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Etats-Unis
Rédaction
Mitt Romney, à la traîne dans les sondages jusque-là, s'est montré déterminé et à l'aise face à un Barack Obama plutôt en retrait.
Mitt Romney a dominé le premier débat présidentiel en attaquant Barack Obama sur son bilan économique mercredi soir à Denver (Colorado, centre). Le candidat républicain à la Maison Blanche, à la traîne dans les sondages jusque-là, s'est montré déterminé et à l'aise face à un sortant plutôt en retrait.
Pendant ce débat très attendu d'une heure trente, Mitt Romney a accusé Barack Obama d'avoir affaibli l'économie américaine, thème central de la campagne américaine. "Maintenir le statu quo ne va pas aider les Américains qui se battent aujourd'hui", a-t-il lancé.
A plusieurs reprises, le candidat républicain a reproché à son adversaire de déformer ses propositions, lui faisant la leçon lorsque le président l'a accusé de vouloir réduire le budget de l'éducation. "M. le Président, vous avez votre propre avion, votre propre maison, mais vous ne pouvez pas avoir votre propre réalité."
Les réponses souvent décousues du président sortant, marquées de pauses et d'hésitations, aux questions portant sur la politique intérieure contrastaient avec l'attitude énergique de M. Romney, soucieux de relancer sa campagne et de convaincre, y compris dans son propre camp, de sa stature présidentielle.
Plus en retrait et moins précis que son adversaire, Barack Obama a affirmé avoir évité le pire à l'économie américaine affaiblie par quatre années de présidence de George Bush, prévenant que l'ancien gouverneur du Massachusetts adopterait la même politique qui a mené à la crise financière et frappé la classe moyenne et les plus pauvres.
"Le gouverneur Romney pense que si nous baissons les impôts (...) et que nous diminuons la régulation, nous serons mieux. J'ai une vision différente", a souligné Barack Obama, en ajoutant que les politiques fiscales du candidat républicain bénéficieront aux plus riches.
Jugeant le programme de son adversaire flou, le président a lancé qu'"à un moment, les Américains vont devoir se demander: est-ce que la raison pour laquelle le gouverneur Romney garde ses plans est parce qu'ils sont trop bons? Parce que les familles de la classe moyenne vont trop en bénéficier? Non".
Par contre, le président sortant a évité d'attaquer son adversaire multimillionnaire sur ses points faibles, notamment ses comptes en Suisse ou sa société de capital-risque Bain Capital, et, plus étonnant, il n'a pas fait d'allusion aux propos de Romney, enregistrés à son insu, qui jugeait que 47% d'Américains se considéraient comme des victimes dépendantes de l'aide de l'Etat.
Il a même rappelé que sa réforme de la santé était inspirée de celle que M. Romney a soutenue dans le Massachusetts, qui "fonctionnait vraiment bien". Ce à quoi Mitt Romney a répondu qu'elle ne concernait qu'un Etat, réitérant sa promesse de l'abroger.
Plus offensif et précis, le candidat à la Maison Blanche a déploré que sous Obama, les "familles de la classe moyenne ont été écrasées", reprenant une expression du vice-président Joe Biden. "Les prix de l'essence ont doublé durant le règne du président (...) Les tarifs d'électricité ont grimpé. La nourriture coûte plus cher. Les coûts des soins de santé ont augmenté de 2.500 dollars par famille", a-t-il énuméré.
Les trois débats présidentiels, suivis par jusqu'à 50 millions de téléspectateurs, sont considérés comme sa dernière grande chance de séduire la minorité d'électeurs indécis qui feront la différence le 6 novembre. Depuis le début de la campagne, l'équipe de Barack Obama présente Mitt Romney comme un multi-millionnaire insensible et ignorant des difficultés de l'Américain moyen.
S'il se trouve presque à égalité avec Barack Obama dans les sondages nationaux menés au cours des derniers jours, il reste à la traîne dans plusieurs Etats-pivots qui pourraient décider de l'issue du scrutin.
A la fin du débat, le camp républicain s'est félicité de la performance de son candidat, certains stratèges démocrates ont même reconnu l'avantage pris par Mitt Romney. "Le président a traité les Américains comme des adultes", a quant à lui déclaré Jen Psaki, secrétaire de presse de M. Obama, à la chaîne ABC News, quelques minutes après la conclusion du duel.
Les deux prochains débats présidentiels auront lieu le 16 octobre dans l'Etat de New York et le 22 octobre en Floride. Le vice-président Joe Biden et le colistier de Mitt Romney, Paul Ryan, s'affronteront quant à eux le 11 octobre au Kentucky.
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