). Trois tables rondes vont rythmer la journée, permettant de mettre en lumière l’intérêt, la complexité et les enjeux de la Déclaration d’Aiete et du processus de paix au Pays basque.

La première table ronde (11h00-13h00), à laquelle participeront l'avocat sud-africain Brian Currin, spécialiste de résolutions de conflits, Kotte Ecenarro (PS, vice-président du Conseil Général), Jean-René Etchegaray (premier adjoint au Maire de Bayonne), Jean-Pierre Massias (UPPA) et Paul Rios (Lokarri), a vocation à décrypter le contexte historique et politique dans lequel s'est inscrite la Conférence d'Aiete du 17 octobre 2011.

Les débats de la deuxième table ronde (14h30-16h30) seront centrés sur les principes inscrits dans la déclaration d'Aiete. Andy Carl (directeur de l'organisation Conciliation Resources), Hans-Joachim Giessmann (directeur général de la Fondation Berghof) et Pierre Hazan (ancien conseiller politique de la Haut-Commissaire aux droits de l’homme aux Nations unies et membre du Groupe international de contact) y participeront. Il s’agira de mieux comprendre la signification, mais surtout la portée des principes de la Déclaration d'Aiete.

La dernière table ronde (17h00-19h30) réunira l’ensemble des représentants du Pays Basque nord : Jakes Bortayrou (Abertzaleen Batasuna), Max Brisson (UMP, premier adjoint au maire de Biarritz et conseiller général), Frédérique Espagnac (PS, sénatrice), Michel Larralde (secrétaire général de la CFDT Pays Basque), Jean-Jacques Lasserre (MoDem, sénateur et président du Conseil des élus), Xabi Larralde (Batasuna).

Cette table ronde permettra d'analyser les événements survenus au cours de l'année écoulée, de mesurer les évolutions générées par la Déclaration d'Aiete et d'envisager les suites que connaîtra le processus de paix.

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Le Forum pour la paix a reçu un large soutien. Plus de 30 mouvements associatifs, des syndicats et presque tous les partis politiques y participeront. Cette disponibilité au dialogue dont le Pays Basque nord fait preuve dans le processus de paix "devrait être un exemple à suivre", a estimé Paul Rios, porte-parole de Lokarri, réseau citoyen œuvrant au Pays Basque en faveur de la paix.

>> Sur le chemin de la paix, "le Pays Basque nord donne l'exemple"

À la veille du Forum, Frédérique Espagnac, sur les ondes de France Bleu, et Aurore Martin, depuis une prison près de Madrid, ont appelé à la perséverance.

Pour avancer sur le chemin de la paix, "il faut continuer à discuter", "faire connaître" le processus et la feuille de route d'Aiete, et "montrer à Pairs que c'est un sujet d'actualité," a dit Frédérique Espagnac, qui participera au Forum en tant que sénatrice et pas en tant que porte-parole du PS. Bien qu'il semble que Paris fasse la sourde oreille, "Paris entend, il ne faut pas arrêter", a-t-elle assuré. Depuis Aiete, "le climat a changé", a-t-elle dit, en soulignant l'envie de la société basque de "vivre ensemble différemment et faireavancer les choses".

>> Frédérique Espagnac : "Paris entend, il ne faut pas arrêter"

Incarcérée près de Madrid, la militante basque Aurore Martin a appelé, elle aussi, "plus que jamais à la continuation du processus de paix", selon Catherine Grèze et Hélène Lipietz, deux parlementaires d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV), qui ont visité Aurore Martin en prison ce vendredi matin.

>> Grèze: "Aurore Martin appelle à la continuation du processus de paix"