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environnement et science

Alava

Gaz de schiste : la polémique prend de l'ampleur au Pays Basque sud

Rédaction

Interpellé au Parlement sur le projet d'extraction de gaz de schiste en Pays Basque sud, le président Patxi Lopez a défendu le projet, alors que les opposants au projet demandent "l'arrêt immédiat".

  • Patxi Lopez visite des entreprises américaines spécialisées dans l'extraction de gaz de schiste. EFE

    Patxi Lopez visite des entreprises américaines spécialisées dans l'extraction de gaz de schiste. EFE

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Le président de la Communauté autonome basque, Patxi Lopez, a défendu cette semaine au Parlement le projet d'extraction de gaz de schiste envisagé en Pays Basque sud, alors que des opposants au projet ont constitué une plateforme pour réclamer l'interdiction de tout forage.

Interpellé ce vendredi 16 décembre au Parlement basque sur le projet d'extraction de gaz non conventionnel, le président basque a défendu le projet, malgré la polémique que le gaz de schiste suscite. Le gouvernement basque veut réaliser des prospections sur le territoire d'Alava, où se trouverait une quantité importante de gaz de schiste.

"Le gaz naturel représente aujourd'hui 42% de la demande énergétique" de la Communauté autonome basque, selon Patxi Lopez, qui le considère comme "le principal combustible de notre future consommation énergétique".

Pour Patxi Lopez, le gaz naturel est plus propre que le charbon, "émettant deux fois moins de gaz à effet de serre" (CO2), de sorte que, selon lui, le gaz naturel doit devenir en Euskadi "l'énergie principale de transition vers un plus grand protagonisme des énergies renouvelables".

Le territoire d'Alava pouvant abriter dans son sous-sol 184,5 milliards de mètres cubes de gaz, soit 60 fois la consommation annuelle d'Euskadi, le gouvernement basque veut maintenant évaluer "la viabilité technique, économique et environnementale" d'une exploitation commerciale du gaz de schiste.

Pendant le forage des puits d'exploration, on analysera "tous les risques pour l'environnement, le sous-sol, les aquifères et les personnes", a assuré Patxi Lopez.

Pour Mikel Arana, élu Ezker Batua Berdeak (Gauche Unie - Les Verts), par contre, l'extraction de gaz non conventionnel présente trop de risques pour l'environnement à tel point qu'il a demandé au gouvernement d'abandonner le projet.

Cette semaine, la plateforme "Fracking Ez Araba", réunissant plusieurs associations en défense de l'environnement, a également demandé "l'arrêt immédiat de toute prospection et d'exploration de gaz de schiste", par fracturation hydraulique, en dénonçant les dégats sur les nappes phréatiques et l'environnement en général.

Le Professeur Robert W. Howarth, de l’Université américaine Cornell, à New York, a publié récemment une étude dans la revue scientifique "Climatic Change" montrant que, sur l'ensemble de son cycle de vie, le gaz de schiste n'est pas plus propre que le charbon. L'exploitation des gaz de schiste, au niveau mondial, aurait un impact sur l'effet de serre au moins égal à toutes les autres formes d'énergies fossiles, charbon inclus, selon lui.

Un rapport préliminaire de l'Agence américaine de protection de l'environnement (EPA), de son côté, a indiqué très récemment que la fracturation hydraulique représenterait un danger pour les eaux souterraines. Des chercheurs de l'EPA ont notamment découvert des produits synthétiques associés à l'hydrofracturation dans les eaux souterraines de Pavillion, au Wyoming, un petit village dont les résidents se plaignent de mauvaises odeurs qui émanent de leurs puits, selon Médiapart.

Aux Etats-Unis, par ailleurs, des entreprises gazières font usage de techniques et de personnels issus des unités de guerre psychologique de l'armée américaine, pour convaincre les populations de l’intérêt de leurs opérations d’exploitation à grande échelle des gaz de schiste dans le nord-est des États-Unis, selon une enquête réalisée par OWNI.

Les opposants au projet d'Alava citent souvent le cas de la France, où le gouvernement français s'est vu obligé à adapter la législation suite à la pression de l'opinion publique.

Néanmoins, la législation française qui n'interdit que la "fracturation hydraulique" laisse encore de nombreuses portes ouvertes, au grand dam des associations de protection de l'environnement et de nombreux élus et riverains concernés par les prospections.

Ainsi, Total vient de déposer un recours contentieux auprès du tribunal administratif de Paris pour demander l'annulation de l'abrogation de son permis d’exploration à Montélimar dans la Drôme, décision prise par le gouvernement, le 3 octobre 2011.

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