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environnement et science

Marée noire

Marée noire du Prestige : début du procès 10 ans après la catastrophe

Rédaction

Le procès du Prestige débute ce mardi 16 octobre à La Corogne, dix ans après la plus grave marée noire qu'ait connue la Galicie.

02:30
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Le procès du Prestige débute ce mardi 16 octobre à La Corogne, dix ans après la plus grave marée noire qu'ait connue la Galicie. Les accusés risquent des peines allant de 4 à 12 années de prison. Parmi les plaignants se trouvent des collectivités locales du Pays Basque.

Échoué le 13 novembre 2002, le pétrolier bahaméen Prestige à été à l'origine d'un déversement de 64.000 tonnes de fioul lourd en mer, provoquant une marée noire qui a souillé gravement les côtes de Galice, du Portugal, du Pays Basque, d'Aquitaine, de Vendée, et du sud de la Bretagne.

Le procès, qui devrait durer jusqu'à la fin du mois de mai 2013, rassemblera 3 magistrats, 51 avocats, 2128 parties civiles, 21 procureurs et 133 témoins. Le seul tome dédié aux indemnités financières comprend plus de 300 000 pages...

Les interrogatoires des accusés ne devraient pas débuter avant le 13 novembre. Sur le banc des accusés, il n'y a que 4 personnes : le capitaine du navire, le grec Apostolos Manguras (âgé de 77 ans), deux membres d'équipage - Irineo Maloto et Nikolaos Argyropoulos - et l'ancien directeur de la marine marchande, José Luis Lopez-Sors.

Le parquet demande seulement des peines de prison pour le capitaine du navire. Les parties civiles réclament des peines de prison pour tous les accusés.

En revanche, l'Audienca provincial de La Corogne ne jugera ni le propriétaire (libérien) du navire (sous pavillon bahaméen), ni l'armateur (grec), ni l'affréteur (suisse), lui-même filiale d'un conglomérat russe aujourd'hui disparu. Autant dire que l'écheveau des responsabilités risque fort de rester longtemps emmêlé.

L'organisation écologiste Greenpeace a dénoncé que les autorités espagnoles ne se trouvent pas sur le banc des accusés. Elle accuse l'administration espagnole d'avoir provoqué cette catastrophe en agissant de manière "erratique" et en décidant d'éloigner le pétrolier en difficultés des côtes galiciennes, alors qu'une tempête faisait rage.

Greenpeace pointe du doigt l'actuel président du gouvernement, Mariano Rajoy (à l'époque ministre de la Présidence et porte-parole), l'ancien ministre Franciso Alvarez-Cascos, le ministre de l'Environnement, Miguel Arias Cañete, et l'ancienne ministre de la Santé, Ana Pastor, entre autres.

 

Saint-Jean-de-Luz et Bidart parmi les parties civiles

Parmi les 2.128 parties civiles, l'Etat français réclame 67 millions d'euros de réparations, suite à la catastrophe qui a souillé 1.600km de côtes. Constitué en 2003, le syndicat mixte de protection du littoral landais, qui regroupe le département des Landes, 17 communes et les chambres consulaires, réclame pour sa part 800.000 euros de dommages et intérêts.

"Nous sommes loin du compte par rapport aux sommes engagées à l'époque, car on n'est pas en mesure de dresser les factures sur le travail fait pendant presque un an par nos employés communaux pour nettoyer les plages" souillées par les boulettes de fioul, a déclaré à Sipa Hervé Bouyrie, président de ce syndicat.

Maire de Messanges (Landes), M. Bouyrie estime que sa commune a perdu le tiers de ses ressources fiscales pendant trois ans, à cause des frais de nettoyage des plages, et de la baisse de 15% de la fréquentation touristique. "On ne sera jamais remboursés, mais vu les anomalies constatées lors de ce naufrage, on se doit de définir les culpabilités pour éviter que ce genre de négligence ne se reproduise", poursuit l'élu landais.

D'après l'avocat bordelais Michel Dufranc, interrogé par Sipa, la commune de Biscarosse (Landes), qu'il conseille, a été "la première à avoir déposé plainte et a estimé devoir être présente lors de ce procès", où elle réclame 60.000 euros. Egalement dans les rangs de parties civiles, les communes de Saint-Jean-de-Luz et de Bidart demandent respectivement 434.000 euros et 218.000 euros.

En revanche, plusieurs collectivités et organisations professionnelles françaises ont renoncé. "Le ministère public espagnol a décidé de ne pas soutenir les parties civiles, ce qui explique qu'avec la durée et l'éloignement du procès, nous avons renoncé à y participer", explique à Sipa Laurent Champeau, directeur du Comité régional de la conchyliculture de Poitou-Charentes.

"De plus, le préjudice d'image et les surcoûts de publicité ne seront pas pris en compte" dans les dédommagements, déplore-t-il. Or, si les ostréiculteurs picto-charentais n'ont pas été directement atteints par les boulettes toxiques du "Prestige", ils ont du investir des centaines de milliers d'euros pour rassurer leurs clients.

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