environnement et science
Gaz de schiste
Rédaction
Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées au sommet du Gorbeia (1.482 mètres), au Pays Basque, pour manifester contre les projets de fracturation hydraulique.
Photo: Fracking Ez Araba
Près d'un millier de personnes ont grimpé le Gorbeia, traditionnel point de référence du milieu montagnard basque, selon le collectif Fracking Ez Araba. Les collectifs du Pays Basque opposés à l'exploitation des gaz de schiste et la Fédération basque de montagne avaient organisé cette marche pour réclamer un "avenir sans fracturation hydraulique".
Au pied de la croix du Gorbeia, les organisateurs ont lu un manifeste dénonçant "un modèle énergétique basé sur les énergies fossiles qui entraîne la destruction de notre territoire, de l'environnement et de la santé humaine".
De nouvelles mobilisations sont prévues dans les mois qui viennent.
Les réserves de gaz de schiste en Araba sont estimées à 180 milliards de mètres cubes, soit plus de 60 ans de consommation de la Communauté autonome basque, avait dit le président basque, le socialiste Patxi Lopez, quand il annonçait l'an dernier une alliance entre son gouvernement et les compagnies américaines Heyco Energy et Cambria Europe.
Si tout ce gaz s'y trouve vraiment - les projets d'exploitation de gaz non conventionnel étant encore au stade des recherches préalables -, il faudrait forer "2.119 puits" pour extraire tout le gaz contenu sur le territoire, selon les calculs du collectif "Fracking ez Araba".
L'exploration et l'exploitation d'une telle quantité de puits de gaz de schiste à travers la technique de la fracturation hydraulique, obtenue par l'injection d'eau et de produits chimiques à haute pression, exige aussi une quantité "impressionnante" d'eau difficile de récupérer. Un seul puits peut produire jusqu'à 30 millions de liquides pollués dans les sous-sol.
Les groupes écologistes, réunis dans la plateforme "Fracking Ez Araba", ne cessent de demander l'arrêt immédiat de toute prospection et d'exploration de gaz de schiste, en dénonçant les dégats de la fracturation hydraulique sur les nappes phréatiques et l'environnement en général.
À l'autre côté de la Bidasoa
En France, la fracturation hydraulique est interdite depuis 2011. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a confirmé fin juillet que la fracturation hydraulique, la seule technique permettant à ce jour de rechercher et exploiter des gaz de schiste, "resterait interdite", à l'issue d'une réunion avec des organisations défenseurs de l'environnement.
"Mais il n'a en revanche pas voulu se prononcer sur l'exploration des gaz de schiste" en elle-même, soulignant simplement que ce serait "un des sujets débattus lors de la conférence environnementale" prévue à l'automne, a indiqué le directeur général de Greenpeace Jean-François Julliard à l'issue de cette réunion.
Plusieurs ONG environnementales ont regretté cette "position attentiste" du gouvernement français sur les gaz de schiste.
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