Les questions de l'énergie et du climat plus que jamais d'actualité

De la sortie du tout voiture à la sortie du nucléaire en passant par le traitement des déchets et le projet de complexe commercial Ikea, les questions de l'énergie et du climat sont plus que jamais d'actualité au Pays Basque, a rappelé ce week-end le mouvement altermondialiste basque Bizi.

Lors d'une conférence de presse à Bayonne, des militants de Bizi ont présenté un certain nombre de positions et de propositions sur plusieurs dossiers, qui seront soumises aux décideurs locaux et candidats aux législatives.

 

La sortie du tout voiture

Le collectif interpellera les candidats aux législatives sur la mise en oeuvre urgente "d'une politique globale, cohérente et ambitieuse d'alternatives au tout voiture" et "une véritable offre de transports alternatifs à la voiture solo, non seulement sur la côte mais également à l'intérieur," a annoncé le responsable de la Commission Alternatives au tout voiture de Bizi, Eric Lecoutre.

Il s'agit pour Bizi de développer massivement les voies de bus en site propre sur tout le BAB, de créer partout où cela est possible des réseaux cyclables, d'augmenter l'offre de bus inter-urbains, de renforcer les offres de train de proximité sur les lignes existantes du Pays Basque, d'étudier l'intérêt et les possibilités de création d'un topo entre B.A.B. et Hendaye, de développer véritablement le fret sur rail, et de mettre un terme définitif au projet ruineux de ligne nouvelle LGV.

Bizi demandera aux candidats de "se positionner clairement sur ces pistes d'actions et les interrogera sur leurs propositions en matière d'alternative globale au tout routier en Pays Basque", a précisé Eric Lecoutre.

 

Le projet Ikea

Quant au projet de complexe commercial Ikea à Ametzondo, entre Bayonne, Saint Pierre d'Irube et Mouguerre, le collectif a participé à l'enquête publique en dénonçant les dégâts environnementaux et l'impact au niveau des gaz à effet de serre causés par cette implantation ainsi que la dérogation à construire à moins de 100m d'une autoroute et les avantages fonciers accordés à Ikea.

Aux dégâts environnementaux, il faut ajouter les conséquences au niveau de l'emploi. L'arrivée d'Ikea entraînerait une hausse de la précarité de l'emploi et la suppression de postes dans la région, notamment chez le commerce de proximité (au moins 1,5 emploi supprimé par poste créé par Ikea).

Les représentants de Bizi ont plaidé pour un marché local de l'ameublement durable, des pôles d'artisanat déjà évoqués par les professionnels locaux du bois, des partenariats avec les producteurs des forêts des Landes et de revaloriser les filières bois locales.

 

La question des déchets

Bien que Bizi apprécie le travail du syndicat mixte Bil ta Garbi sur la sensibilisation au tri sélectif ou au compostage, le collectif regrette le choix technologique de la solution de tri-mécano-biologique, le fameux TMB, qui seront utilisés sur deux sites, à Bayonne nord (Canopia) et à Charitte-de-Bas.

"On ne change pas grand chose dans la vie des gens au quotidien (...), on pallie les déficiences via de nouvelles solutions technologiques qui bénéficient aux grands groupes industriels au lieu de mettre en place des solutions maximisant la création d'emploi local et maîtrisables par les populations et leurs collectivités locales," estime Bizi.

L'élaboration en cours au niveau européen d'une norme bien plus stricte rendra le compost issu de Canopia inutilisable, a averti Bizi, en citant un dossier sur le TMB réalisé par le Cercle National du Reyclage. L'usine de Batz risque d'être obsolète avant même son démarrage.

"Un projet de règlement européen devrait voir le jour en octobre 2012, il précisera que seuls les composts issus de la collecte sélective de bio-déchets et respectant les critères de qualité bénéficieront du statut de produit," a précisé Bizi. "Les composts issus du TMB conserveront leur statut de déchets et devront alors suivre un plan d'épandage (beaucoup plus lourd en terme de suivi, analyse de sol, etc.), ce qui remet en cause l'existence même des unités de TMB."

Pour résoudre une partie de la question des déchets, Bizi propose de regarder l'expérience Zero Zabor (Zéro Déchet), qui se mène actuellement en Gipuzkoa, dans le Pays Basque sud: tri des fermentescibles à la source, incitation financière au compostage, large démarche de sensibilisation, réflexion sur les modes de production, développement de la réutilisation, de la réparation, relocalisation des emplois sont quelques uns des axes de cette politique.

 

 

"Nous incitons les pouvoirs publics à étudier la faisabilité d'une taxation différenciée pour encourager les comportements vertueux et à mettre en place pour la gestion des déchets, des indicateurs de suivi des quantités collectées (ordures ménagères, tri, déchetteries, composteurs distribués) et de la qualité des tonnages collectés, qui seraient facilement consultables par tous," a indiqué Régis Dacharry, avant d'appeler toutes les personnes intéressées pour travailler sur ce thème à prendre contact avec Bizi (zerozabor@bizimugi.eu).

 

Une chaîne humaine à Bayonne pour sortir du nucléaire dimanche 11 mars

À l'occasion du premier anniversaire de la catastrophe nucléaire de Fukushima, Bizi ! et la Fondation Manu Robles-Arangiz vont organiser 4 conférences publiques. Il sera bien sûr question de la sortie du nucléaire, le samedi 10 mars à partir de 19H00 au cinéma l'Atalante à Bayonne, en présence de Patrick Piro auteur du livre "Le nucléaire, une névrose française?".

Mais Bizi entend élargir la réflexion : est-il possible de sortir du nucléaire et en même temps de se passer de pétrole, de gaz et de charbon, dont la combustion cause le réchauffement climatique de la planète? Oui, expliqueront Paul Neau, l'un des experts du scénario Negawatt le samedi 10 mars à 10H00 à Saint Jean de Luz, Patrick Baronnet à Mouguerre le vendredi 9 mars à 20H00 et Benoit Thévard le jeudi 8 mars à 20H30 à Ainhice-Mongelos dans une conférence-projection exceptionnelle co-organisée avec Euskal Herriko Laborantza Ganbara, la chambre d'agriculture alternative du Pays basque.

Enfin, Bizi a appelé toute la population à participer à une grande chaîne humaine le dimanche 11 mars à 11H30 à Bayonne (Place Paul-Bert), pour exiger la sortie du nucléaire et l'arrêt immédiat de la centrale nucléaire de Garoña, située tout près du Pays Basque.